LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART… C’EST L’INVENTION D’UNE ÉLÉGANCE AUTO-CONCEPTUELLE ORCHESTRÉ PAR UN RÊVE (PROJET RATIONNEL À LONG TERME) LA DANSE ESTHÉTIQUE ET ÉTHIQUE ENTRE LA VIE PRIVÉE ET PUBLIQUE.

Luc Dupont, un ami que j’estime au plus haut point pour son intégrité intellectuelle, me faisait remarquer hier soir à quel point il se sentait heurté par ma position dans le jugement que je portais sur l’oeuvre d’un individu (dans ce cas-ci Gérald Godin et Pauline Julien) en déposant dans la balance les lacunes de sa vie privée.

Il est vrai que mon hypothèse de fond c’est qu’au 21eme siècle, une œuvre de quelque nature que ce soit n’est qu’un artéfact qu’on ne doit pas indélicatement placer sur un piédestal comme un tombeau devant lequel on s’agenouille alors qu’à l’intérieur se traîne péniblement des questions fondamentales reliées à la vie privée devenue cadavérique parce qu’elle a manqué d’une théorisation œuvre d’art d’une certaine élégance conceptuelle, ce qui s’est aussitôt répercuté sur la perfectibilité des sédimentations du discours que cachent l’œuvre en accentuant d’autres parties plus théâtrales dans le sens de cabotinage en vue d’un intérêt personnel caché (gloire, applaudissement, prestige, argent)

Depuis Marcel Duchamp et Joseph Beuys, la vie personnelle œuvre d’art comme critère fondamental auquel participe l’œuvre constitue un paradigme où la poïétique de la personne œuvre d’art est plus importante que l’artéfact social qui en découle. L’artéfact que constitue l’œuvre d’art dans un musée n’est souvent, une fois vidée de sa contextualité élitiste, qu’une coquille où repose une huitre morte qui jadis fut un être humain en quête d’une vie personnelle œuvre d’art.

On vient de publier un petit livre non autorisé sur l’écrivain Réjean Ducharme d’un pathétisme commercial triste… toute l’architecture d’une intrinsèque recherche d’une vie personnelle œuvre d’art avec la conscience que l’œuvre qui en découle n’en est qu’un artéfact…. se symbolise étonnamment dans la démarche de Ducharme….. surtout que le marché du livre s’empare d’un récit qui constitue un viol de la vie personnelle œuvre d’art en quête d’anonymat.

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Vivre caché. Réjean Ducharme, écrivain génial, Huguette O’Neil

21 janvier 2017 |Odile Tremblay | Livres

En ce 50e anniversaire de L’avalée des avalés surgit une petite biographie forcément parcellaire de Réjean Ducharme sous la plume de l’ex-journaliste Huguette O’Neil. Sans recruter les témoignages des familiers de Ducharme présents ou passés, ni de l’écrivain lui-même, mais se basant sur les multiples publications à son sujet au fil des ans, l’auteure de Vivre caché remonte le cours d’une trajectoire unique dans l’histoire de la littérature québécoise. De la lettre humble et naïve de présentation de Ducharme en 1965 accompagnant le manuscrit de L’océantume jusqu’aux remerciements de sa défunte compagne Claire Richard en 2013 au festival littéraire Québec en toutes lettres, cet ouvrage possède le mérite de colliger des avis nourris des préjugés les plus obtus et des hommages les mieux sentis des deux côtés de l’Atlantique, en une mosaïque d’ombre et de lumière.

Vivre Caché. Réjean Ducharme, écrivain génial
★★★ 1/2
Huguette O’Neil, Formatexte, Sherbrooke, 2016, 160 pages
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Quelques beaux passages du théoricien John Rawls dans «JUSTICE ET ÉQUITÉ» serviront à étayer mon hypothèse

John Rawls
théorie de la justice
essai
édition 2009
p.124

On peut objecter que les attentes ne sauraient être définies par un indice des biens premiers , mais plutôt comme les satisfactions qu’on peut attendre QUAND LES PROJETS sont exécutés grâce à ces biens. Après tout, c’est dans la réalisation de ces projets QUE LES HOMMES TROUVENT LE BONHEUR.; C’est pourquoi l’estimation des attentes ne devrait pas se fonder seulement sur les moyens disponibles…. Chacun est assuré (dans une théorie de la justice comme équité) de jouir d’une égale liberté POUR RÉALISER LE PROJET DE VIE QUI LUI PLAÎT aussi longtemps que celui-ci n’enfreint pas les exigences de la justice.

p.174-175

Le concept de rationalité utilisé ici, à l’exception d’un trait essentiel, est celui qui est bien connu dans la théorie sociale. Ainsi, en ce sens usuel, on se représente un individu rationnel comme ayant un ensemble cohérent de préférences face aux options disponibles. IL HIÉRARCHISE SES OPTIONS SELON LA FAÇON DONT ELLES RÉALISENT SES BUTS; Il suit le projet qui satisfait le plus grand nombre de ses désirs et dont la réalisation a plus de chances de succès

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EN CONSÉQUENCE DE QUOI… j’avancerai l’hypothèse que la vie personnelle œuvre d’art est une élégance conceptualisée dans le dialogue architecturé entre la vie privée et la vie publique et que l’œuvre qui en découle n’a pas plus de valeur que celle d’un artéfact DE CETTE AVENTURE INTELLECTUELLE.

Tout ce qui honore démesurément l’artéfact est une erreur commise par un commentateur au dépens d’une théorisation plus fondatrice et plus respectueuse de la personne humaine sous ses costumes théâtraux contextuels sous lesquels elle a du lutter à travers la poïétique reliée à son rêve.

Pauline Julien et Gérald Godin en 2017 ne sont ni l’un ni l’autre les symboles forts de la femme (Julien) ou de l’altérité (Godin) d’une époque contextualisée, mais plutôt des vies personnelles dont la quête œuvre d’art D’ERRANCE AXIOLOGIQUE CONTEXTUALISÉE  posent de nouvelles questions AU CONCEPT DE «FEMME» ET À CELUI «D’ALTÉRITÉ» que nous, les errants fantomatiques autant que les errants axiologiques des temps présents… nous nous posons pour avoir le droit à une errance poétique  par le rêve (PROJET RATIONNEL À LONG TERME).

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Michel Woodard concierge du pays œuvre d’art
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