Le Devoir
27 janvier 2018
Stéphane Baillargeon
BRÈVE HISTOIRE DU DÉSEMBRIGADEMENT
peut-on vraiment sortir un nazi, un communiste,
un islamiste de leurs doctrines extrémistes?
Nazi un jour, nazi toujours? TV5 rediffuse lundi un documentaire intitulé DANS LA TÊTE DES SS, dans lequel d’anciens soldats de l’ordre noir, maintenant quasi centenaires, évoquent leurs raisons de leur engagement, parlent ouvertement des crimes commis pendant la deuxième guerre mondiale au nom «de la religion de la race». Certains ne regrettent absolument rient et nient la Shoah.
La démonstration pointe vers ce constat imparable: la dénazification qui a servi à éradiquer le nazisme de la vie publique allemande n’a finalement pas déraciné cette idéologie des esprits des plus fervents nazis. Déradicalisation? Nein, danke!
Le conditionnement et le déconditionnement idéologique des individus obsèdent les sociétés humaines comme les institutions hégémoniques, pour le plus juste comme pour le pire.
L’ÉGLISE CATHOLIQUE
A INVENTÉ LA CONFESSION
POUR CONTRÔLER
JUSQU’AUX PENSÉES
DES FIDÈLES.
Les régimes communistes assassinent en masse « les ennemis du peuple» et au moins pire forcent «leur rééducation».
La CIA a financé des recherches de manipulation mentale dans des dizaines d’universités (y compris Mc Gill) dans les années d’après-guerre pour découvrir un moyen fiable de «laver le cerveau» des ennemis fanatisés. Un épisode de la série Manhunt (disponible sur netflix) rappelle les terribles expériences de l’Université Harvard.
Le terme «déradicalisation» décrit maintenant les techniques d’inversion du processus de radicalisation des partisans du terrorisme islamiste. La chute du groupe armé Etat islamique et le retour à la maison conséquent des jeunes occidentaux fanatisés partis faire le djihad rendent encore plus nécessaire l’application d’une méthode efficace de désembrigadement. Il s’agit en quelque sorte de l’équivalent humain, trop humain, du désamorçage d’une bombe ou du déminage d’un terrain…
Le succès de l’audacieuse manipulation ne semble pas plus évident que du temps du projet MK-ULTRA de la CIA ou de la grande dénazification, il y a 70 ans. La France a avoué l’échec de son centre de déradicalisation de Pontourny (Inde-et-Loire) ouvert à titre expérimental en septembre 2016 et fermé dès l’été suivant. Paris lancera le mois prochain un comité interministériel pour luttre contre la radicalisation impliquant le ministère de L’Éducation et les agences régionales de santé.
Québec a adopté un Plan d’action gouvernemental de lutte contre la radicalisation en 2015. Le centre de prévention de la radicalisation menant à la violence existe aussi depuis ce temps. Il met en avant la prévention plutôt que la répression, l’accompagnement psycho-social plutôt que la judiciarisation ou l’exclusion sociale, selon les documents officiels.
C’est ce centre qui vient d’embaucher à titre de consultants le jeune couple Djermane-Mahdi, acquitté récemment à Montréal de terrorisme, pour fournir l’expertise rénumérée dans certains efforts de déradicalisation. Sympathisant islamiste hier, militant déradicalisateur aujourd’huii?
sur Google
www.wow-t.com
Marlene, jardinière de la beauté du monde
Michel, concierge de la beauté du monde
Pierrot, vagabond de la beauté du monde