QUE DE NUITS APRÈS LES SOIRÉES PASSÉES À CHANTER SUR LA PETITE SCÈNE DU CAFÉ ST-VINCENT JE RETROUVAIS MON VIEUX DACTYLO ET RECOPIAIS D’UN CAHIER À L’AUTRE DES CHANSONS DE FELIX LECLERC, BRASSENS, FERRÉ, BREL……… ME JURANT…DE NE JAMAIS… MAIS JAMAIS… EN APPRENDRE AUCUNE PAR COEUR… POUR QUE CHAQUE SOIR… JE LES REDÉCOUVRE COMME SI ELLES ET MOI… NOUS NOUS RENCONTRIONS POUR LA PREMIÈRE FOIS …. CETTE AMOUR ENTRE UNE CHANSOIN ET MOI ÉTAIT TELLEMENT INTENSE… QUE J’EN OUBLIAIS LE PUBLIC… ET PARFOIS… J’ARRÊTAIS DE CHANTER EN PLEIN MILIEU … SAISI D’ÉMOTIONS EN M’EN ÉTRANGLER DE JOIE…. ET JE ME METTAIS À COMMENTER… PARLER D’UN COUPLET… ET MÊME D’UNE SEULE PHRASE… EN RACONTANT UNE ANECDOTE QUI Y ÉTAIT DÉPOSÉE PAR MA VIE D’ARTISTE … COMME PAR EXEMPLE LA CHANSON LE BAL CHEZ TEMPOREL DE GUY BÉART… OU …. MÊME UNE DES MIENNES…. ET ENTRE LES SETS… JE M’ENFUYAIS DANS LES RUELLES DU VIEUX MONTRÉAL… POUR NE PAS QUE LA POÉSIE DÉPOSÉE EN MOI Y PRENNE MAISON…..

LE BAL CHEZ TEMPOREL… GUY BÉART

Voilà une chanson que je chantais en fin de soirée…. quand la clientèle n’écoutait plus…. comme j’adorais quand le public n’écoutait plus vers 2h du matin… je pouvais danser la vie entre ma guitare et ma voix…

Je tournais les feuilles de mon gros cahier… et je retrouvais le bal chez temporel de Guy Béart…. ma chanson… celle qu’on ne peut chanter que pour soi… et comme elle était très courte… je la recommençais sans cesse… et comme le public était trop heureux à boire… la chanson pouvait suivre son cours comme un ruisseau qui n’en finit plus d’enchanter la vie….

Je crois que mon plus grand rêve , à cette époque là fut que la plus belle fille du monde soit abasourdie devant l’impossible de cette chanson et l’impossible de sa répétition et qu’elle se dise… je veux vivre la poésie de cette chanson avec cet artiste… dans un café… vivre le bal chez temporel comme la poésie de cette chanson…

Je rêvais de l’impossible…. non pas de la belle fille, non pas de moi avec elle… mais de la chanson LE BAL CHEZ TEMPOREL… dans le juke box… pendant qu’une fille et un  gars en immortalisait la peinture d’un impossible heureux.

Et cela m’est un jour arrivé…. chez Gaspard, aux iles de la Madeleine… faut dire que René Robitaille y fut le premier chansonnier du Vieux Montréal à y chanter…. et comme les clients l’adoraient et qu’il buvait avec eux… la cassette de Guy Béart se mit è jouer, jouer et jouer… au point ou quand René quitta… il y laissa sa cassette…

Et moi j’arrivai par avion… les clients me demandèrent d’apprendre les chansons de Guy Béart que je ne connaissais pas… et c’est ainsi que j’appris LE BAL CHEZ TEMPOREL… et c’est ainsi… qu’un soir… une belle fille de la salle et moi fumes seuls è une table pendant que la cassette joua LE BAL CHEZ TEMPOREL…

La poésie d’une seule chanson ….

ma vie

 

Pierrot vagabond