Michel le concierge, Mon ami et complice de recherche sur la nano-citoyenneté-planétaire et sa remarquable traduction de la chanson du camionneur, the trucker’song dans une nouvelle version très réussie sur you tube …
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RÉSUMÉ DE NOTRE DOCTORAT EN 300 MOTS
JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.
JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?
JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U. Par la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) , nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.
Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).
Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON » , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :
COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).
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LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons …. et Lise sa tendre compagne
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Chapitre 18 – HEUREUX QUI COMME ULYSSE
L’île de l’éternité de l’instant présent
Jean de Larousse était un adepte de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’eumétrie », néologisme inventé par un jeune philosophe de ses amis, Michel Onfray, signifiant la distance exacte pour être heureux en relation homme-femme, et cela à tous les niveaux. Et une fois la cuisine de l’amour bien apprêtée, alors il lui apparaissait logique de signer un contrat amoureux sous forme de mariage ou de toute autre nature légale, la seule limite étant l’imagination. Il avait vécu ce genre d’approche avec feu son épouse, leur unique loi ayant été de ne pas se placer en situation de déplaisir avant de mourir.
Nous sommes deux planètes.
Voyez-vous Marie
Il me semble passionnant
D’apprendre à se croiser
Dans nos rotations réciproques
Jusqu’à ce que la distance idéale soit atteinte.
Je n’exigeai qu’une chose. Qu’il garde le silence sur la manière dont lui et son ex-épouse avaient résolu l’équation au quotidien. J’avoue cependant que cette liberté intellectuelle de réinventer l’amour à deux me plut. Il avait ses habitudes, j’avais les miennes. Alors pourquoi tout précipiter ? Lui retourna vivre Place de la Concorde au centre de Paris, moi chez Madame de Vincennes dans le 15eme. Nous convîmes de souper ensemble trois soirs par semaine, que j’aille dormir chez lui le samedi et que le dimanche soit consacré à Nellie-Rose. Jean préférait que je ne travaille pas, la petite ayant besoin de sa mère, Ce qui m’apparut sage dans les circonstances. De toute façon, j’avais deux ans de pécule devant moi.
Jean m’encourageant à ouvrir notre relation, je me permis donc, chaque mardi de cet automne-là, ma nuit de bohème au p’tit Québec. Lui de son côté avait une amie très chère dont il ne pouvait se passer au niveau culture. Je l’encourageai donc à profiter des mardis pour aller dormir chez elle, puisqu’elle habitait à Versailles et qu’il s’y sentait si bien.
Vous savez Marie,
On peut tout se permettre dans cette vie
Sauf le manque d’intégrité
l’un envers l’autre
Merci de votre confiance.
C’est dans ce climat particulier que je descendis dans la cave du V1eme arrondissement retrouver mon pianiste aveugle. J’avoue que je n’avais jamais pensé faire un véritablement connaissance avec lui. Il était à la fois si présent et si distant. Et comme je ne connaissais pas le chansonnier invité et que la clientèle avait bien changé, je lui dis :
Gérard, c’est Marie Gascon
La locataire de Madame de Vincenne.
Tu te rappelles de moi ?
La Marie à Renaud ?
Tu connais Renaud lui dis-je ?
Oui, il est venu dormir chez moi
Une semaine cet été.
Au moment où le p’tit Québec était fermé.
Je lui ai passé de l’argent
pour se rendre en Égypte.
Pourquoi l’Égypte?
Les grandes pyramides.
Il m’a laissé un mot pour Clermont
Mais personne n’a de nouvelles de Clermont
Je peux l’envoyer à mon père
Qui va lui remettre.
Fouille dans mon sac de toile
C’est dans une enveloppe bleue.
Tu peux la lire, c’est pas cacheté.
Cher Clermont,
Le camp Ste-Rose fut peut-être inconsciemment
Une tentative d’installer sur terre
Une colonie étrange d’instants présents
venus de nulle part, comme on le fera un jour sur Mars.
Mais c’est si loin tout ça
Comme une météorite qui s’éloigne
Dans l’espace.
Qu’est-ce que la pauvreté?
Restreindre ses besoins
Pour accroître sa liberté
Nous sommes esclaves de tant de petites choses
Radio, télévision, frigidaire, automobile
Qu’on oublie de lever la tête vers le cosmos
Comme le feront peut-être un jour
D’autres enfants d’un certain camp Ste-Rose
En vacance sur Mars.
Ego sum pauper
Nihil habeo
Et nihil dabo
Ton ami Renaud
En souvenir du camp Ste-Rose
C’est ainsi que mardi aux petites heures, après la fermeture du p’tit Québec, Monsieur Gérard me tint le bras pour se rendre à sa chambre au lieu de se fier à sa canne blanche.
Tu savais que Madame Martin est décédée
Durant l’été ?
Non répondis-je.
Comment l’as-tu su ?
Par Renaud, qui l’avait appris de Clermont.
Jeanne avait demandé à le voir avant de mourir.
Il est arrivé au Québec la journée de l’enterrement.
Il a dormi une nuit chez ton père
Trois nuits ici
Puis… plus de nouvelles.
Mmmmm
Quelle vie bizarre que la sienne, pensai-je à haute voix ?
Un aveugle parmi les aveugles
Qui tente de retrouver la vue
Me répondit Gérard.
Qu’est-ce que tu veux dire Gérard
Renaud m’a déjà dit
Qu’au moins comme aveugle
Je n’avais pas à faire exploser
Les images préconçues de l’univers.
Le plus difficile étant de perdre la vue
Pour enfin voir le réel intérieur du réel.
Comme ?
Remplacer le ciel, l’enfer , le purgatoire
Par la terre, Saturne et Mars
Comme ?
Remplacer la terre, Saturne et Mars
Par atomes, molécules, particules
Comme ?
Devenir aveugle de tout ce qui est
Pour ne le voir que sous la forme de particules
On ne sait pas encore ce qui se cache sous les particules
Énergie, lumière, instant présent?
Tu vois, quand Renaud passe dans la vie d’un aveugle
Ça y fait au moins de quoi songer quand y chante à son piano.
C’est pour ça que je lui ai passé quelques francs
Devenir un voyageur transquantique, pour un aveugle
Quelle éventualité.
Hahaha
Devenir un voyageur transquantique. Quelle idée folle. J’en parlai à Jean le lendemain. Celui-ci en fut tellement fasciné qu’il m’offrit de financer les recherches de Renaud, peut-être en plaçant l’argent au nom de Clermont, pour que cela fût fait avec le plus de discrétion possible. Jean de Larousse ne pouvait supporter que des recherches fondamentales soient accompagnées de servitudes ou d’indigence, sa famille ayant toujours été de nature philanthropique, depuis que la fortune leur avait souri. Voilà comment, Gérard fut remboursé rubis sur l’ongle.
Gérard fut touché du geste. Au point où il me dévoila l’étrange expérience que Renaud lui avait fait vivre. Il l’avait emmené dormir sur un banc à l’intérieur de l’église Notre-Dame de Paris.
Ne sens-tu pas Gérard comme le réel devient fébrile ?
Comme si le fait qu’un humain marchant
L’intérieur de ce bâtiment ,
après plusieurs siècles de somnambulisme,
Ait percé le secret de la conscience du solide
Et arrive presque à déstabiliser
La vitesse des molécules non habituées
À une telle ingérence ?
Un jour,
L’homme quantique sera
Le nouveau bossu
D’un Notre-Dame cosmique
À la seconde
où il accédera aux voyages quantiques
Toutes les religions du monde s’effondreront
En même temps que leurs églises
Par simple colère de l’humain de s’être fait avoir
Par des fables qui relèvent plus de l’imagination
Que de l’ordre des faits scientifiques.
Et l’homme jouira enfin
de l’abordage
De l’île de l’éternité de l’instant présent
« Est-ce un hasard ?, dit Gérard, mais la foudre tomba dans un fracas assourdissant. Et l’orage s’exprima avec une violence inhabituelle. J’ai beau être aveugle, mais je peux dire que les tremblements qui me parcoururent le corps à ce moment-là ressemblèrent plus aux vagues de mer déchaînée en dedans de moi-même qu’à de la peur ou de l’angoisse. Je sais que tout ça, c’est de la science-fiction, mais quand on est aveugle, le quantique c’est ce qui nous est peut-être le plus accessible. Alors, je cherche moi aussi, à l’intérieur d’une communauté de recherche, comme Renaud rêve d’en tisser une ,des plus informelles, à travers la planète.
« Communauté de recherche » C’est la seule chose que j’aimais vraiment dans tout le charabia de Renaud. Jean et moi y travaillions au niveau des relations amoureuses, chaque souper devenant un havre de paix pour imaginer une eumétrie plus créatrice. Monsieur de Larousse, comme je l’appelais parfois en le taquinant, sentait maintenant le besoin d’innover. Il voulait tenter l’expérience de louer une chambre à quelques bâtiments de la mienne, pour que la nuit, à n’importe quelle heure, je puisse venir le rejoindre dans son lit, de façon à ce que nous ayons la chance d’inventer notre intimité.
Cela me fit du bien de me sentir chatte de ruelle. Comment dire. Comme si le calcul de la distance devenait, en soi, un excitant sexuel. Jean n’y venait que la nuit, retournant le jour à ses occupations, son groupe d’amis et ses relations. Nous prenions plaisir à réinventer le monde, parfois en nous saoulant joyeusement à la chandelle et au vin blanc. Une réflexion de ma part le fit bien rire.
Pendant que Renaud tente d’abolir le temps
Nous, on abolit l’espace
Dieu aura bien du mal
Pour remettre tout ça en place.
hahaha
Je m’ennuie de Nellie-Rose
Me dit soudain Jean
Pourquoi on ne ferait pas notre sortie familiale
Samedi plutôt que dimanche ?
Jean, je suis enceinte de Frannie.
Je n’ai jamais vu un homme aussi heureux. Il sautait partout, criait. Tellement excité qu’à trois heures et demie du matin, il alla cogner à la porte de la propriétaire.
Ma femme est enceinte, Madame
Ça vaut un réveil non ?
La pauvre femme. Jean la traîna quasiment de force pour partager le verre de la chance avec nous. Mais comme elle avait une vénération quasi religieuse pour le nom de Larousse, elle se sentit honorée de faire partie du cercle de ses intimes. C’est comme ça en France, une particule au nom et hop… tu es quelqu’un.
C’est avec ma particule Madame
Que j’ai fait cet enfant-là
Frannie vient De Larousse
Hahahaha
Si vous continuez à hurler comme ça, Monsieur
La petite va être tellement turbulente
Qu’elle va vous donner la frousse
Mais si elle a le sourire de Madame,
Elle sera charmante toute sa vie.
Fascinante, chère amie
Fascinante comme sa mère
Et juste pour moi à part ça
Et ces pères, tous pareils
Comme s’il y en avait que pour eux
Nous partimes, Jean et moi, chercher Nellie-Rose, de façon à nous endormir en famille tout autour de Frannie, comme pour lui souhaiter la bienvenue. Mais cette nuit-là, je fis un cauchemar. Je vis Jeanne Martin sur son lit de mort, puis ma mère, puis mon père…..NON ! ! non pas mon père ! Je dus être très agitée, car Jean tenta de me réveiller :
Qu’est-ce que tu vis Marie ?
Jean j’ai peur de la mort.
Explique.
Je ne veux pas que mon père meure
Les petites vont avoir besoin d’un grand-père.
Alors il n’a qu’à venir habiter avec nous
Il ne voudra jamais
De peur de déranger je crois.
Viens, allons boire un jus d’orange
Ça va te calmer.
On aurait dit que tout d’un coup, je me sentais à ce point orpheline que même mes racines semblaient s’estomper sous mes pieds. Était-ce le fait d’être enceinte et d’avoir besoin de me blottir dans les bras de mon père comme une petite fille ou encore l’étrangeté de Renaud qui ne pouvait accepter que les choses soient comme elles sont?
Jean,
J’ai jamais accepté la mort de ma mère
Pas plus que j’accepte celle de Jeanne Martin
Et s’il fallait que mon père meure loin de moi
Ce serait la catastrophe.
Ton besoin d’eumétrie
Est en train de se modifier
Fit-il en riant ?
Peut-être dis-je
Ça te déçoit ?
Qu’est-ce que tu vis ?
Dis-le simplement
Sans tenir compte de ma réaction
J’ai besoin de repartir à zéro
À un point de la planète
Qui va rendre mon père heureux
Hummm
C’est nouveau ça ?
T’as une idée ?
Les îles Galapagos ?
Ne te moque pas de moi
Écoute je suis rentier
Mon frère et ses enfants s’occupent de l’entreprise
Je suis ouvert à tout ce qui va nous donner du bonheur
Et le bonheur succédait au bonheur
C’est quoi çette phrase ?
Ça vient de Gauguin lorsqu’il vécut le paradis de l’amour dans les bras de sa Tahitienne Teha’amana. Mon père m’a fait rêver de Tahiti et de Gauguin durant toute mon enfance.
Alors allons élever notre famille à Tahiti
T’es sérieux ?
Ton père viendrait tu crois ?
Non, j’arrive pas à y croire. Tu ferais une telle folie ?
Ton père viendrait tu crois ?
Non c’est trop fou.
Achetons une villa
Près de la maison du jouir de Gauguin si tu veux
Emmenons ton père, madame de Vincennes si tu veux
Mais vivons nos rêves si ça prend ça pour nous rendre heureux
Je ne me nomme pas Chateaubriand pour les vivre dans ma tombe.
Et pour l’eumétrie à laquelle tu tiens tant ?
On verra là-bas.
Ça serait extraordinaire que Frannie naisse à Tahiti non ? Non c’est trop fou, Jean,
on va se casser la gueule
Si Charlie Chaplin a fondé une famille
En repartant à zéro
Dans un endroit perdu de l’univers
Je ne vois pas pourquoi un De Larousse
N’aurait pas droit au même bonheur !
Allez viens te coucher Juste par ta manière de dormir dans mes bras Je vais bien finir par sentir si le projet nous Permettra de fonder une vraie famille.
Jean, j’ai jamais oublié Renaud Même si Renaud est mort pour moi
Marie, j’ai jamais oublié Rosanne, feu mon épouse
Même si Rosanne est morte pour moi
Tu peux vivre avec ça ?
Oui
Toi aussi ?
Oui
C’est ça un compagnonnage heureux mon amour
Rien n’est parfait mais tout est intègre.
Allez viens te coucher.
Je tentai d’oublier cette discussion. Mais, Jean ne tenait plus en place. Chaque souper entraînait avec lui sa pile de cartes et de livres sur Tahiti. Il avait consulté une agence immobilière internationale et on lui avait proposé trois villas, dont une donnant directement sur la mer, comprenant en plus une petite dépendance où mon père pourrait vivre selon le degré eumétrique de solitude qui lui plairait.
Ecoute, si mon père accepte, on enclenche
S’il refuse on recule
Ça te va Jean ?
Cher Papa,
Vous vous rappelez : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage. » Cette phrase venait du poète Du Bellay, plus précisément de la page 585 du livre dix de Larousse. Vous voyez, je n’ai rien oublié. Du Bellay signifiait l’importance de revenir au pays natal mourir auprès de ceux qu’on aime, à la fin du long voyage de la vie. J’ai longtemps pensé que vos origines avaient été la maison à un mur de votre mère. Je réalise aujourd’hui que votre pays d’origine fut plutôt celui de la poésie. Rappelez-vous ce que l’encyclopédie disait à propos de la poésie :
Le poète
Est celui qui découvre
L’immuable virginité du monde
Retrouvant les dons et les vertus de l’enfance.
La poésie,
Elle n’est évasion du réel
Que pour être invasion de l’essentiel.
Et cette phrase de Gauguin
Et le bonheur succédait au bonheur
Et celle de Renoir à son fils :
Je me rappelle
La merveilleuse sensation de légèreté
De ne rien posséder
Qui nous permettait, à Monet et à moi,
De végéter les deux mains dans les poches…
Il faut toujours être prêt à partir
Pour le bon motif
Pas de bagages, une brosse à dents
Et un morceau de savon
Auriez-vous la bonté de venir me rejoindre à Tahiti, près de la maison du jouir de Gauguin ? Jean et moi désirons nous y marier, y habiter une villa, élever notre famille. Une dépendance vous y attend si vous préférez vous retirer dans la solitude.
Avant de me dire non, sachez que j’attends un autre enfant et que mes petites auront besoin de leur grand-père. Je ne peux leur offrir moins que ce que j’ai reçu.
Auriez-vous la bonté de faire de Tahiti
Pour vos deux petites filles
Le paradis millénaire
De la poésie des bien-aimés
p.s.
Je ne veux pas vous perdre
Comme j’ai perdu maman
Une chambre s’étant libérée dans l’immeuble connexe à celui de Madame de Vincennes, Jean la loua plutôt que l’autre. Notre eumétrie resserrée permettait maintenant à Nellie-Rose d’aller se faire gâter par le voisin papa de sa petite sœur. Curieusement, rien d’autre ne l’intéressa que de s’occuper de ma fille. Même cette nuit du mardi chez sa grande amie devint une corvée dont il voulut s’esquiver d’une semaine à l’autre.
Je ne fréquentai plus la cave du p’tit Québec. Par contre, j’allai rendre visite régulièrement à Gérard, le pianiste-aveugle, lui rendant quelques services, comme lui préparer un bon repas ou ranger son épicerie. Il adorait entre autres que je l’accompagne à la cathédrale Notre-Dame de Paris parce qu’il sentait le besoin de faire sa part dans la communauté de recherches dans le but de découvrir comment on devient un voyageur quantique.
Si quelqu’un peut y arriver le premier
C’est bien un aveugle non ?
Cela me troubla beaucoup de le voir caresser les pierres, tenter d’en imprégner sa chair dans le but de faire transmuer la matière.
Et vint ce fameux souper où Monsieur de Larousse me fit porter des fleurs avec un trousseau de clés dans une enveloppe.
Ce sont les clés de notre villa à Tahiti mon amour
Mais on n’a même pas de réponse de mon père, lui dis-je
J’ai acheté la villa avec option, selon ce que votre père
Prendra comme décision.
Jean me remit également une lettre de mon père. Je l’ouvris. Il n’y avait qu’une seule phrase d’écrite :
Heureux qui comme Rodolphe
A fait un beau voyage
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Commentaires
1. Le mercredi 3 mai 2006 à 08:56, par Pierrot
Quelle étrange chose que la vie. 6 ans déja que j’ai terminé ma
carriere de chanteur. Ca se peut pas… 6 ans…. woww….. et ce roman qui
semble venir de nulle part…. wow…. devenir l’antiquaire de son
âme….par le biais d’un ami
merci
Pierrot
2. Le mercredi 3 mai 2006 à 10:48, par Claude
« …l’antiquaire de son âme ». Quelle belle trouvaille.
Au nombre de lecteurs qui viennent lire ton roman à tous les jours je constate que l’idée valait son pesant d’or.
J’ai bien hâte de te revoir.
Claude
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(CLAUDE DEMERS) Le jeudi 31 août 2006 à 23:25, par Claude Demers
Je vais faire des recherches Pierre.
Si c’est le cas c’est dans un vieux backup macintosh.
Claude
Le jeudi 31 août 2006 à 23:53, par pierrot
C’est fou les vieux disques durs:))))))))))))))))
Ca me rappelle quand je m’étais enfermé 8 mois consécutifs je crois dans ma maison de Val-David. J’avais un poêle à bois, un bouillis en permanence 24 heures par jour:))))) un lit et un ordi. Le soir de Noel, je m’étais permis un verre de vin en lisant Don Quichotte et en écoutant le requiem de Mozart.. et qui je vois-tu pas arriver. Mon Claude avec un ordi Macintosh entouré d’un ruban rouge comme cadeau de Noël. Comme j’étais ému. Tu savais que ma mémoire non-vive était pleine et tu me passais un disque dur et un meilleur écran. Ce soir-là, tu m’as invité chez toi pour Noel. J’ai préféré t’inviter a t’approcher du poele à bois pour partager un verre de vin.
Ce fut mon plus beau Noel. Toute ma vie, j’ai du chanter les soirs de Noel et les jour de l’an. Alors, ce verre de vin de l’amitié devant le feu qui pétille de frayeur face au froid, cette odeur de bouillis sans fin aux légumes éternellement interchangeables, cette solitude à en transpercer de douleur heureuse l’âme devant la cruauté de la condition humaine et le temps qui nous est compté…. Ahhhh… quel magnifique coup de dé pour rejouer sa vie sans tenir compte de l’avenir…. Aujourd’hui je ferme les yeux et je me dis que lorsque j’ai reçu ton disque dur vers minuit, ce fut mon plus beau Noel.
Tu vois, l’île de l’éternité de l’instant présent… quand je ferme les yeux, c’est encore aujourd’hui l’extase d’un poele à bois, un lit, un bouilli , un verre de vin et un ami.
Le lendemain de Noel, je commençais ce brouillon du deuxième roman. Si je me rappelle bien, c’est très libre-penseur… trop peut-être… je suis pas sur de mon bon jugement la-dedans:)))))))))))))))))))))))))))))
Pierrot
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13 ….. IER SEPTEMBRE 2006
Le vendredi 1 septembre 2006 à 10:11, par Claude Demers
Je suis touché Pierre.
Merci pour ce beau témoignage.
Claude
1072, chap.1, pierrot vagabond,
(ANDRÉANNE ÉCRIVAINE) 24. Le samedi 17 février 2007 à 21:13, par Andrée-Anne Fréchette
Bonjour Pierre,
je voulais vous donnez des nouvelles parce que je n’en ai que des bonnes alors… Souvent on partage nos peines et on oublie les bons coups. Alors je vais procéder au récit de mes bonheurs sous forme d’énumération.
D’abord, je suis entrée en force dans l’univers universitaire en obtenant des résultats plus que satifaisants: 3x A+ et 2x A-. Ce qui me donne une moyenne de 89. Ce n’est que statistiques mais je n’en ai jamais eu d’aussi bonnes alors ces chiffres sont en quelque sorte le reflet d’une discipline et d’un travail assidu.
En outre, je me suis vue offerte un contrat d’engagement pour les corrections des examens du professeur Bougaieff (grammairien) que j’ai accepté immédiatment. Ça représente 70 heures de travail supplémentaire par session mais si le département me l’a offert c’est parce qu’il me juge acte à le faire.
Autre bonne nouvelle, j’ai gagné une bourse d’accueil de 500 $ qui me sera remise à la St-Valentin. Vraiment chanceuse! Que demander de plus? J’ai pensé à vous récemment parce que je suis inscrite à un cours de création littéraire et qu’à chaque semaine nous avons un livre le la collection Écrire à lire. On y retrouve des auteurs qui nous donne leur vision de l’écriture, leur vision de l’écrivain et le pourquoi de leur écriture. Comme vous avez joué un rôle de maître dans ma vie, je suis empreinte de vos préceptes et je n’ai pu faire autrement que de remarquer certaines similitudes entre vos propos et ceux d’autres écrivains. J’aurais aimé à l’instant où je lisais certains passages que vous l’ayez lu en même temps.
En voici quelques uns: Il faudra bien que l’ado saisisse comment échapper à ce truc impensable du regard de l’autre qui détruit; il lui faudra élucider cette catastrophe de vivre devant les autres comme un dérisoire et inutile personnage, indésirable dans « Écrire pour et parce que » de Hugues Corriveau. « raconter un rêve à quelqu’un est un acte de création indéniable ». Ibid. En écrivant, on porte à un autre degré de lucidité sa venue au monde comme une insertion en lui. S’il paraît, à l’auteur irréfutable que la littérature ne sauve pas le monde, s’impose à lui l’évidence qu’elle le sauve, lui, de la détresse, de l’absolue conscience de sa profonde inutilié à faire autre chose pour survivre.
Par moments, il peut renoncer à des destins alléchants uniquement parce qu’il s’entête à écrire et même à sacrifier tout: bonheur, sécurité, fortune, honneur, amour, vie familiale et sociale. dans Écrire la chambre des lucidités, Gaetan Brulotte. Beaucoup d’autres passages m’ont frappés mais ceux cités ci-dessus étaient particulièrement frappant. Alors oui, je pense à vous et souhaite que tout va pour le mieux pour vous. Pas de nouvelle, bonnes nouvelles. J’ai rêvé d’une discussion avec Gérard récemment. Je ne me souviens plus très bien de quoi il s’agissait mais on prenait un café, on se berçait et on discutait au recyclo-livres. C’est reposant! à bientôt!
- Le samedi 17 février 2007 à 21:30, par Pierrot
Chere Andréanne,
Il semble bien que mon voyage à l’écriture soit récompensé par votre éblouissante présence au monde. Je m’incline respectueusement devant la vie. bravo, vous méritez tout ce qui vous arrive. Nous avons passé un an ensemble. je vous ai lu vos mots, je me suis baigné dans votre jeunesse en vous disant. Je vous garantie que vous ici en parfaite sécurité créatrice. Vous avez 20 ans. Vous serez incontournablement une tres grande écrivaine. Il ne vous manquait que des yeux admirateurs, des yeux de grand-pere de la beauté du monde pour vous dire: Ayez confiance a chaque phrase que vous écrivez, chacune de vos phrases porte la signature du Quebec de demain. Et vous n’avez que 20 ans.
Ne trichez pas avec vos reves, acceptez tous les jours de mourrir pour eux, au sens ou tout reve est porteur de sa miche de pain et procure la joie alors que vous découvrirez bien vite que les désirs humains ne touchent que l’univers du bonheur.
La différence entre un reve et un désir c’est comme une tasse de café.
Vous désirez une tasse de café…. allez au farniente ici a cote du recyclo et achetez la. Vous revez de la meilleure tasse de café au monde? parcourez le désert de votre existence avec la passion de le marcher noblement. Il n’y a rien de plus beau que les étoiles au-dessus d’un désert. Wow-t = g3… C’est le secret einsteinien du rapport éthique de l’homme a l’univers.
Qu’est-ce que le big bang. C’est le reve éveillé de tout créateur qu’il soit dieu ou homme. C’est le wow malgré soi de la beauté des mots. Ne trichez pas avec votre oeuvre en étant habitée par les désirs reliés a la littérature marchande. Ne vivez surtout pas le syndrome de la reveuse isolée.
Lorsque Picasso créa les demoiselles d’Avignon, il était au bateau lavoir entouré de Bracque et de Matisse. wow-t=g3. unissez-vous a deux autres reveurs ou reveuses, comme le fit John Cage avec Freidman et Rothko, vous multiplierez la a l’infini beauté du monde en vous et sur le bout de vos doigts qui dansent.
L’univers conspire pour les reveurs. Depuis le début de l’humanité, la chaine des reveurs donne la main a la suivante, comme si du fin fond de la mémoire des temps, les larmes de joies de tout créateur devenaient soudain rivieres de poussieres de rosées du matin.
Pierrot
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(PIERROT VAGABOND) Pierrot
Le jeudi 22 février 2007 à 09:33, par pierrot rochette
Cher Monsieur Drolet,
Cher Monsieur Pellerin,
j’ai retrouvé un courriel sur une adresse courriel ou je ne vais jamais. Je n’ai peut etre pas répondu a Monsieur Gaetan Drolet de quebec qui voulait entrer en contact avec moi. Monsieur Drolet n’ayant pas d’adresse courriel. Il me demande un telephone ou une adresse pour me rejoindre. Comme je n’ai pas votre adresse courriel et que celle de Monsieur Michel Pellerin est inoperante, et que je suis un errant homme maison, j’ai pense vous rejoindre par ce blog.
A l’epoque, jé désirais découvrir le secret du rire dans le cerveau humain. J’avais créé les Pierrots et les deux Pierrots tout en reprenant la création de la Butte a Mathieu en la renommant la butte aux Pierrots. J’avais acheté la maison ou Raymond Levesque vivait lorsqu’il y faisait ses revues. Je faisais rire les gens et je me disais: Pourquoi ils rient? Comment ca marche dans le cerveau?
j’allais chercher la poune dans un cabaret minable de St-Hyacinthe. J’allai voir sa gérante Madame Daniel. Je veux rendre hommage a Rose que je lui dis. Elle me dit ce sera 16000 par semaine. Je lui dis Madame, j’ai besoin de découvrir le secret du rire dans le cerveau et c’est en faisant un spectacle avec Rose a la Butte aux Pierrots durant l’été que j,espere y arriver tout en lui rendant hommage. Madame daniel me dit… cela vous coutera $900. par semaine.
Ce fut un été magique. Comment une vieille dame de 77 ans arrvait-elle avec des gags usés a, elle dont la carriere était morte a l’époque (ce nous effectivement qui la relancames) pouvait elle soir apres soir obtenir des jeunes comme des vieux, un rire d’une telle précision. Le timing qu’elle me répondait.
L’été se termina. J’avais 29 ans je crois.
Je quittai tout. Je louai un logement dans un bloc de prostituées sur la rue Ste-Catherine Papineau et marchai durant des mois la rue Ste-Catherine. Je ne pouvais tricher avec ma vocation d’artiste.
Je téléphonai a Rose. Je lui dis Rose ca ne va pas bien. Nous allames au restaurant. Je lui dis je veux faire rire mais je me sens trop vieux. Elle me dit mon p’tit chien est-ce que ca parle dans ton ventre? je lui dis oui… elle me dit travaille la nature va faire le reste. Je lui parlai de mon projet de maitrise pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain. Je lui dit Rose, c’est quoi el secret. Elle me répondit.
QUAND LE PUBLIC VA VITE, VA LENT
QUAND LE PUBLIC VA LENT, VA VITE
Effectivement, 13 années plus tard, ce fut une de mes conclusions. Le rire n’étant pas un sujet philosophique, me dit mon directeur de département. je lui dit monsieur, quand je vais réussir, vous ne serez plus ici. Je lui dis Monsieur je désire faire une recherche de doctorat en maitrise. Ca prendra le temps que ca prendra. Je choisis comme directeur de these un monsieur de race noire,qui venait de Suisse, qui ne comprenait rien et qui surtout n’aimait pas mon sujet. Et je travaillai sans relache.
J’avais le privilege de faire de la scene. Un jour, Denis Lamarre et moi avions un spectacle au mont Avilla. Ca ne marchait pas. Mais Roger Giguere de l’autre cote marchait encore moins. Le samedi soir, comme lui avait deux représentations, j’assistais a la deuxieme. Je fus depuis toujours un amateur du burlesque. Je connaissais l’histoire du burlesque americain. La nuit, plus jeune a 3 heures du matin, je dormais avec mes écouteurs parcer qu’a C.J.A.D, on passait de vieux disques americains de leurs comics
D’ailleurs, je ne comprenais pas tres bien l’anglais a l,epoque meme si je le lisais. Mais je me rappelle ce rire fabuleux d’un comedien americain dont j’oublie le nom. J’ai découvert par la suite qu’il avait été le premier noir a faire des gags contre les noirs a un public blanc. Ce fut une révolution aux E.U. des gags du genre. En face de ma maison, y a un noir qui vient de s’installer, ca va faire baisser la valeur de ma maison… etc… Il faut se mettre dans le contexte c’était dans les années 50.
Revenons au mont Avilla. Il y avait une dame de 55 ans, magrichonne et frustrée qui venait voir mon spectacle avec sa mere encore plus pincée qu’elle. Elle était victime de sa mere, le baton de vieillesse de sa mere. Comme je pouvais aller assister gratuitement aux spectacles de Roger Giguere le samedi soir, je les amenai toutes les deux.
A chaque gag gras de Giguere, je me rendis compte que moi je riais d’un rire d’incongruité (la beauté de la mécanique bergsonnienne ou chaplinienne du gag) la mere riait d’un rire de superiorité (elle était quelqu’un et les autres rien) et la fille d’un rire de soulagement (rire gras de la frustration freudienne) et c’est a ce moment seulement, apres 13 ans de recherche que par un hasard fou, je pus prouver une iere fois ma théorie.
L’EMOTION DANS LE RIRE
EST UNIVERSELLE PAR SA PRESENCE
ET ACCIDENTELLE PAR SA FORME
Ce fut lors d’un spectacle a Levis dans un arena que je décpuvris la possibilite comme artiste de faire passer une salle d’un rire de superiorite a un rire d’incongruite. L’épisode du dentier que je raconte dans mon roman
1000 pages, K, mais dont le brouillon 400 pages se retrouve sur le blog de Claude demers. (demers.ac.ca) l’ile dE l’éternite de l’instant présent dont voici l,extrait:
extrait du brouillon du roman
l’ile d el’éternite de l’instant présent
demers.qc.ca
Une des pages mentionnait qu’il avait mis dix ans pour découvrir le secret du rire dans le cerveau humain, le tout se résolvant en une thèse de maîtrise à l’université sur les lois structurales du rire et des pleurs. Une anecdote, s’étant réellement produite, illustrait d’ailleurs avec concision la substance du fruit de ses recherches.
L’événement était arrivé dans un aréna où près de six cents personnes assistaient à son spectacle. Il avait fait monter sur la scène l’organisateur, pour le faire participer à un sketch improvisé. À un moment précis où l’attention du public était à son maximum, il avait par mégarde accroché le dentier du comédien amateur, objet ridicule par excellence, qui avait fini par rouler jusqu’au bord de l’estrade.
Un immense rire de foule s’en était suivi. Il faut dire ici qu’un rire se lit exactement de la même façon que des notes d’une mélodie sur une portée musicale, la barre de mesure étant la surprise à l’esprit et le rire la mélodie de l’âme accompagnée d’une des trois émotions fondamentales ; soit Le rire de supériorité… Le rire de libération …Ou… Le rire de l’incongruité relié à la beauté ou l’esthétisme. Ces émotions étant universelles par leur présence et accidentelles par l’apparition de leur forme.
Il apparut évident à l’artiste que le premier rire créé par la barre de mesure du dentier frappant, par surprise, le plancher se trouva à être à au moins 80 % du type de la supériorité puisqu’on ne se gêna pas de rire du Monsieur plutôt que de l’événement en soi.
Il fallait donc,dans une suite improvisée mais calculée de barres de mesure de surprises à l’esprit, faire changer la nature émotive du rire.
2e barre de mesure.
Surprise à l’esprit :
L’artiste s’approche du dentier
Compte les dents pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 60 % supériorité, 20 % libération, 20 % incongruité
3e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste se tourne vers la victime édentée
Compte les trous dans la bouche
Pour voir s’il n’en manque pas
Rire…
À l’oreille, 50 % supériorité, 20 % libération, 30 % incongruité
4e barre de mesure.
Surprise à l’esprit
L’artiste cache le dentier de son corps
Fait signe discrètement à la victime
De venir chercher son dû
Rire…
À l’oreille, 40 % supériorité, 10 % libération, 50 % incongruité
5e barre de mesure
Surprise à l’esprit
La victime, brillante
Marche à petits pas de balais
Et vient artistiquement récupérer son dentier
Rire…
20 % supériorité, 10 % libération, 70 % incongruité
6e et dernière barre de mesure
L’artiste prend la victime par la main
Et les deux saluent la foule
Comme si la mise en scène
Avait été préparée de main de maître
100 % de rire d’incongruité,
En admiration devant la beauté
De la barre de mesure
Tout le monde debout
Applaudissements dignes d’un rappel.
Ainsi, l’élément universel, présent dans tous les rires, se trouvant à être, jusqu’à preuve du contraire, la surprise à l’esprit. Mais si le dentier s’était brisé et que l’homme avait perdu de l’argent, il y aurait eu, suite à la surprise à l’esprit, rire jaune et sans doute douleur profonde, comme dans les pleurs.
Mais qu’en était-il des pleurs ? On pouvait aussi lire les pleurs sous forme de feuille de musique, la barre de mesure se trouvant à être paradoxalement la surprise à l’esprit. Sauf que la palette d’émotions l’accompagnant portait toute la même base de signature : une perte irrécupérable dans l’instant présent, ce qui donnait aux pleurs des périodes d’expression pouvant atteindre des mois et même des années.
Exemple : je me coupe le doigt, je saigne, ça fait mal, je pleure
Je perds ma mère, je pleure intérieurement des mois
Je perds mon emploi, je pleure le manque à gagner.
Qu’en était-il alors de pleurer de joie ? Je suis à l’aéroport. Ça fait dix ans que je n’ai pas vu mon frère. On se voit soudainement. Surprise à l’esprit. Deux émotions se superposent. La peine d’avoir souffert durant dix ans et la joie que cela cesse enfin. L’émotion paradoxale ouvrant une porte étonnante à l’âme humaine.
Et c’est cette porte que Renaud avait planifié d’ouvrir lors de la dernière soirée, dans le cœur des enfants du camp Ste-Rose. Il espérait d’ailleurs rencontrer ces enfants, une fois adultes, juste pour voir si dans le fond d’eux-mêmes, il en était resté une marque indélébile qui aurait peut-être eu une influence déterminante sur leur vie. L’hypothèse étant que pleurer de joie permettait de réparer le fil d’une enfance malheureuse ou des larmes de pertes succédaient trop souvent à des rires de supériorité, qui équivalent à la forme de rire le moins thérapeutique dont l’humain dispose pour atténuer les tensions de l’existence, puisqu’il crée une perte de valeur chez celui qui en est victime, Et il semblait à Renaud que pleurer de joie pouvait représenter théoriquement une porte intéressante permettant de traverser la fissure de la structure du temps pour enfin accoster sur l’île de l’éternité de l’instant présent.
Ma these de maitrise se trtrouve aux sciences de l’éducation bibliotheque bronfman , universite de Montreal, Pierre Rochette, l’émotion dans le rire chez John Morreal.
Voila
désolé d’une réponse si tardive
Pierrot