Mon merveilleux partenaire de recherche, Michel le concierge m’est précieux parce qu’il sait poser la question qui tue..
La dernière ressemblait à celle-ci: Comment vas-tu faire pour faire passer 2.7 k qui est une loi cosmologique à une autre loi «2.7k?» qui se veut analogique et nanodémocratique?
Et ma réponse passe par une nouvelle philosophie issue d’une succession de trois chercheurs (Dupréel, Perelman et Meyer) qui s’appelle
LA PROBLÉMATOLOGIE.
L’argumentaire que je suggererai à notre équipe de recherche (Auld,Woodard, Rochette) reposera sur le passage d’un champ conceptuel rationnel à propos d’une notion (2.7K) à un champ conceptuel raisonnable (2.7k?) dans lequel le point d’interrogation joue un rôle majeur.
EN CONSÉQUENCE DE QUOI
Je retourne à la bibliotheque de l’UQAM sur semaine parce que tous mes livres en PROBLÉMATOLOGIE y sont et je reparcourerai toutes les œuvres des trois chercheurs de l’université de Bruxelles qui ont cette merveilleuse caractéristique d’avoir été formés l’un par l’autre.
DUPRÉEL FUT LE MAÎTRE DE PERELMAN QUI FUT LE MAÎTRE DE MAYER.
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EUGENE DUPREEL
Eugène Dupréel (né à Malines le 8 février 1879, décédé à Ixelles le 14 février 1967) est un philosophe et sociologue belge. Il a enseigné à l’Université libre de Bruxelles de 1907 à 1950. Chef de file de « Ecole de Bruxelles1 » et membre de l’Académie royale de Belgique, il est considéré comme l’un des « plus éminents philosophes belges de la première moitié du XXe siècle2 ».
Sommaire [masquer]
1 Parcours intellectuel
2 Postérité
3 Principaux ouvrages
4 Bibliographie
5 Liens externes
6 Notes et références
Parcours intellectuel[modifier | modifier le code]
Dupréel fait d’abord des études en histoire à l’Université libre de Bruxelles (ULB). Il y soutient une thèse dirigée par Léon Vanderkindere et publiée sous le titre Histoire critique de Godefroid le barbu, duc de Lotharingie, marquis de Toscane (Uccle, Wauters, 1904)3.
Il abandonne aussitôt l’histoire pour la philosophie, attiré par l’enseignement de René Berthelot (1872-1960). Le jeune philosophe français, tout juste installé à Bruxelles, propose une « philosophie de la relation » inspirée de Platon et de Hegel. Berthelot exercera une profonde influence sur la pensée de Dupréel. C’est sous sa direction que celui-ci soutient en 1906 une thèse consacrée à Aristote, Kant et Renouvier, intitulée Essai sur les catégories (publiée la même année chez Lamertin, à Bruxelles)4.
Dupréel commence à enseigner à l’ULB dès 1907, et devient professeur ordinaire en 1914. Il enseigne principalement l’histoire de la philosophie grecque, la métaphysique, la philosophie morale et la sociologie générale5.
La sociologie est l’autre grande influence de son œuvre. Dupréel collabore étroitement aux activités de l’Institut de sociologie Solvay de l’Université libre de Bruxelles, fondé quelques années plus tôt par l’industriel Ernest Solvay et animé par Émile Waxweiler6. C’est ainsi que l’objet de sa réflexion passe graduellement « d’une logique générale de la relation à une philosophie du rapport social7 ». Il esquisse alors une théorie sociologique de la connaissance8 et consacre une bonne part de ses recherches à l’histoire de la morale9.
Dupréel est élu correspondant de l’Académie royale de Belgique en 1927, puis membre titulaire en 1939. Il sera également élu correspondant de l’Institut de France (Académie des sciences morales et politiques) en 1936, puis membre associé en 1958. Il aura fait toute sa carrière à l’ULB, où il accède à l’honorariat en 194910.
Postérité[modifier | modifier le code]
Dupréel a exercé une influence majeure sur la pensée de son élève Chaïm Perelman, philosophe et logicien belge, fondateur de la Nouvelle Rhétorique, qui a décrit Dupréel comme un « brillant professeur, initiateur incomparable à la pensée philosophique ayant captivé de nombreuses générations d’auditeurs11 ». Perelman a mis à profit certaines de ses idées maîtresses, comme sa théorie des notions confuses12, sa critique du rationalisme philosophique13 et la notion de raisonnable, opposée à celle du rationnel14.
Principaux ouvrages[modifier | modifier le code]
(Pour une bibliographie complète, se reporter à la « Notice sur Eugène Dupréel » de Chaïm Perelman, 1980, p. 71-84)
Le rapport social : Essai sur l’objet et la méthode de la sociologie, Paris, Alcan, 1912.
Traité de morale, 2 vol., Bruxelles, Éditions de la Revue de l’Université, 1932.
Esquisse d’une philosophie des valeurs, Paris, Alcan, 1939.
Sociologie générale, Paris, Presses universitaires de France, 1948.
Essais pluralistes, recueil d’articles, Paris, Presses universitaires de France, 1949.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Notices d’autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata : Fichier d’autorité international virtuel • International Standard Name Identifier • Bibliothèque nationale de France (données) • Système universitaire de documentation • Bibliothèque du Congrès • Gemeinsame Normdatei • Bibliothèque nationale d’Espagne • WorldCat
Marcel Barzin, « Discours liminaire », dans Pierre Aubenque et al., Eugène Dupréel : L’homme et l’œuvre, Bruxelles, Éditions de l’Institut de Sociologie, 1968, p. 22-25.
Jacques Coenen-Huther, « Eugène Dupréel, philosophe, sociologue et moraliste », Revue européenne des sciences sociales, no XLIV-134, 2006, p. 97-118.
Jean Paumen, « Dupréel (Eugène) », Biographie nationale, t. 41, Bruxelles, Bruylant et l’Académie royale de Belgique, 1979, p. 250-278.
Chaïm Perelman, « À propos d’Eugène Dupréel : Contribution à un portrait philosophique », dans Pierre Aubenque et al., Eugène Dupréel : L’homme et l’œuvre, Bruxelles, Éditions de l’Institut de Sociologie, 1968, p. 227-237.
Chaïm Perelman, « Notice sur Eugène Dupréel, membre de l’Académie », dans Annuaire 1980, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1980, p. 61-86.
Liens externes[modifier | modifier le code]
« Eugène Dupréel, philosophe, sociologue et moraliste », par Jacques Coenen-Huther (2006).
« Notice sur Eugène Dupréel », par Chaïm Perelman (1980).
Notes et références[modifier | modifier le code]
1.↑ Chaïm Perelman, « Notice sur Eugène Dupréel », 1980, p. 70.
2.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 252; voir aussi Marcel Barzin, « Discours liminaire », 1968, p. 25.
3.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 253.
4.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 253-255.
5.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 251.
6.↑ Chaïm Perelman, « À propos d’Eugène Dupréel », 1968, p. 227-228.
7.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 256.
8.↑ Cf. par exemple « Sur les rapports de la logique et de la sociologie, ou théorie des idées confuses », Atti des IVo Congresso internazionale di Filosofia, vol. III, Bologne, 1911, et « La sociologie et les problèmes de la connaissance », Revue de l’Institut de Sociologie, 1925; voir aussi Chaïm Perelman, « Fragments pour la théorie de la connaissance de M. E. Dupréel », Dialectica, vol. I, 1947, p. 354-366, et vol. II, 1948, p. 63-77.
9.↑ Cf. le Traité de morale, 1932, et l’Esquisse d’une philosophie des valeurs, 1939.
10.↑ Jean Paumen, « Dupréel », 1979, p. 251-252.
11.↑ Perelman, « Notice sur Eugène Dupréel », 1980, p. 64.
12.↑ Cf. « Les notions et l’argumentation » (avec Lucie Olbrechts-Tyteca), dans Rhétoriques, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1989 (1955), p. 123-150, et « L’usage et l’abus des notions confuses », dans Éthique et droit, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1990 (1978), p. 803-818.
13.↑ Cf. « Philosophies premières et philosophie régressive », dans Rhétoriques, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1989 (1949).
14.↑ Cf. Le raisonnable et le déraisonnable en droit, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1984.
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CHAIM PERELMAN
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Chaïm Perelman
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Biographie
Naissance
20 mai 1912Voir et modifier les données sur Wikidata
VarsovieVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
22 janvier 1984Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
BruxellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Belge, PolonaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Philosophe, professeur des universitésVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Félicie Perelman (à partir de 1935)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie des sciences et des humanités de Heidelberg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Eugène DupréelVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Prix Francqui (1962)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres réputées
Traité de l’argumentation, la nouvelle rhétoriqueVoir et modifier les données sur Wikidata
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Chaïm Perelman (1912-1984) est considéré comme le fondateur de la « Nouvelle Rhétorique » et comme un des chefs de file de l’École de Bruxelles. Né à Varsovie, il émigra en Belgique en 1925 ; il fut professeur à l’Université libre de Bruxelles jusqu’en 1978. Professeur de logique, de morale et de métaphysique, ses recherches s’inscrivent à la fois dans le domaine du droit, et de la rhétorique de l’argumentation.
Sa principale influence est le philosophe belge Eugène Dupréel, son prédécesseur à l’Université libre de Bruxelles. Dupréel est à l’origine de plusieurs idées importantes dans la théorie de l’argumentation de Perelman, notamment la théorie des notions confuses, la notion de raisonnable (opposée à l’idéal de rationalité) et une certaine approche sociologique du droit et de la connaissance.
L’ouvrage le plus célèbre de Perelman est son Traité de l’argumentation (réédité en poche aux Éditions de l’Université de Bruxelles, 2009), écrit en collaboration avec Lucie Olbrechts-Tyteca. Perelman renoue avec la rhétorique aristotélicienne et propose de lui rendre sa légitimité philosophique en passant outre la condamnation de Platon (qui associait l’art de persuader à la sophistique et à la manipulation).
Ce retour de la rhétorique argumentative coïncide avec le renouveau de l’intérêt pour les figures ou tropes, qui suscite la naissance d’une “nouvelle rhétorique” des figures, dans le cadre du développement de la poétique et de la sémiotique (Barthes, Todorov, Groupe µ…)
Si la nouvelle rhétorique perelmanienne ne s’impose vraiment qu’à partir de la fin des années 1970, les travaux de Perelman comptent parmi les plus novateurs du champ philosophique de l’époque. De nombreux chercheurs venant de disciplines aussi diverses que la philosophie ou le droit se revendiquent encore aujourd’hui des théories de l’argumentation de Perelman : le philosophe Michel Meyer qui, contrairement à Perelman qui focalisait la rhétorique essentiellement sur le logos (discours), replace au même niveau le pathos, le logos et l’ethos dans le cadre de la rhétorique ; le linguiste Christian Plantin ou les études littéraires de Ruth Amossy. L’éthicien Georges A. Legault a aussi été influencé par les travaux de Chaïm Perelman, portant notamment sur la nouvelle rhétorique et l’impasse des philosophies fondationnelles1.
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1 Biographie
2 Bibliographie
3 Références
4 Liens externes
Biographie[modifier | modifier le code]
Chaïm Perelman est né à Varsovie en 1912. Il épouse, à Bruxelles, le 13 janvier 1935 Félicie Liwer (Fela Perelman). À l’automne 1942, il participe, avec son épouse, à la mise sur pied, à Bruxelles, du Comité de défense des Juifs (CDJ) au côté de Hertz et Yvonne Jospa. Chaïm Perelman s’occupait des adultes juifs et de la diffusion de journaux clandestins, Fela Perelman prit part quant à elle aux activités de la section jeunesse du CDJ qui sauva plus de 3 000 enfants juifs. Un bosquet de dix arbres a été planté en leur honneur en Israël, à Neveh-Ilan, dans le site forestier des Juifs de Belgique2. Le roi Baudouin a anobli Chaïm Perelman en 1983 : il l’a élevé à la dignité de baron en reconnaissance de ses nombreux mérites scientifiques[réf. souhaitée].
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Rhétorique et philosophie, avec Lucie Olbrechts-Tyteca, Paris, Presses Universitaires de France, 1952.
Traité de l’argumentation, la nouvelle rhétorique, avec Lucie Olbrechts-Tyteca, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2009.
Justice et raison, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1963
Droit, morale et philosophie, Paris, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1968.
Le Champ de l’argumentation, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1969.
Logique juridique, Paris, Dalloz, 1976.
L’Empire rhétorique, Paris, Vrin, 1977.
Le Raisonnable et le déraisonnable en droit, Paris, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence, 1984.
Éthique et droit, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1990
Modernité du libre examen, (avec Jean Stengers), Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2009
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MICHEL MEYER
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Michel Meyer, né le 11 novembre 1950, est un philosophe belge, professeur à l’Université libre de Bruxelles et à l’Université de Mons. Sa réflexion porte principalement sur la rhétorique à laquelle il a contribué par l’introduction d’une approche de l’argumentation qu’il nomme la « problématologie ». Il est économiste de formation, maître ès arts (Johns Hopkins, États-Unis), licencié et docteur en philosophie (1979).
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1 Pensée
2 De la problématologie: philosophie, science et langage 2.1 Structure
3 Principaux mécanismes de la théorie du questionnement 3.1 Questionner le questionnement
3.2 Ordre des réponses et différence « problématologique »
4 Bibliographie
5 Notes et références
6 Lien externe
Pensée[modifier | modifier le code]
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Élève de Chaïm Perelman, dont il a contribué à faire connaître la pensée, Michel Meyer a également consacré des travaux à la philosophie analytique, à Kant et à l’ontologie. Bien que se revendiquant d’une approche moderne de la rhétorique et du langage, Meyer reste fidèle à la tradition aristotélicienne (La Rhétorique, Les Topiques) dont il renouvelle les questionnements à la lumière des théories contemporaines de l’argumentation et de la philosophie du langage.[interprétation personnelle]
À travers son approche problématologique, Meyer s’est également intéressé aux problèmes posés par l’esthétique et, en particulier, la littérature. Dans la même perspective, il propose également de comprendre la réalité – notion problématique par excellence -[interprétation personnelle] en l’intégrant dans la dynamique (rhétorique) question/réponse qu’il place au centre de la problématologie et, plus largement, de la philosophie.
L’œuvre de Michel Meyer pourrait se scinder en deux parties : d’une part, la mécanique problématologique proprement dite – qui se retrouve dans De la problématologie et Questionnement et historicité – et, d’autre part, l’application de celle-ci à une thématique quotidienne susceptible de rencontrer n’importe quel individu au cours de son existence ; existence qui justement fait l’objet de questions.[réf. nécessaire]
Ce ne sont pas seulement des philosophes qui cherchent un sens à notre vie, c’est aussi les astrophysiciens, les médecins, et bien d’autres personnes encore. Seulement existe-t-il un sens à notre vie ? Voilà une question mille fois ressassée, des présocratiques jusqu’aux chercheurs d’aujourd’hui, et qui ne trouve pas réponse parce qu’elle est toujours présentée sous un même voile, celui de la tradition philosophique, celui d’une histoire de la philosophie – certes très importante – mais qui ne sort pas d’un système qui, à première vue, peut paraître clos. Michel Meyer casse cette approche classique pour renouer avec les fondements même de la pensée – de notre pensée -, de notre existence et des questions qui s’y rattachent.[interprétation personnelle]
De la problématologie: philosophie, science et langage[modifier | modifier le code]
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De la problématologie: philosophie, science et langage de Michel Meyer est l’œuvre inaugurale et finale du paradigme problématologiste des sciences humaines, culminant et substituant le postmodernisme, le poststructuralisme, la phénoménologie et la critique, œuvre dans laquelle l’auteur interroge le questionnement par si même. Il part de la crise actuelle de la philosophie qui le conduit au « dialogue constant »1 avec Platon, Aristote, René Descartes, Martin Heidegger et Ludwig Wittgenstein, entre autres. Ce dialogue est motivé par des questions qui « font partie intégrante de cette pensée que » Meyer appelle « ‘’problématologie’’ et qui n’est rien d’autre que l’étude du questionnement »1. Son problème de base est, de certaine manière, que « depuis Descartes, le fondement était l’homme vu comme un sujet qui instaurait, par sa liberté, ses normes d’action comme son savoir, c’est-à-dire les conditions d’accès à l’objet »2. Selon l’auteur, avec « Karl Marx, Friedrich Nietzsche et Sigmund Freud, cette conception de l’homme, donc du fondement, perd toute légitimité »2.
Structure[modifier | modifier le code]
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Dans le chapitre 1, Meyer se pose la question : « Qu’est-ce qu’un problème philosophique ? » Il traite le nihilisme intellectuel dans l’époque contemporaine, la question ontologique de l’Être ou le pensable impossible, la problématisation philosophique comme logologie, la dissolution comme résolution des problèmes insolubles chez Wittgenstein, Moritz Schlick e Rudolf Carnap, la dissolution de problèmes chez Henri Bergson et Paul Valéry, le paradoxe du silence chez Wittgenstein ainsi que la relation entre « question » et « système »3.
Dans le chapitre 2, Meyer écrit sur la relation entre dialectique et interrogation. Il commence par la dialectique chez Socrate et le rôle de l’interrogation dialectique dans les dialogues aporétiques. Ensuite, il aborde « la dialectique et la méthode par hypothèses comme réaction au ‘’logos’’ socratique », la relation entre dialectique, analyse et synthèse, « la question de l’être ou le déplacement du problème de la question à celui de l’être, la relation entre dialectique et logique, « la mort du questionnement comme constituant et ses conséquences sur le destin de la pensée occidentale », « l’analyse et la synthèse comme réducteurs problématologiques primaires dans la tradition occidentale », « la fracture aristotélicienne de la dialectique », « la question des principes » ou la question si Aristote a réussi, ou non, l’autonomisation du déductif, la dialectique d’Aristote en tant que théorie du questionnement, et, finalement, la question sur comme la « question de l’être » se fait « être de la question »4, ce qui pourrait interprété comme critique à la pensée phénoménologique.
Dans le chapitre 3, intitulé « De la rationalité propositionnelle à la rationalité interrogative », Meyer travaille sur la « crise de la raison », « la crise cartésienne et l’héritage contemporain », la relation entre « questionnement et historicité, la relation ( ?) entre historicité et histoire de la philosophie (« un présupposé qui dérive »), une relation ( ?) entre Aristote et Descartes, « l’analyse et le doute chez Descartes », « le ‘’cogito ergo sum’’ comme déduction problématologique » et, finalement, la transition( ?) de « l’inférence analytique à l’inférence problématologique »5.
Le chapitre 4 est dédiqué à des méditations sur le ‘’logos’’. La 1re méditation aborde « la question du ‘’logos’’ soi-même, passe par la 2e « méditation » sur « l’explicitation des problèmes à l’apparaître du monde », la 3e sur la relation( ?) entre dialectique et « rhétorique comme implication d’autrui », et, finalement, la 4e sur « la question du sens ou le sens comme question »5.
Dans le chapitre 5, Meyer va de « la théorie à la pratique, en questionnant « l’argumentation et la conception problématologique du langage »5.
Dans le chapitre 6, Meyer défend une « conception intégrée du sens », « du littéral au littéraire ». Dans ce chapitre, l’auteur réfléchit sur la signification et les conditions de ce qu’on pourrait appeler vérité, les restrictions et la « critique de la théorie propositionnelle de la signification, « les principes d’une théorie unifiée du sens », « le sens dans la théorie de la littérature », la relation( ?) entre « sens littéral et sens figuré », « la conception problématologique du sens de la phrase et du texte, et, finalement, « la loi de complémentarité comme principe de base de la rhétorique littéraire »5.
Le chapitre 7 traite (de) la « transition »( ?) du savoir à la science. Meyer écrit sur « la conception classique de l’épistémè », la relation entre expérience, causalité et interrogation (où il essaie de supérer le « synthétique ‘’a priori’’ »), les propriétés de la démarche scientifique, et, finalement, la construction des alternatives, où il essaie de rendre conte de la « transition »( ?) de la causalité à la relevance comme critère d’experimentalité.
Dans la conclusion de l’œuvre, Meyer se pose la question : « Peut-il encore y avoir une métaphysique ? », où il conclut que, de « la science à la pensée commune, du langage à la littérature, le problématique nous oblige sans cesse à être un questionneur engagé »6.
Principaux mécanismes de la théorie du questionnement[modifier | modifier le code]
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L’émergence de la théorie du questionnement ou problématologie est au cœur même de l’œuvre (Questionnement et historicité, De la problématologie) de Meyer.
La philosophie est un questionnement radical. Ce questionnement radical amène des réponses qui soulèveront d’autres questions. Par exemple, la réponse « Oui, demain je viens à l’université » est une réponse à une question précise comme : « Demain, venez-vous à l’université ? ». Cependant, rien ne nous interdit par rapport à cette réponse de nous interroger sur ce qu’est l’université. La question n’est certes pas posée, mais est pourtant implicitement présente : c’est ce que Michel Meyer appelle « l’effectivité » du questionnement ou encore « dérivée » du questionnement. Car la question ne se pose pas, mais elle est pourtant envisageable effectivement. De ce principe, l’on en déduit que tout fait est hors question. Ainsi « Kant est l’auteur de la Critique de la raison pure » est un fait hors question, car, d’une part, cette phrase est affirmative et non interrogative, et, d’autre part, elle apporte une réponse. Cependant, rien ne nous oblige à rester de marbre à ce fait. On peut l’interroger : qui est Kant ? Qu’est-ce que la Critique de la raison pure ? Ce type d’interrogation permet de dévier sur des phrases manipulatrices, rhétoriques, qui mettent en tension l’aspect de réponse ou de question.
Reculons encore un peu dans la théorie du questionnement. X est ce à quoi je suis en train de penser. Il est, pour vous, indéterminé. Devinez. Au départ, mon X est indéterminé, et, à côté de ce X indéterminé s’additionne le champ des surdéterminations, c’est-à-dire l’ensemble des réponses possibles à ce qu’est mon X en tant qu’il est indéterminé. Une catégorie ou un interrogatif peuvent réduire le champ des surdéterminations, auquel cas X est un peu moins indéterminé tout en l’étant encore malgré tout. Attribuons une catégorie à X, par exemple : courageux. En qualifiant mon X indéterminé de courageux, nous réduisons le champ des surdéterminations en déterminant l’objet même de notre interrogation davantage. Car si X est courageux, il ne peut pas ne pas l’être et nous justifions le principe de non-contradiction. De même, il est possible que X soit un homme (disons « être humain ») ou un non-homme, reste à vérifier. Ce sont des « questions rhétoriques ». En affirmant un nombre déterminé de déterminations nous parviendrons à identifier X.
L’utilité d’un tel problème, d’une telle approche, se situe dans les manipulations excessives et intentionnelles des individus peu scrupuleux. « N’est-il pas malhonnête ? » met en tension l’aspect de réponse et de question. Pourquoi ? Car cette phrase est une question, mais force la réponse dans le sens de l’émetteur.
Cette mécanique philosophique est le nœud même de la problématologie. Tout individu qui parvient à poser les bonnes questions et surtout, à mettre en question plutôt qu’à mettre en réponse, parviendra à distinguer l’essentiel de l’accessoire, à maintenir une sérénité constante et optimale au sein même de son existence, à jouir d’un ordre un peu plus adéquat en privilégiant le qualitatif et non le quantitatif, parce qu’au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit : questionner les solutions et guider son existence dans la voie la plus juste possible.
Questionner le questionnement[modifier | modifier le code]
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Comment la pensée de ce qui semble bien être le problème même de son instauration ? Selon l’auteur, « Elle l’a fait selon deux ordres, ce qui pour lequel ce qui est premier l’est effectivement, sans qu’on le sache nécessairement pour autant et celui par lequel on finit par le reconnaître comme premier, un ordre de l’être, du réel, des choses, de leur agencement ou de leur synthèse, qui s’oppose ainsi à celui de la pensée, du savoir, de l’apparaitre et de l’apparence ». Dès lors, dans la question du point de d épart, il faut en arriver à distinguer la question de ce qui est premier dans son « effectivité », l’effectivité du questionnement ne nous enferme pas dans le répondre. Le reconnaître comme premier n’est en rien égal à l’apparaitre ou l’apparence. L’être n’est pas le paraître. Seulement, définir l’être, c’est à nouveau se placer dans une situation problématique car dès qu’on l’énonce, ce dernier s’effrite. En effet, parler de l’être, c’est déjà surfer sur l’étant, ce que nous rejetons pour l’instant.
Si l’on applique cet exemple à l’axiome, on dira qu’il est premier du point de vue de l’enchainement des vérités elles-mêmes mais, et c’est là le problème, c’est qu’il est dernier dans la connaissance de cet enchaînement. Enfin, tout axiome soulève des questions premières.
Déjà Kant, dans la critique de la raison pure avait soulevé, bien avant la phénoménologie, ou même le célèbre « être et le néant » de Sartre, le problème de l’être et de l’étant. Le noumène de Kant est assimilable à l’être, l’inaccessible du monde réel car toute subjectivité – fût-elle humaine – empêche d’accéder à ce réel, cette forme de vérité. Phénomène, par contre, pour Kant, c’est une forme d’étant, celui que nous côtoyons tous les jours. Comment se fait-il que pour un problème où un fait identique – « un réel » – il y ait une multitude d’interprétations et de supputations : l’étant, ce que Kant appelle phénomène. Le noumène est inaccessible, le phénomène est ce qui se manifeste à nous au travers de notre interprétation, d’où la naissance d’éventuels conflits. Citons Michel Meyer : « Être et étant, noumène et phénomène, idée ou essence et chose sensible, dialectique de la « phénoménalisation » : les langages philosophiques n’ont pas manqué pour cerner cette identité qui est une différence ». La même chose, le même fait pose donc d’énormes questions dans le conflit des interprétations subjectives.
Nous l’avons vu, puiser une solution dans le réservoir de l’histoire de la philosophie nous renverrai irrémédiable à la question du point de départ, comme à quelque chose de plus premier. On conclura qu’il y a bien une solution. « Mais laquelle ? Qu’y a-t-il dans cette question sinon une interrogation ? Quoi de plus premier dans la question du point de départ que le questionnement même ? » Le questionnement est la seule réponse possible et toute remise en question de celui-ci reconduirait cette réponse. Réfuter ce système philosophique, c’est justement le rendre encore plus légitime, car par toute dialectique apportée, il y a mise en question, dès lors, Michel Meyer est accrédité. Questionner le point de départ s’avère ainsi questionner le questionnement.
Toute question est, en tant que question, révélatrice du questionnement, mais elle n’en parle pas directement, ce qui nous amène à ne pas savoir expressément quoi lui demander. Évidemment, toute question peut faire l’objet d’interrogations. « Que faites-vous demain ? » est une question que l’on peut elle-même questionner soit sur la formulation soit en précisant la « nature » de demain. « Questionner le questionnement n’est donc pas s’interroger sur ce qu’est ce questionnement car cela présupposerait un être du questionnement, voire une essence, alors même que son « énigmaticité » est présentement notre objet ».
Depuis que nous questionnons donc la question du questionnement sur le questionnement même, nous pouvons nous interroger sur une problématique. Le questionnement est-il devenu notre « objet » comme le questionneur pourrait en être le « sujet » ? Ceci n’est pas tout à fait correct dans la mesure où le questionnement n’est pas là, présent, à disposition, en face de nous, mais qu’il se déploie à partir de l’interrogation même qui est faite à son propos. Pour rappel, « ce qui » ou ce que » qui est en question ne se dissocie pas du processus de questionnement.
Ordre des réponses et différence « problématologique »[modifier | modifier le code]
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Comment trouver des réponses à la question du questionnement tout en y tombant pas dedans. Toutes nos propositions sont des réponses. Pour celui qui questionne, tout jugement proféré est réponse. Or, depuis le début de l’ouvrage nous avançons proposition sur proposition. Devant un tel problème, il faut trouver un système qui va maintenir un écart entre l’ordre des réponses et le questionnement même. Cet écart, cette différence entre les questions et les réponses se traduira, pour Michel Meyer, par différence problématologique. « Notre questionner en se révélant répondre affirme du même coup le questionnement comme constitué par la différence du questionner et du répondre ; il est cette différence. Questionner le questionnement devient alors la penser en tant que telle. C’est répondre sur l’articulation du penser à partir du questionnement. Nous l’appellerons la différence problématologique ».
Ainsi, la problématologie est la théorie du questionnement. Mais que nous apporte-elle au juste ? Pour cela, il faut maintenant élucider les différents concepts et conceptions qui s’y rattachent, et, le mérite de l’auteur est d’avoir su théoriser philosophiquement cette situation-problème qui est plus que quotidienne. La théorie du questionnement renferme une première explication sur ce qu’est ce que Michel Meyer appelle la Différence Problématologique.
La différence problématologique est la différence entre les questions et les réponses, entre le questionner et le répondre. Cette différence doit être maintenue pour qu’il y ait équilibre entre toute question et toute réponse, autrement dit, que chaque question trouve réponse à sa question.
Prenons deux exemples pour élucider l’importance de cette différence. Le premier sera très concret : prenons, la multitude de problèmes de sociétés qui se développent aujourd’hui. Notre univers économique, sociétal, politique est soumis à d’importantes pressions car ils ne savent pas répondre aux diverses demandes – questions – des citoyens. Là où, avant, il y avait réponse, nous sommes réduit à un état de problématique. Or, et nous l’avons déjà exposé, l’homme n’aime pas le problématique, il veut des certitudes. Les questions se démultiplient et les réponses deviennent insuffisantes. Les réponses qui étaient réponses deviennent des réponses problématiques, ce que Michel Meyer appelle réponse problématologique.
La réponse problématologique est une réponse problème, c’est-à-dire une réponse qui pose problème.
Bibliographie[modifier | modifier le code]
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Meaning and Reading. A philosophical Essay on Language and Literature, Benjamins, Amsterdam,
De la problématologie : langage, science et philosophie, Mardaga, Bruxelles, 1986. Le Livre de Poche, 1994.
Science et métaphysique chez Kant, Michel Meyer et Quadrige, P.U.F., Paris, 1988. 2e éd. Poche : Quadrige, Paris, P.U.F., 1995, (ISBN 978-2130471271)
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De l’insolence : essai sur la morale et le politique, Paris, Grasset, 1995.
Qu’est-ce que la philosophie ?, Paris, Hachette, Biblio-Essais, 1997.
Les passions ne sont plus ce qu’elles étaient, Bruxelles, Labor 1998.
Histoire de la Rhétorique des Grecs à nos jours, avec Manuel Maria Carrilho et Benoît Timmermans, Le Livre de Poche, Biblio-Essais, 1999.
Petite métaphysique de la différence, Paris, Hachette, Le Livre de Poche, Biblio-Essais, 2000.
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La rhétorique, «Que Sais-je ? », P.U.F., 2004.
Eric-Emmanuel Schmitt ou les identités bouleversées, Albin Michel, 2004.
Qu’est-ce que l’argumentation?, Paris, Librairie Philosophique Vrin, 2005.
Comment penser la réalité?, Paris, P.U.F., 2006.
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De la problématologie, Paris, P.U.F., 2008.
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Esthétique Générale. Les éléments fondamentaux de l’histoire de l’art, Paris, P.U.F., 2009.
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Perelman (1912-2012). De la Nouvelle Rhetorique à la Logique Juridique, avec B. Frydman; Paris, P.U.F, 2012.
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Notes et références[modifier | modifier le code]
1.↑ a et b Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. p.5
2.↑ a et b Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. Couverture du livre
3.↑ Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. p.307
4.↑ Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. p.307-8
5.↑ a, b, c et d Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. p.308
6.↑ Michel Meyer. ’’De la problématologie: philosophie, science et langage’’. Bruxelles : Pierre Mardaga, 1986. p.306
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