Très chère Annick
Tu aurais été heureuse d’exercer le métier d’artiste-poète au début des années 70 … au café St-Vincent
juste avant l’aventure des Pierrots deux Pierrots en 1974…. La qualité de ta présence à la beauté du monde
se serait sentie respectée sous la remarquable aura de Paul Gouin et de sa compagne Jeanne Martin.
quand je te lis… on dirait que je reçois ta lettre alors que j’ai 24 …. 25 ans…. que je finis mon dernier set
à 2h. 20 du matin …. sur la petite scène… la porte de garage ouverte sur la ruelle des peintres… Il fait chaud…
on gagne presque rien…. Ma petite chambre est un bout de grenier sur la rue Notre-Dame…
J’y monte… Il n’y a qu’un lit, un petit lavabo….une petite table ou avec un vieux dactylo je retranscris mes cahiers de chansons …
Je gagne $50.00 par semaine…. 15 pour ma chambre, 15 pour manger, 15 a la banque et 5 pour mes petites dépenses….
Paul Gouin est poète…. il habite en haut du café…. Il descend en robe de chambre par le petit ascenseur directement
dans le café….Il veut que le public chante plus fort que le chanteur… il veut entendre nos folklores….
et je lis ta lettre….
et je me dis…
toi…tu es la poésie des années 70
et c’est en ce sens que ton je t’aime honore
notre amitié oeuvre d’art
bénie soit ta présence dans ma vie
Pierrot vagabond
ton céleste