Lors de mon vagabondage sur la Côte-nord, entre Tadoussac et Natashquan, j’ai assisté à trois assemblées récréo-touristiques animées par les mêmes acteurs… Celle de Natashquan, celle de Havre-St-Pierre et celle de Sept-iles.
Ce qui m’a frappé, c’est à quel point il est difficile pour les instances régionales de décision touristique de recentrer le récit en fonction du tourisme international.
Et moi de leur dire que la Côte nord représentait la dernière région mythologique du Québec, reliée au tourisme d’aventure spirituelle qui se cherche une suite à Compostelle.
Ce tourisme Compostellien pourrait partir de Tadoussac et le long de la Côte nord, et avoir accès à une infra-structure de conteurs autochtones et québécois, autour d’un petit campement indien et d’un feu d’une plage à l’autre ou il pourrait progresser dans la spiritualité autochtone jusqu’à un grand rassemblement de l’Inoucadie à Natashquan. L’europe rêve des autochtones et nous les méprisons… quelle incompétence inter-ethnique:))))
Pourquoi est-ce que je raconte cette anecdote? Parce que le village acadien me semble prisonnier de la même impasse. Issu d’un projet de la modernité d’institutionnaliser la tradition pour la mémoire acadienne, il s’est trouvé soudainement graduellement empoussiéré par la post-modernité avec une gestion tâtonneuse de la décroissance.
Dans la nano-modernité, issue de l’épanouissement de la post-modernité, le réseautage mondialisé et numérique donne une valeur ajoutée à toute diapora d’état sans nation (il y en a 2500 à travers le monde, contre 185 pays je crois) qui met en valeur la rencontre entre les descendants plutôt que sur la mémoire du passé.
Le village acadien que j’ai visité m’apparaît générationnellement dans un purgatoire temporaire, le temps de recibler le marketing sur les animaux (un zoo pour les enfants), une célébration des familles fondatrices par la remise de vignettes à leur nom, une mise en valeur de la plus vieille maison du Nouveau-Brunswick perdue dans le décor, et une recontextualisation du discours plus issu sur les enjeux entre les purs et les impurs, dans une créoalisation du tout-monde (voir l’oeuvre d’Edouard Glissant) ou la déconstruction de la langue (locale, historique et normative), de la religion ( le rapport entre la croyance vue d’en bas, Ste-Anne et vue d’en haut par l’élite (Marie) et de la race (les acadiens pure laine et les métis) éduquant à un Canada du 21eme siècle ou chaque morceaux de la mosaique aura besoin de la la plus value de sa majorité poétique au récit mobilisateur.
Caraquet m’apparaît déjà un exemple du Canada de demain ou toute minorité pourra se concevoir majoritaire par sa romance identaire aux dimensions romantiques internationales plutôt que de se sentir écrasée par son infériorité géographique.
Dans la nano-modernité mondialisée, le village acadien doit réfléchir sur son marketing numériquement ciblé sur la diaspora, tout comme le festival acadien à mon humble avis.
Toute activité ciblée sur la rencontre nano-généalogique pourra attirer le tourisme d’aventure qui n’attend qu’un positionnement plus conscient de la croissance mondiale d’une clientèle à conquérir.
Ca me rappelle d’une cabane à sucre située à Vaudreuil entre Montreal et Ottawa, le propriétaire avait vendu l’idée aux compagnies internationales d’aviation de faire en sorte que le tourisme arrête chez lui pour diner avant de se rendre de Montréal à Ottawa… ou l’inverse…. Tout était pensé pour qju’en deux heures, le tourisme goûte et à la nourriture et à la tradition de comment on fait le sucre et la musique traditionnelle….. Et ce fut pour cet homme un succès étonnant…
Le village acadien est promis à un brillant avenir… Dès qu’il se détachera d’une vision muséale passéiste pour se recentrer autour d’une psycho-pédagogie socio-culturelle de calibre international.
Pierrot vagabond