LE 17 FÉVRIER 2007…. JE RÉPONDAIS È UNE JEUNE ÉCRIVAINE QUI ME REMERCIAIT D’AVOIR JOUÉ LE ROLE DE MAÎTRE DANS SA VIE…… QU’EST-CE QUE LE BIG BANG? ….. C’EST LE RÊVE ÉVEILLÉ DE TOUT CRÉATEUR QU’IL SOIT DIEU OU HOMME ….. C’EST LE WOW MALGRÉ SOI DE LA BEAUTÉ DES MOTS….. AUJOURD’HUI…. LE 6 AVRIL 2002… J’AJOUTERAIS…..QU’EST-CE QUE LE RIEN MÉTAPHYSIQUEMENT? ….. C’EST LA MORT QUI SE FAIT BÉATITUDE…. C’EST LA MORT QUI SE FAIT POÉSIE…

QU’EST-CE QUE LE RIEN MÉTAPHYSIQUEMENT?

tu y es presque))))))))))))))))))))) Le rien c’est la mort elle-même qui se fait béatitude ….. Je me rappelle quand je réalisai que j’étais devenu maître de rien c’étais juste après la 4eme étape du clown du Japon ( le cabotinage, le don de soi, la communion et la catharsis) ….

Je venais de recevoir un courriel sur le site de Claude Demers http://www.demers.qc.ca ….. l’île de l’éternité de l’instant présent…. dans un des commentaires aprè…s le prologue….j’étais à la Baie James…Radisson…. je courais depuis des années après ma 4eme étape et soudain le 7 février 2007… je recois un commentaire en bas du prologue de mon roman philosophique l’île de l’éternité de l’instant présent… et j’y lis: VOUS M’AVEZ SERVI DE  MAÎTRE ….

Instantanément je sus…. la catharsis…. soudain… ON DEVIENT MAÎTRE DE RIEN PARCE QUE LA MORT ELLE-MÊME SE FAIT POÉSIE:)))))

Pierrot COPIE DU COURRIEL EN QUESTION ENCORE SUR INTERNET… http://WWW.DEMERS.QC.CA…. L’ILE DE L’ÉTERNITÉ DE L’INSTANT PRÉSENT.…. PROLOGUE 24.

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Le samedi 17 février 2007 à 21:13, par Andrée-Anne Fréchette

Bonjour Pierre, je voulais vous donnez des nouvelles parce que je n’en ai que des bonnes alors… Souvent on partage nos peines et on oublie les bons coups. Alors je vais procéder au récit de mes bonheurs sous forme d’énumération. D’abord, je suis entrée en force dans l’univers universitaire en obtenant des résultats plus que satifaisants: 3x A+ et 2x A-. Ce qui me donne une moyenne de 89. Ce n’est que statistiques mais je n’en ai jamais eu d’aussi bonnes alors ces chiffres sont en quelque sorte le reflet d’une discipline et d’un travail assidu. En outre, je me suis vue offerte un contrat d’engagement pour les corrections des examens du professeur Bougaieff (grammairien) que j’ai accepté immédiatment. Ça représente 70 heures de travail supplémentaire par session mais si le département me l’a offert c’est parce qu’il me juge  acte à le faire. Autre bonne nouvelle, j’ai gagné une bourse d’accueil de 500 $ qui me sera remise à la St-Valentin. Vraiment chanceuse! Que demander de plus?

J’ai pensé à vous récemment parce que je suis inscrite à un cours de création littéraire et qu’à chaque semaine nous avons un livre le la collection Écrire à lire. On y retrouve des auteurs qui nous donne leur vision de l’écriture, leur vision de l’écrivain et le pourquoi de leur écriture.

Comme vous avez joué un rôle de MAÎTRE dans ma vie, je suis empreinte de vos préceptes et je n’ai pu faire autrement que de remarquer certaines similitudes entre vos propos et ceux d’autres écrivains.

J’aurais aimé à l’instant où je lisais certains passages que vous l’ayez lu en même temps. En voici quelques uns: Il faudra bien que l’ado saisisse comment échapper à ce truc impensable du regard de l’autre qui détruit; il lui faudra élucider cette catastrophe de vivre devant les autres comme un dérisoire et inutile personnage, indésirable dans « Écrire pour et parce que » de Hugues Corriveau. « raconter un rêve à quelqu’un est un acte de création indéniable ». Ibid. En écrivant, on porte à un autre degré de lucidité sa venue au monde comme une insertion en lui. S’il paraît, à l’auteur irréfutable que la littérature ne sauve pas le monde, s’impose à lui l’évidence qu’elle le sauve, lui, de la détresse, de l’absolue conscience de sa profonde inutilié à faire autre chose pour survivre. Par moments, il peut renoncer à des destins alléchants uniquement parce qu’il s’entête à écrire et même à sacrifier tout: bonheur, sécurité, fortune, honneur, amour, vie familiale et sociale. dans Écrire la chambre des lucidités, Gaetan Brulotte. Beaucoup d’autres passages m’ont frappés mais ceux cités ci-dessus étaient particulièrement frappant. Alors oui, je pense à vous et souhaite que tout va pour le mieux pour vous. Pas de nouvelle, bonnes nouvelles.

J’ai rêvé d’une discussion avec Gérard récemment. Je ne me souviens plus très bien de quoi il s’agissait mais on prenait un café, on se berçait et on discutait au recyclo-livres. C’est reposant! à bientôt! 25.

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Le samedi 17 février 2007 à 21:30, par Pierrot Chere Andréanne,

Il semble bien que mon voyage à l’écriture soit récompensé par votre éblouissante présence au monde. Je m’incline respectueusement devant la vie. bravo, vous méritez tout ce qui vous arrive. Nous avons passé un an ensemble. je vous ai lu vos mots, je me suis baigné dans votre jeunesse en vous disant. Je vous garantie que vous ici en parfaite sécurité créatrice.

Vous avez 20 ans. Vous serez incontournablement une tres grande écrivaine. Il ne vous manquait que des yeux admirateurs, des yeux de grand-pere de la beauté du monde pour vous dire: Ayez confiance a chaque phrase que vous écrivez, chacune de vos phrases porte la signature du Quebec de demain.

Et vous n’avez que 20 ans. Ne trichez pas avec vos reves, acceptez tous les jours de mourrir pour eux, au sens ou tout reve est porteur de sa miche de pain et procure la joie alors que vous découvrirez bien vite que les désirs humains ne touchent que l’univers du bonheur.

La différence entre un reve et un désir c’est comme une tasse de café. Vous désirez une tasse de café…. allez au farniente ici a cote du recyclo et achetez la. Vous revez de la meilleure tasse de café au monde? parcourez le désert de votre existence avec la passion de le marcher noblement. Il n’y a rien de plus beau que les étoiles au-dessus d’un désert. Wow-t = g3… C’est le secret einsteinien du rapport éthique de l’homme a l’univers.

Qu’est-ce que le big bang?

C’est le reve éveillé de tout créateur qu’il soit dieu ou homme.

C’est le wow malgré soi de la beauté des mots.

Ne trichez pas avec votre oeuvre en étant habitée par les désirs reliés a la littérature marchande. Ne vivez surtout pas le syndrome de la reveuse isolée. Lorsque Picasso créa les demoiselles d’Avignon, il était au bateau lavoir entouré de Bracque et de Matisse. wow-t=g3. unissez-vous a deux autres reveurs ou reveuses, comme le fit John Cage avec Freidman et Rothko, vous multiplierez la a l’infini beauté du monde en vous et sur le bout de vos doigts qui dansent. L’univers conspire pour les reveurs. Depuis le début de l’humanité, la chaine des reveurs donne la main a la suivante, comme si du fin fond de la mémoire des temps, les larmes de joies de tout créateur devenaient soudain rivieres de poussieres de rosées du matin. Pierrot

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Prologue 16 février 2006 – 14 h 13 min AddThis Sharing Buttons Share to FacebookShare to TwitterShare to ImprimerShare to EmailShare to Plus d’options…1 Pierre Rochette L’ILE DE L’ETERNITE DE L’INSTANT PRESENT

Sur terre, il n’y a peut-être pas de bonheur perpétuel sans la découverte de l’île de l’éternité de l’instant présent. En ce sens, chaque œuvre créatrice, depuis le début de l’humanité, peut se visualiser comme une bouteille lancée dans la mer de l’existence humaine. Certains grands penseurs ont navigué sans jamais avoir trouvé cette île (entre autres, Marx, Hegel, Shakespeare, Goethe, Proust, Sartre, Camus…) D’autres, par hasard, y ont fait escale à un moment de leur vie et en témoignent avec amour (Gauguin, Rousseau, Burke, Hermann Hesse, Spinoza). Seuls quelques « Robinson Crusoé » y furent naufragés très tôt ; (entre autres, les peintres français Renoir et québécois Ozéas Leduc, le grand philosophe américain Thoreau, son compatriote le poète Withman, le sage du pays de nulle part Krishnamurti…) On appelle ces derniers …les magnifiques de cette terre. J’aurais tendance à croire qu’il existe, à travers les siècles, une chaîne d’initiés, identifiables par la musicalité de leur témoignage, certains connus, des milliers d’autres pas. Ce livre raconte la vie de Rodolphe mon père croisant celle de Renaud, chansonnier dans le Vieux-Montréal, ayant lui-même tout appris du poète Paul Gouin. Ils avaient en commun cet art de vivre l’instant présent, dans un bonheur succédant au bonheur, comme disait Gauguin, dans des moments ultimes où l’univers chantait dans leurs âmes comme un sanctuaire d’oiseaux aux confins de l’innommable. Je jette donc, à mon tour, une bouteille aux vagues pour que les hommes ne désespèrent pas, de manière à ce que, si le bateau de leur existence croise l’île, ils y accostent au lieu de passer outre par manque de cartographies intellectuelles où sont indiqués quelques points cardinaux d’abandon aux vents de l’insondable. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage Miel, Fille de Rodolphe Complice de Renaud

Chapitre 10 – LE JOURNAL DE MON PÈRE Chapitre 10 –

LE JOURNAL DE MON PÈRE | 9 mars 2006 –

… L’île de l’éternité de l’instant présent Toute sa vie, mon père avait pris des brosses d’être dans la taverne de la vie. En fait, il n’avait jamais senti le besoin de passer par la fissure du temps pour aller voir, de l’autre côté, comment vivaient les hommes. Cependant, il avait dû tenir un journal, durant près d’un mois, parce que l’être l’attaquait maintenant de ses bienfaits, une attaque d’être étant infiniment plus troublante qu’une brosse d’être. Et c’est de la différence entre les deux états, que surgit le besoin de noter, jusqu’à ce qu’il soit aussi confortable dans un état que dans l’autre. 8 mai ATTAQUE D’ETRE La douce et inépuisable abondance de l’instant présent semble avoir en plus une conscience amoureuse de l’homme. La vie m’apparaît une danse amoureuse entre le libre-arbitre de l’instant présent et le libre-arbitre de l’homme. Hier, je suis allé me coucher vers 20 heures. Puis la formidable béatitude de l’instant présent est venue me visiter comme les vagues de la mer attaquent la plage. Le corps est dans un tel état de bonheur qu’il lui est même difficile de se lever pour marcher. « Cela » ayant pénétré en moi est rythme amoureux de mon « ÇAJE » comme les feuilles qui te saluent sous l’expression du vent, comme les herbes qui dansent au bord de l’asphalte fier. Chaque intime morceau de la matière chante à sa manière la créativité consciente de l’instant présent. Cela a duré jusque vers 22 heures, à peu près, puis s’est estompé doucement comme la vague se retire dans ses marées basses. Puis vers 9 heures du matin, la vague de l’instant présent amoureux d’un « ça en moi » est revenue me faire la cour. Je reconnais ses attaques, son pas, sa douceur, sa signature, son immortalité, son rayonnement, toujours pareil et jamais lui-même jusqu’au fin fond de l’univers à chaque instant redessiné. Que c’est ahurissant ! Dans ma fenêtre, les milliers de brins d’herbes et les centaines de feuilles me regardent, complices de mon bonheur. L’instant présent est dans la pièce et chante pour moi l’amour qui coule en dedans de moi comme une rivière. Quand l’instant présent me visite de sa fantastique béatitude, je peux noter l’instant exact de son arrivée et l’instant exact de son départ. Il est 11 heures, trente minutes du matin. L’être s’est retiré. Pas de deuil, pas de peine, pas de tristesse. Comme l’amant après avoir fait l’amour à sa bien-aimée la laisse reposer pendant qu’il va lui cueillir des fleurs.

13 mai BROSSE D’ETRE

De Gaulle disait : la vieillesse est un naufrage. Dans une brosse d’être, la vie ressemble à la mer. L’ego, au Titanic. Plus jeune se fait le naufrage du Titanic, plus douce est la vie sur la mer. Toute brosse d’être équivaut à vivre instantanément le naufrage du Titanic en soi, Ne reste que le naufragé, ébloui d’être encore vivant. 19 mai ATTAQUE D’ETRE 16 h p.m. L’être entre doucement dans la pièce. Il revient avec ses fleurs après m’avoir caressé ce matin. Le parfum de l’éternité envahit chaque cellule de mon corps. L’être toujours pareil jamais le même est conscient de ce qu’il fait. Tant de beauté de sa part est impossible sans la conscience. Il n’est pas de la nature des choses que l’être se dévoile en son entier en cette vie. Mais curieusement, la symphonie de son empreinte porte toujours la même signature, celle de la relation amoureuse égalitaire. Si le « çaje (sage) » n’était pas en dedans de moi, l’être mourrait d’ennui et de chagrin car il n’y a de danse amoureuse que quand l’indivisible est amoureux de l’indivisible dans ce qui semble divisé. Quel mystère pour moi. Pourquoi l’être arrive comme un voleur dans ma vie et que moi je ne puis faire la même chose consciemment dans la sienne ? 21 mai BROSSE D’ETRE Je suis aussi incapable de provoquer consciemment une brosse d’être. Il y a un moment précis où dans l’abandon et le dépouillement, je me retrouve en état d’ivresse en relation amoureuse avec la taverne de la vie qui m’héberge. Il semble y avoir une différence entre une brosse d’être et une attaque d’être. Dans une attaque d’être, l’être comme le chat cherche sa caresse. Il avance doucement, sensuellement. Il t’agresse si tu ne lui donnes pas de l’affection. Dans une brosse d’être, le chat en toi dort, entraînant dans son doux sommeil, l’éternité qui l’entoure, le pénètre et le traverse. Et toi tu te saoules dans la taverne de l’être dont les murs sont aux confins même de l’éternité jamais achevée. Et tu t’y promènes comme au paradis, la terre étant le jardin de l’être, l’émeraude du cosmos.

4 juin ATTAQUE D’ETRE

Devenir le réceptacle d’une attaque d’être constitue une apothéose d’éternité absolument ahurissante. C’est comme si l’univers dans son infini entier jamais achevé rejaillissait sous la forme de geyser d’énergie au centre de ton « ÇAJE ». Et tu deviens instantanément fondu dans la beauté du tout. Tu es le parfum, de la rose, le chant de l’oiseau, la vague de la mer, la tendresse des nuages, la symphonie du jour qui se lève. Tu es l’immensité jamais achevée. Aucune religion n’approche l’être. L’être est sacré, par sa légèreté stupéfiante, mais non religieuse. Il ne demande pas qu’on le prie, il danse. C’est trop fou comment ça se passe. L’être ne parle jamais. Il chante. 6 juin BROSSE D’ÊTRE L’abandon conduit au voir qui lui fait basculer dans l’être. Une fois dans la taverne de l’être, l’abandon et le voir disparaissent. Ne reste que la vacuité du çaje, la vision pénétrante, la non-pensée, la brosse d’être. Une fois dans la taverne de l’être, surgit la danse amoureuse du çaje qui fait frémir la nature jusqu’au fin fond de l’univers.

12 juin ATTAQUE D’ETRE

Parfois les attaques d’être sont si intenses que je suis incapable de ressentir mes jambes qui marchent, incapable de travailler, de m’occuper du plus simple problème. Il n’y a rien de plus délicieux qu’une attaque d’être. C’est un vent qui t’attaque d’amour dans une béatitude infinie. Le mur entre l’absence d’être et la présence d’être m’apparaît être comme un poste de douane où il est préférable de s’alléger de beaucoup de choses, le passage étant très étroit, très étroit. L’être m’a quitté en ce moment à 99 pour cent, il reste délicatement présent comme le ciel à l’horizon en toile de fond. Pourquoi en est-il ainsi ? je ne sais pas. Le « je » est trop loin du ça en ce moment pour que je sache quoi que je sois je………Ça. Quand l’être se retire, Tout ce que je « touche, » « sent », ou « vois » est vacillant. On dirait que je cherche la matière de mes caresses, chaque objet étant différent dans son apparence, mais semblable dans son essence. Comme si la division ne se rappelait de sa magie que par l’intuition passée de son intérieur uni.

18 juin NOUVELLE ATTAQUE D’ETRE

Vers 13 h. p.m., la vibration de la béatitude s’est reglissée tellement fort à l’intérieur de moi que j’ai dû aller me coucher sur un banc. Il m’a semblé que le corps était fondu dans le même taux vibratoire que l’univers. La tête attendait. Parfois elle se fondait avec le corps. C’est probablement ce qui se passe après la mort. Un taux vibratoire qui chante éternellement en un tout. Puis, comme ma tête s’ennuyait, j’ai laissé vagabonder des pensées d’un sujet à l’autre, ce que probablement certains appellent le mental. Cette division entre la béatitude du corps et la liberté du libre-arbitre qui laisse la folle du logis jacasser est très inconfortable. L’être n’est aucunement gêné par cette division. Je ne peux concevoir le passage sur cette terre sans cette béatitude permanente, libérée de toute souffrance. Que chaque citoyen de cette planète n’y ait pas encore accès me semble étrange. C’est pourtant l’état original de l’homme, ce pourquoi, il a été créé, sa vraie condition humaine.

21 juin TENTATIVE DE BROSSE D’ETRE

J’ai essayé toute la nuit d’entrer dans la taverne de l’être par moi-même. Impossible, impossible. Comment se fait-il qu’aucun chemin ne semble mener à l’être ? Que de questions sans réponses. Puis soudain, à mon insu, me voilà ivre dans la taverne de l’être. Aucun goût d’être connu, reconnu, riche, célèbre. Que du bonheur d’être. Comme un brin d’herbe rythmant le vent au milieu des hommes pressés par le temps qui marchent aveuglément vers le cimetière de leur vie.

16 juillet ATTAQUE D’ETRE

Ça faisait presque vingt jours que je n’avais pas eu de relations avec l’être. Puis hier soir, vers 22 heures, en me couchant, j’ai senti sa venue prochaine comme le vent annonce une douceur de vivre. J’étais couché contre le corps de ma compagne. Elle m’a souhaité une nuit magnifique. Je lui ai dit qu’elle le serait. Je n’ai jamais osé lui dire que l’être s’en venait, de peur que ce soit mon imagination qui me joue des tours. L’air autour de moi est devenu frais comme la rosée du matin. Le « cela » s’est avancé amoureusement, comme une maîtresse. Je reconnus le feutré de ses pas, la douceur de son affection. Puis le cela a fait éclater la perception que j’ai de mon corps. Les milliards de cellules en moi-même se sont mises à chanter la visite de l’univers. Ma tête fut tout étonnée que « cela » puisse se produire. L’enveloppe qui retient toutes ses cellules ensemble est devenue très mince, presque sans aucune sensation. Je le sus parce que chaque fois que ma compagne touchait ma chair, je ne sentis presque rien. Chaque relation avec l’être est à la fois différente et semblable. Je fis pour la première fois l’expérience d’une nuit complète et parfaite de béatitude. Ma conscience resta toujours libre, jamais délirante ne fusse un instant. Ma pensée logique à son minimum de fonctionnement. Mon corps incapable de se séparer de la bonté de l’être par lui-même, absolument incapable. Et la folle du logis dormit profondément toute la nuit, bien contente d’avoir des vacances imprévues.

24 juillet BROSSE D’ÊTRE

Ce qui m’a impressionné cette nuit, c’est la dissolution instantanée de l’ego à la première seconde du rapport à la taverne de l’être. Cela semble fonctionner comme ceci. Comme un jeu de lego. L’ego se reconstruit lorsqu’il sort de l’être, se dissout lorsqu’il entre en lui, en étant chaque fois de plus en plus émiettable, de moins en moins noyau dur. Il est possible que l’ego soit un outil indispensable pour fonctionner en société, permettant à la personnalité de comprendre les règles sociales. Sans ego, on est infirme socialement, mais au niveau vibratoire, un oiseau qui vole infiniment haut au-dessus de la condition humaine. Il n’y a pas d’élus ou de non-élus. Que des précurseurs. L’être est accessible en abondance à tous, mais, on ne connaît encore aucun chemin qui y mène. Que de mystères, que de mystères. Je suis un saoulon de la taverne de l’être. Trop saoul pour avoir le moindre intérêt à chercher des réponses. Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.

EGO SUM PAUPER NIHIL HABEO ET NIHIL DABO

Ainsi prit fin le journal de mon père.

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