GRÂCE À L’AMITIÉ OEUVRE D’ART DE MARLENE LA JARDINIÈRE ET MICHEL LE CONCIERGE …. J’AI PU DEVENIR POÉSIE DU VAGABONDAGE DE LA K-ONNAISSANCE DURANT PLUSIEURS ANNÉES DANS 4 UNIVERSITÉS DIFFÉRENTES (MC GILL, CONCORDIA, MONTREAL ET UQAM) …. CE QUI M’A PERMIS DE VIVRE ONÉRIQUEMENT L’ÉPISTÉMOLOGIE MÊME DU VAGABONDAGE SUR TERRE ….

Qu’est-ce que vagabonder la connaissance?

Cette question a conquis ses lettres d’or dans mes débris de la mémoire du k-oeur des 5 dernières années …. Je déjeunais avec Marlene et Michel … puis… alors qu’ils allaient respectivement travailler … de mon côté…. je vivais l’impossible… N’être que sur terre poésie de l’acte de connaissance par le vagabondage des mots ….

Comme mon talon d’Achille était les gardiens de sécurité qui auraient pu à n’importe quel moment me demander ma carte et me refouler hors de mon rêve… jue me suis mis à m’intéresser à elles et à eux…. en leur serrant la main … en apprenant leur nom … en m’intéressant à leurs rêves, leurs inquiétudes, leurs désarrois… Plusieurs étaient fraichement émigrés … Ils ou elles connaissaient à peine leur nouveau pays …. vivaient des blessures reliées à ce qu’ils ou elles avaient abandonné….

J’étais porteur de mes quatre questions que je gardais bien enfouies au fond de moi le temps de bien connaître une à une ou un à un leur cartographie philosophique. Certains avaient mal aux pieds, d’autres venaient de se séparer…. Certains attendaient un visa pour faire venir leurs proches … d’autres me parlaient impuissants de leur mère malade restée au pays là-bas….

Comme de chacun et de chacune j’avais mal d’eux ou d’elle en moi. Puis j’arrivais en bibliothèque . Je prenais un livre de philosophie, de sociologie ou de science politique … puis je lisais mon 200 pages par jour, très tôt le matin jusqu’à très tard le soir… souvent jusqu’à la fermeture même.

QU’EST-CE QUE VAGABONDER LA CONNAISSANCE CANOTANT LA BEAUTÉ DU MONDE SUR UNE TELLE MER DE SOUFFRANCES HUMAINES?

Je me disais… je me dois et de le faire… et d’en témoigner… au nom de toutes celles et ceux qui souffrent l’impossible de la k-ondition humaine sur terre… Qu’il est possible de VIVRE EN VAGABOND CÉLESTE… avec presque rien … oragé de poésie douce….

Faire de sa station spatiale du k-oeur un champ de poésie consacré à la vie personnelle oeuvre d’art en devenir de l’autre  … tout en sculptant sa poésie de vivre par le biais d’un atelier d’onérisme spirituel consacré à l’écoute bienveillant de l’autre.

Epistémologiquement, vagabonder la k-onnaissance  permet aussi de vagabonder le k-oeur de l’autre… Contrairement à Lévinas qui donne au visage de l’autre toute sa force métaphysique…. j’accorde au k-oeur de l’autre toute sa sensibilité musicale pour faire de mon k-oeur un orchestre symphonique accompagnant le sien.

Je me rappelle de Manon, gardienne de sécurité à l’UQAM. Elle avait une grande fille de 18 ans et un tout petit enfant d’un an. Ses vies de couples n’avaient pas marché. Mais chaque jour, courageusement, malgré une maladie inflammatoire, courageusement, elle venait gagner sa croute …. Quand elle me parlait de ses deux filles, je voyais son rêve émerger dans ses yeux, le sens de sa vie lui donner force.

Je me rappelle d’une autre…. (le prénom m’échappe)que j’ai accueilli à sa première journée de travail à titre de recteur poétique de l’uqam. Elle avait été coiffeuse … elle avait près de 40 ans et voyait son avenir dans le monde des agents de sécurité… Je lui ai prédis un brillant avenir à l’uqam… En quelques années seulement, elle est devenue chef d’équipe et formatrice…

Je me rappelle d’un autre (dont le prénom m’échappe, décidément) . Il arrivait d’Algérie ou il avait été en communication dans un poste de radio. Lui aussi, je l’ai accueilli à sa première journée de travail… Son frère était lui aussi à Montréal mais le reste de sa famille était restée en Algérie….

J’ai toujours été très blessé de l’autre en moi. Je ne peux accepter d’être heureux si l’autre ne l’est pas. Je ne peux accepter de manger si l’autre ne mange pas. Je ne peux accepter la condition humaine telle qu’elle se vit sur terre en ce moment…. Ces millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre m’attèrent.

Je ne suis qu’un vagabond qui essaie de vivre poétiquement son existence au nom de celles ou ceux qui n’y auront pas accès parce qu’ils ou elles n’ont pas tiré le bon numéro de la vie.

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QU’EST-CE QUE VAGABONDER LA CONNAISSANCE?

Ce fut pour moi poésie pure. Ca ne me dérangeait pas de dormir sur une planche, de manger mal, en autant que je ne sois QUE POÉSIE DES 4 QUESTIONS DU PAYS OEUVRE D’ART … et cela au quotidien

1: Quel est ton rêve?

2: Dans combien de jours?

3: Qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve?

4: Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

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Je lisais mes 200 pages par jour.  Mais en ne lisant pas vraiment… Il y avait entre moi et l’acte de lire ….  la poésie de la vie sur terre au ralenti. …. L’or du temps …. je ne bougeais pas de mon siège à l’une ou l’autre des bibliothèques universitaires pour avoir accès dans le creux de ma main à un fragment de l’or du temps. La musique de l’or du temps… si particulières à EGO SUM PAUPER … NIHIL HABEO … ET NIHIL DABO ….

Et parfois… au beau milieu d’une page… mes yeux tombaient quelques minutes et un débris de la mémoire du k-oeur de mon passé d’artiste de scène remontait à la surface comme une douceur inouie, comme un privilège, comme un don de la beauté du monde.

Comme ces nuits d’hiver, aux iles de la Madeleine ou je chantais dans le couvent chez Gaspard à Havre aux maisons. La boîte à chansons était dans la cave. Il y avait un piano avec une longue estrade tout autour ou les madelinots venaient y déposer leurs verres… Entre le pisno et l’estrade, il y avait un micro et le chansonnier avec sa guitare…. Je n’étais que poésie… Comme je ne buvais que du jus d’orange… je me gorgeais de tendresse en dedans de moi-même tout en performant, en animant… On était encore à l’époque ou on pouvait enflammer une salle avec un Felix Leclerc, un Béart, un Brassens, un Ferland, un Brel, un George Langford… Quand même…. faire de sa soirée de la poésie avec des morceaux de poésie… Quels privilèges nous eûmes nous les chansonniers des années 1970.

Trois heures du matin…. la boite à chansons se vidait… Et là je me retrouvais tout fin seul au couvent chez Gaspard… Tout fin seul… Je montais dans ma chambre au deuxième étage (ce couvent avait été un ancien couvent de religieuses).

C’était l’hiver…. Il n’y a pas d’arbres aux îles … Et toute la nuit… la tempête hurlait… Un vent énorme,, ,,, des masses de neige….  J’avais demandé si certains avaient des livres sur la deuxième guerre mondiale… On m’en apporta ,,, soir après soir …. Et je les ai lus … nuit après nuit….

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QU’EST-CE QUE VAGABONDER LA CONNAISSANCE?

Pour moi, c’est l’acte poétique par excellence sur cette terre. Avoir accès AU PEUPLE DES MOTS …. mots qui nous bercent de leurs énigmes … et aller marcher ensuite la beauté du monde…. un peu plus pauvre qu’avant … car la connaissance rend pauvre… dans le sens de l’humilité …. Qui sommes-nous? d’ou venons-nous? Ou allons-nous? pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?

Rien de ce que j’ai lu dans ma vie n’a pu entamer l’énigme des 4 questions métaphysiques fondamentales que se posent depuis toujours l’humanité.

Pierrot vagabond