Ah Michel…. quelle joie profonde je ressens de par ton appel téléphonique….. Nous qui ne nous sommes presque jamais téléphoner depuis 14 ans… Tu vas me dire… pas facile d’appeler un vagabond qui a toujours refusé d’avoir un téléphone:)))))))))))
Ta nouvelle version de ra traduction de ma chanson du camionneur me bouleverse… Voici un homme qui aime sa femme qui le chante…. quel homme d’honneur tu es …. Moi qui habite avec vous deux… Je n’ai jamais vu un homme dire je t’aime à sa femme avec autant de sincérité et cela à chaque jour …. de là la qualité exceptionnelle de tes I Love you dans ta nouvelle interprétation ….
Ici, dans ce nuit et jour fou en métaphysique que Gaelle et moi vivons dans l’objectif du colloque international de 2022 sur les dimensions du rêve, il y a notre doctorat (Auld, Woodard, Rochette) qui ne cesse de prendre de la poésie intrinsèque de la belle justice épistémique que nous avons installé entre Marlene, ta tendre compagne, toi et moi,
Comme tu le sais… Je fais le décompte avant la finale des Pierrots , le 12 décembre 2020, en publiant un roman sur le vieux Montréal écrit il y a presque 30 ans maintenant …. sans narcissisme au sens ou ma seule préoccupation est notre piton de la liberté sur lequel nous travaillons depuis 14 ans maintenant….
Faire en sorte qu’un ou une milliardaire ayant fréquenté les deux Pierrots nous lise par pure synchroni-vie-té et voie notre rêve de la nano-citoyenneté-planétaire pour les millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre et qu’il ou elle nous dise… J’AIME VOTRE RÊVE? COMMENT ÇA COÛTE?
La publication du roman finira au 23eme chapitre… Dans les 7 derniers jours avant la fin officielle des deux Pierrots, le 12 décembre 2020, j’aimerais conter la merveilleuse épopée de notre équipe de recherche pour que ce ou cette milliardaire sache que nous misons sur la poésie de la beauté du monde pour rêver L’HUMANITÉ OEUVRE D’ART DE DEMAIN….
Bravo encore pour cette merveilleuse interprétation du trucker’s song…. Quelle joie tu me procures mon grand ami des jours heureux que furent notre jeunesse de chansonniers dans le Vieux Montréal. Nous fûmes poésie faite humanité par nos chansons…. Nous fûmes des rois heureux,
Salutations à ta belle Marlene
Pierrot vagabond
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RÉSUMÉ DE NOTRE DOCTORAT EN 300 MOTS
JE TE DEMANDE PARDON…, à toi qui, comme des centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques, se meurt, jour après jour, de faim ou de blessures de guerre, et cela, au nom des 193 états hobbiens onusiens qui, sous la féodalité de monarchies nucléaires, font passer la course aux armements, les guerres et les paradis fiscaux avant TON DROIT MULTIVERSIEL à une vie personnelle œuvre d’art par un rêve big-bang.
JE TE E DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui, depuis plus de 14 ans maintenant, cherche à répondre à la question suivante : AU 21EME SIÈCLE, QUELLE INSTITUTION FAUT-IL INVENTER POUR QUE SUR TERRE, PLUS AUCUN ENFANT NE MEURE DE FAIM OU DE BLESSURES DE GUERRE ?
JE TE DEMANDE PARDON… au nom de notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) qui S’ACHARNE à déployer concrètement L’INVENTION DE LA NANO-CITOYENNETÉ-PLANÉTAIRE, dans le but de contribuer à la déshobbiation de l’O.N.U. Par la mise en algorithme de milliards de téléphones intelligents « wow-t=2.7k? » , si possible avec la complicité de l’institut de l’intelligence artificielle du Québec) , nous validerons politiquement la création d’une cour suprême nano-citoyenne-planétaire composée de deux assemblées des justes (39 femmes et 39 hommes) élues ville par ville et village par village, et cela par tirage au sort, dans le but de représenter incontournablement et éthiquement toi et les centaines de millions d’enfants-errants-fantomatiques qui souffrent de la même criminalité étatique banalisée que toi.
Dans ce doctorat, PAR UNE MÉTHODOLOGIE DES DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU CŒUR (ier chapitre), le premier à te demander pardon sera moi, Pierrot vagabond (2eme chapitre le rêve big bang), puis mon ami et partenaire de recherche Michel le concierge (3eme chapitre la non-tricherie), pour enfin laisser la parole à sa compagne œuvre d’art, Marlene la jardinière (4eme chapitre, ses jardins coups-de-coeur œuvre d’art).
Pourquoi nos trois archétypes hologrammiques veulent-ils tour à tour te demander pardon? Parce que notre équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) veut parler au cœur de l’humanité (5eme chapitre) et non à sa raison. Par le biais d’une CHANSON – MANIFESTE, nous affirmons que l’invention de la nano-citoyenneté-planétaire doit s’accompagner d’un « JE TE DEMANDE PARDON » , en corollaire de la décision de ne plus tricher par chaque vie-personnelle-œuvre-d’art consacrée à l’ultime question :
COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? (4eme et dernier chapitre).
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LE PLUS GRAND DES TROIS PIERROTS, ROBERT RUEL, Marie-Lou sa fille qui a pris la succession dans la direction artistique de la boîte à chansons …. et Lise sa tendre compagne
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Chapitre 19
Amenez-moi au début du roman
Monsieur de Larousse était un être généreux et noble pour qui le rêve avait une valeur intrinsèque, peu importe que ce fût plausible ou pas. Son enfance avait été marquée, par des faits antagonistes, quoique peu banals. Un ami de son père s’était retrouvé en automobile sur un pont au moment précis où il n’aurait pas fallu qu’il y soit.. Une inondation déracina la structure d’acier. L’automobile plongea dans le lac en ébullition. Son pied restant coincé dans la fenêtre, il eut le choix entre sauver sa vie et broyer sa jambe. Et il en perdit un pied. C’est ainsi qu’il conçut le rêve de visiter à pied avec ses enfants chaque village de France, d’une fin de semaine à l’autre. Et sa jambe de bois se transforma en jambe de rêve.
Quand je lui parlai de la maison du jouir de Gauguin à Tahiti, Monsieur de Larousse à qui la mort de sa femme avait fait perdre pied dans la vie durant plus de cinq ans, conçut le rêve de visiter à pied avec ses enfants chaque instant de tendresse, d’une fin de semaine à l’autre. Et son pied déteint se transforma en pied marin, puisque la voile poétique de mon enfance donnait maintenant un sens au bateau de son existence.
Car c’était bien de cela qu’il s’agissait, de poésie. Donner aux lieux et aux jours une valeur poétique. Il avait été très impressionné par tous ces touristes marchant comme par magie dans un sentier sortant de la mer comme de nulle part parce que le geste de saluer la tombe de Chateaubriand était en soi poétique.
Que mon père ait basé sa vie sur la lecture de l’encyclopédie sur laquelle sa famille avait tant sué d’une génération à l’autre était en soi un acte de poésie. Combien de fois me demanda-t-il de lui raconter mon enfance ? Il rêvait maintenant de s’asseoir avec mon père sur un rocher face à la mer et de partager le tabac d’une pipe en écoutant les paroles rarissimes d’un homme sage. Et il lui semblait que Tahiti fut le lieu le plus magique pour que cela devienne un rituel suave.
Pour dire vrai, Monsieur de Larousse avait l’argent. Mais l’argent sans la poésie du rêve ne procure qu’ennui et désillusion, par l’abondance d’étourdissements qui doivent se succéder à pleine vitesse pour tenter de noyer le vide avant qu’il ne nous noie et que l’on perde pied dans une automobile dernier cri engloutie dans l’inondation de la futilité.
Moi, voulant donner un sens à ma vie, lui désirant enfin retrouver un sens à son argent, nous fonçâmes vers notre rêve sans trop nous poser de questions, en autant que les deux filles soient heureuses. En fait, nous fûmes sept à monter sur le bateau : Mon père, Madame de Vincennes, Gérard le pianiste aveugle, Nellie-Rose, Frannie dans mon ventre, Monsieur de Larousse et moi. Gérard étant devenu un ami intime de la famille.
Mon père d’ailleurs avait insisté pour que Gérard vive avec lui dans sa dépendance, de façon à se sentir moins redevable à Monsieur de Larousse, l’un aveugle et l’autre méditatif, partageant le bonheur des humbles de ne rien demander à la vie même si elle déborde de générosité à n’en plus savoir comment faire cesser le flot de bienfaits. Madame de Vincennes adorant cuisiner, et nous ramener du marché les ingrédients du jour le jour, il nous semblait que notre vie de famille élargie serait d’une eumétrie encore plus riche et variée que si nous étions partis seuls avec les enfants. Et comme dit si bien Monsieur de Larousse en riant au moment où le bateau accosta dans l’île ?
Et vive le Koka-Kola
Ils en ont à Tahiti vous croyez ?
Le seul fait que Gauguin y eut vécu, dans le bonheur succédant au bonheur, procurait déjà à mon père une béatitude intarissable. En fait, Gauguin ne connut cet état qu’à une seule occasion dans sa vie à Tahiti, lors de son mariage de Koke, tel que rapporté dans ses écrits.
Juin 1892, Tahiti, Gauguin écrit à Daniel de Monfreid :
« J’éclate de rire dans ma case quand j’y pense.
Non il n’y a qu’à moi que cela arrive
Toute mon existence est comme cela :
Je vais au bord de l’abime et puis je ne tombe pas.
Quand Van Gogh est devenu fou,
j’étais foutu.
Eh bien je m’en suis relevé.
Cela m’a obligé à me remuer
C’est égal, il y a un drôle d’enchevêtrement
de hasards pour moi
J’ai encore gagné quelques jours avant de tomber
Et je vais travailler. »
Mais il a faim. Démuni d’argent, tentant en vain de se faire rapatrier en France, il n’arrive plus à se concentrer sur ses recherches en peinture. Alors, il décide d’explorer l’île de Tahiti, n’étant jamais sorti du centre-village de Mataïa depuis son arrivée, il y a un an. Empruntant un cheval au gendarme, il parcourt la route de la côte est pour s’enfoncer à travers une forêt de cocotier. Il existe une vieille tradition d’hospitalité grâce à laquelle on l’invite à manger dans une hutte sur l’heure du midi.
Allongé avec ses hôtes sur l’herbe sèche d’aretu, à la manière tahitienne, il mange des bananes sauvages et des crevettes d’eau douce. On lui demande que lui vaut ce grand voyage. Et Gauguin de raconter :
« je ne sais quelle idée me traversa la cervelle,
Je leur répondis : pour chercher une femme »
Si tu veux, je vais t’en donner une, c’est ma fille »
Mais il y a une condition. La jeune fille doit passer huit jours chez lui. Si elle n’est pas heureuse, elle est en droit de le quitter.
« Une semaine se passa pendant laquelle
Je fus d’une enfance qui m’était inconnue
Je l’aimais et je lui dis
Ce qui la faisait sourire.
Je me remis au travail Et le bonheur succédait au bonheur Chaque jour au petit levé du soleil. La lumière était radieuse dans mon logis L’or du visage de Teha’amana inondait Tout l’alentour et tous deux Dans un ruisseau voisin Nous allions naturellement, simplement, Comme au paradis, nous rafraîchir… Moi je n’ai plus la conscience du jour et des heures Du mal et du bien : Tout est beau tout est bien. »
Ne plus avoir la conscience des jours et des heures, du mal et du bien. Quelle belle description de l’instant présent écrite de la main de Gauguin et racontée par Monsieur de Larousse, homme exquis et cultivé, et cela plut à mon père.
Monsieur de Larousse lui offrit en cadeau de bienvenue dans la vie de notre petite famille, une reproduction de la maison du jouir de Gauguin construite vers la fin de sa vie. Au rez-de-chaussée, deux pièces fermées. À droite, une cuisine, à gauche un atelier de sculpture. Au milieu, un espace vide bien aéré servant de salle à manger. Premier étage un immense studio muni de grands auvents. Et la fameuse canne à pêche qui lui permettait de faire monter de l’eau fraîche à partir du puits du jardin. La minuscule chambre à coucher se trouvant à l’autre extrémité, où se trouve l’escalier extérieur montant au deuxième étage. N’y avait-il pas peint d’ailleurs un des chefs-d’œuvre de sa vie : « D’où je viens, qui suis-je, où vais-je ? » (1898-1899), cinq ans avant sa mort ?
Bien sûr, Gauguin traversa dans cette maison une période épicurienne. Vin, rhum, partie de la nuit à chanter et à boire, une vahiné parmi d’autres restant à coucher jusqu’au petit matin. Mais lorsqu’il se retrouvait seul à pêcher son eau fraîche dans le puits, le nom « maison du jouir » prenait alors toute sa signification, par le simple fait de poétiser le réel, comme Rodolphe l’avait fait lui-même dans son enfance si pauvre alors qu’il oubliait instantanément qu’il pêchait pour survivre, par le simple bonheur de pêcher des instants présents.
Ainsi, nous nous installâmes à Atuona, l’île de la maison du jouir de Gauguin. Je ne sais pas si mon père se rendit vraiment compte à quel point Monsieur de Larousse était financièrement à l’aise. Il lui parut normal de se trouver un emploi de concierge dans une institution protestante, le type de religion n’ayant aucune importance, en autant qu’il y ait respect et recueillement. Ce qui lui permit de payer son loyer et de ne dépendre de personne. Quant à Gérard, il devint le pianiste attitré du Hanakee Pear Lodge. L’un travaillant de jour et l’autre de nuit, l’un en début de semaine et l’autre en fin de semaine ; ils vécurent une eumétrie parfaite dès le début de leur séjour dans l’île.
Un exemple pour illustrer l’importance que prend le passage des magnifiques sur cette planète :On avait organisé une croisière que les propriétaires de l’entreprise touristique appelaient : « le voyage Gauguin ». On y faisait le tour des îles Marquises de la Polynésie française, avec lecture des textes du peintre et visite de ses principaux lieux d’émergence, de son œuvre comme de sa vie. Alors que de son vivant, cet homme faillit mourir de pauvreté et de faim. Était-ce le fait qu’il osa vivre sa vie en homme libre, hors des servitudes, hors des réalités, hors du temps ou le témoignage de son œuvre ou les deux à la fois ? Celui qui refuse le collier , économique comme religieux, et cela de son vivant, sans concessions suscite toujours la vénération des générations futures, après avoir subi le mépris de ses contemporains. Étrange, si étrange. Horripilé par sa femme, sa belle-famille, les institutions culturelles des bien-pensants de son temps, il devient par l’usure du passé et de ses mesquins disparus, un mythe, sa tombe prenant valeur de bien historique universel. Étrange, si étrange. Combien de tombes à travers le monde méritent-elles réellement la visite des porteurs de colliers en recherche de… comme asservis par le temps, qu’importe d’où ils proviennent à travers la planète ? Si peu qu’on les compte sur le bout des doigts.
C’est dans ce paradis eumétrique que naquit Frannie. Monsieur de Larousse vivant au deuxième étage, consacrant ses loisirs à écrire un livre sur Gauguin, Madame de Vincenne le côté gauche de la villa, les enfants aux centres et moi à droite, ramassant de note en note, mes souvenirs pour tenter de comprendre cette étrange aventure que fut le camp Ste-Rose.
La veille de la naissance de Frannie, mon père termina de creuser son puits, de façon à ce que lui au deuxième étage de son in-dépendance et Gérard au premier puissent aller à la pêche d’eau de source à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, renouvelant ainsi le rituel poétique du grand peintre.
Le lendemain, nous baptisions nous-mêmes Frannie à la ligne à pêche de Gauguin, nous mariant par la même occasion Jean et moi sur simple bénédiction de mon père, avec comme témoins Gérard et madame de Vincennes, Nellie-Rose gambadant de l’un à l’autre tout heureuse que la fête fut perpétuelle. Elle n’avait même pas besoin d’aller à l’école. Jean lui enseignait en avant-midi seulement, le reste de la journée étant consacré à jouir de la vie.
Que nos soirées furent douces durant toutes ces années. Les filles grandissaient. Et Gérard leur apprenait les chansons du St-Vincent de mon époque et du p’tit Québec du temps où sa vie ressemblait à la cave où il se faisait un peu exploiter financièrement.
Tous les lundis soirs, après le souper familial sur la plage, il y avait concert des chansons du Québec. Parfois Gérard s’abandonnait au piano pendant que nous entourions les filles de notre affection, parfois nous suivions les paroles dans le livre de chant publié par Monsieur de Larousse spécialement pour ces occasions, mais la plupart du temps Nellie-Rose de sa flûte et Frannie de son violon accompagnaient Gérard, puis chantaient avec lui à trois partitions. Comme cette belle chanson de Félix Leclerc :
c
Cette nuit dans mon sommeil
Je t’ai enlevée de ta tour
J’avais dérobé l’soleil
Pour que jamais vienne le jour
Nous courions dans la prairie
Les rubans volaient au vent
Nous avons bu dans nos mains
À la source du matin
C’était le passage favori de mon père : boire dans ses mains à la source du matin. N’y avait-il pas plus belle poésie pour symboliser chacun de ses réveils sur l’île la plus poétique de ce bord de mer, celle du jouir ?
Un soir, pour mon anniversaire, Jean me réserva une surprise. Le chansonnier, Pierre Létourneau, de passage dans les Marquises vint nous faire un concert intime. Il était né, comme artiste, de la première époque des boîtes à chanson, celle des années 60. Il avait même apporté son journal intime de cette jeunesse bohème dont la lecture de certains extraits nous causa un mal du pays très vif.
8 juillet 1960,
Un jeune troubadour, arrivé tout droit du lac Saguay
Désemparé, désespéré, quelque part dans la grande
Ville de Montréal, et que j’ai rencontré déjà
À quelques reprises, m’a téléphoné ce matin.
Il s’appelle Claude Gauthier.
Il parle de Félix Leclerc sans arrêt, fume des gitanes
Et me paraît plutôt sympathique.
Je m’en vais à la mer qu’il me dit.
Je t’invite
Et n’oublie surtout pas d’apporter ta guitare.
On pourra peut-être chanter dans les salles paroissiales
Sur les perrons des presbytères ou d’église
Et ainsi payer nos dépenses.
L’occasion était trop belle et je n’ai pas hésité longtemps
Et moi qui ne connais de la mer
Que ce que j’en ai vu à Lévis ou sur les cartes postales
Je pars demain pour la Gaspésie
Avec ma guitare, mon inconscience
Et mon pouce.
Aux mots de « ma guitare, mon inconscience et mon pouce » j’eus une pensée pour Renaud. Nous étions en 1985 et personne n’avait eu de nouvelles depuis près de quatre ans. En quittant le Québec, mon père avait confié ses encyclopédies soulignées de traits fins à Clermont pour que le tout soit donné en héritage spirituel à Renaud. Cela prit bien toutes ces années avant qu’il me parle de ce qui s’était passé, après l’enterrement de Madame Martin, la fameuse nuit où Renaud alla coucher chez lui. Mais ce soir-là, après le récital de Létourneau, sentant ma relation avec Jean solide et harmonieuse, il me glissa quelques phrases, comme s’il ne faisait que continuer une vieille conversation suspendue par pur hasard.
Je ne sais pas s’il a réalisé son projet, dit mon père ?
Lequel fis-je ?
Faire le tour des tombeaux
Des magnifiques de la planète
Et aller dormir au pied de chaque monument
Le nez dans les étoiles
Et le corps dans un sac de couchage.
C’est quoi son objectif, dis-je ?
Il me dit que je le saurais en temps et lieu.
Le camp Ste-Rose étant pour lui
Le noyau particulaire
D’une explosion atomique et poétique
Aux mots « le nez dans les étoiles », cela me fit réaliser à quel point le principe de l’eumétrie tel que cultivé dans notre famille élargie, avait permis au quotidien un bonheur d’une enivrante culture. Notre système solaire se constituait de trois planètes dont les orbites se croisaient quelquefois par jour. Madame de Vincennes et les deux filles vivaient une intimité très « morale grand-mère ». Elle aimait les gâter tout en s’imposant. Elle savait être sévère avec un jugement tel que les filles trouvaient toujours du plaisir à retourner sous ses jupes. Jean et moi-même cultivions une relation intellectuelle, fascinés par l’écriture de nos livres respectifs et allant marcher sur la plage dans nos bas de courbe de créativité. Nous aimions nous lever vers quatre heures du matin et écrire jusqu’à huit heures. Puis nous déjeunions en famille, changeant de territoire chaque matin, de façon à ce que ce ne soit pas toujours au même à faire le repas. Nous consacrions notre après-midi aux loisirs des filles, Jean leur ayant enseigné le matin. Puis le soir, quand il n’y avait pas de soirée, nous retournions à nos écritures, mon père se transformant en conteur pour mes filles, comme il l’avait été pour moi enfant.
Je n’ai pas parlé de la troisième planète, celle de Gérard et mon père. Elle fut d’abord empreinte de respect et de silence. Le fait que mon père ait pensé à lui pour qu’il puisse, de sa fenêtre, pêcher l’eau du puits, l’émut profondément. Comme il était aveugle, il ne sut pas trop au début ce qu’il pouvait faire pour donner du bonheur à mon père, celui-ci étant déjà suffisamment heureux. Il remarqua cependant que lorsqu’il parlait par intervalles, disant le minimum de mots comme une danse des silences entre phrases douces de leur immense, cela rendait la voix de mon père joyeuse. Il cultiva donc l’écoute, le rythme des mots et l’abandon à l’essentiel. La présence de Gérard plut tellement à mon père qu’il prit l’habitude, le dimanche matin à l’aurore de l’emmener avec lui pour assister au lever du jour réveillant les vagues d’une mer béante. Un jour Gérard lui dit simplement :
Tiens l’instant présent vient juste d’arriver.
Et mon père de dire :
C’est magnifique que tu sentes
La même chose que moi
L’être qui attaque de son bonheur d’être.
Non cela ne m’est pas encore accessible dit Gérard
Mais je sais la seconde exacte de sa venue
Parce que l’air autour de vous, Monsieur Rodolphe,
Fait comme des vagues de fraîcheur.
Et ce fut tout. Aller plus loin dans la conversation aurait été un manque de respect et ça, Gérard n’aurait pu supporter d’avoir manqué de talent vis-à-vis mon père, la musique des sons que l’on touche de la caresse des doigts étant le seul champ d’énergie dans lequel l’aveugle pouvait exceller.
Mon père avait demandé à Monsieur de Larousse, une drôle de question ?
Vous qui avez le bonheur de la culture,
Vous pourriez faire des recherches
Sur un exemple que je pourrais suivre
Au cas où il me viendrait à l’idée de mourir ?
J’aimerais mourir avec talent, voyez-vous Jean
Pour ne pas faire peur à mes petites filles.
Avec délicatesse et à mon insu, Jean appela ses recherchistes à Paris. Et au bout de quelques semaines, on lui envoya une douzaine d’exemples de façon de mourir à travers l’histoire. Il sembla à Jean que mon père apprécierait particulièrement celle d’Épicure et prit sur lui de ne lui présenter que celle-là. C’est ainsi que mon père eut en sa possession le texte de sa dernière lettre à Ménèque, écrite 2000 ans avant l’apparition d’Einstein sur terre. Bref, cette lettre raconte que quand Épicure fut à la mort, il commanda un bon bain chaud et du vin. Il parla du jour de cette mort comme du jour le plus heureux de sa vie, parce qu’il est plein de souvenirs de discussions philosophiques.
Un bon bain chaud et du vin
Quelle idée formidable
Pour célébrer son entrée
Au creux du mystère de la nature.
Et c’est ainsi qu’à côté de son puits, mon père construisit un bain avec des sièges pour sept personnes, juste pour le bonheur de philosopher entre nous dans l’eau douce et fraîche du puits à l’ombre des cocotiers.
Renaud aurait adoré Épicure, je crois, mais pas pour les mêmes raisons. Selon l’encyclopédie de la famille Larousse :
Épicure considère la nature comme matérielle
Et composée d’atomes en mouvement
Dont les combinaisons forment toutes les choses.
Le système reposant sur l’idée d’une matière éternelle
Sans aucune intervention des dieux.
L’âme elle-même, faite d’atomes subtils
Est matérielle et mortelle
Il n’y a donc pas d’au-delà.
Et c’est dans le bain philosophique de mon père que nous apprîmes vraiment à nous connaître. Nous avions un vase dans lequel tous et chacun déposaient un sujet à débattre, la règle étant que l’opinion donnant le plus de bonheur intellectuel servait à faire le ménage de vieilles croyances rendues inutiles par notre rythme de vie. Ce qui permit à Jean, à l’item « Morale » de nous exposer son amour de l’épicurisme moral.
La morale d’Épicure a pour objectif
D’atteindre le bonheur
Par un usage raisonnable des plaisirs
Recommandant ceux qui sont naturels et nécessaires,
Admettant ceux qui sont naturels, mais non nécessaires
Et fuyant ceux qui ne sont ni naturels, ni nécessaires
Dans un bonheur fait de repos, de paix
D’accord avec la nature
Et de libération face aux préjugés.
Nellie-Rose alla chercher l’encyclopédie juste pour voir si Jean avait triché. Jean avait beau lui dire qu’il avait contribué lui-même à la définition définitive du mot Épicure, la petite ne pouvait comprendre qu’on puisse répéter mot à mot ce qui se trouvait dans un livre, ce qui fit bien rire tout le monde.
La semaine où le mot « instant présent « apparut, nous sentîmes par la voix de mon père, qu’il tentait de nous léguer son testament.
L’instant présent
C’est chacun de vous
Présent éternellement dans l’île de moi-même
Je vous aime tellement
Que parfois je me transforme en étoile
Juste pour que vous ne viviez jamais la noirceur,
En soleil pour que vous n’ayez jamais froid
En nuage pour que vous n’ayez pas trop chaud
En eau de mer pour que vous nagiez
Dans les vagues par lesquelles mon cœur bat pour vous.
Quand ce bain sera vide et que le vin sera bu
Remplissez le tout à nouveau
Et buvez à ma santé
Comme je bois à la vôtre en ce moment
Dans l’île de l’éternité de l’instant présent.
Mon père mourut cette nuit-là, dans son sommeil.
Gérard fut le premier à le découvrir. Quand nous arrivâmes, il se tordait de douleur en palpant le corps de partout avec ses mains comme pour tenter de l’imprégner à jamais en ses yeux obscurs. Je demandai à Jean d’emmener Madame de Vincennes et les filles à la mer, le temps que je retrouve moi-même mes sens. A quoi bon vivre tous en même temps le même choc ? Je restai assise sur la chaise de cordages, rongeant mes poings pour ne pas hurler à mon tour. Le pianiste-aveugle se mit à tournoyer en rebondissant d’un mur à l’autre. Pour l’empêcher de se blesser, je me jetai sur lui et nous tombâmes par terre.
Gérard, ressaisis-toi
Faut pas que les filles nous voient
Dans cet état-là
Oui oui… les filles, les filles
Non non…faut pas que les filles
Je veux pas…j,’peux pas
Mon père a mis du talent dans sa mort
Va falloir en avoir dans le deuil
Ton père, c’est le premier à m’avoir traité
En être humain.
Avant lui j’ai toujours été
Rien qu’un aveugle.
Et nous restâmes là tous les deux, à genoux, l’un en face de l’autre, tentant de sécher les larmes de nos visages, lui voyant les miennes avec ses mains, moi touchant les siennes avec mes yeux. Nous savions tous les deux qu’il fallait trouver un moyen pour faire du choc quelque chose de supportable. Que faire, que faire…. Qu’aurait fait Renaud au camp Ste-Rose en pareille circonstance ? Et sa passion de transformer la réalité en tableau, en œuvre d’art me revint à la mémoire. Qu’est-ce qui manque au tableau pour que cela soit magnifique ?
Je me levai, plaçai la tête de mon père dignement sur l’oreiller, enveloppai son corps d’une couverture, croisai les deux mains. J’allai chercher le symbole de son séjour sur l’île, la canne à pêche « Gauguin » Je la déposai entre ses deux mains, la perche découpant la bordure de sa joue le long de son épaule. Je fus étonnée de voir à quel point il n’y avait aucun bien matériel dans cette chambre. Un lit, quelques vêtements, une table sur laquelle trônait en permanence un volume de la nouvelle édition Larousse.
Je levai Gérard, lui pris les mains et lui fis toucher la canne à pêche.
Il faut trouver les bons mots pour les filles, Gérard.
Quand Jean arriva avec Madame de Vincenne, Nellie-Rose et Frannie, il put les faire asseoir autour du lit, leurs larmes ayant déjà beaucoup coulé entre deux vagues de mer.
Vous vous rappelez les derniers vœux de Monsieur Rodolphe ? Dit Gérard
Quand le bain sera vide et que le vin sera bu
Remplissez le tout à nouveau
Et buvez à ma santé
Gérard prit sa canne blanche, descendit seul. Nous l’entendimes remplir le bain en montant l’eau du puits, panier par panier. Puis plus rien. Cela dû prendre une bonne demie-heure avant que quelqu’un pense à aller voir par la fenêtre. Le pianiste-aveugle, une coupe de vin à la main levait son verre au ciel. Frannie et Nellie-Rose allèrent se blottir contre lui pour le consoler.
Mon père aurait préféré être incinéré et que ses cendres soient jetées à la mer. Nous l’enterrâmes plutôt dans le même cimetière que Gauguin. Sur le monument, nous écrivimes en épitaphe :
Buvez à ma santé
Comme je bois à la vôtre en ce moment
Dans l’île de l’éternité de l’instant présent.
Nous traversâmes alors notre période « Hanakee Pear Lodge » Je ne sais pas si Gérard s’en rendit compte, mais sans sa musique, nous aurions tous sombré dans le désespoir. Nous y allions en famille, de vingt heures à vingt deux heures. Comme Nellie-Rose l’accompagnait à la flûte et Frannie au violon, le trio conquit rapidement la clientèle de touristes à la recherche de Gauguin.
Un de ces soirs là, Il y eut un journal qui traînait sur le piano-bar. En première page, il y avait un article sur un inconnu qui faisait le tour du monde pour profaner les monuments des personnes célèbres en gravant de curieuses lettres : Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo. Tous l’avaient rencontré à un endroit ou l’autre de la planète, mais personne ne pouvait mettre un nom sur le visage. Un seul journaliste disait l’avoir interviewé alors qu’il dormait près de la tombe de Jean-Jacques Rousseau.
Je suis un révolutionnaire quantique
Un terroriste de la réalité
Une bombe cervicale cosmique
Si j’arrive à marquer d’un même symbole
chaque tombe
de chaque magnifique
De la terre
Ayant connu l’éternité de l’instant présent
L’humanité passera
De l’ère de la matière
À celle de la poésie de la matière.
L’article mentionnait que la surveillance avait été accrue à Jérusalem comme à Rome. L’homme étant contre les religions, la CIA avait prévu le gouvernement américain qu’il tenterait peut-être de faire sauter les mythes imaginaires de la race humaine. Un mandat international fut donc levé contre lui. Une récompense d’un million de dollars étant offerte à toute personne possédant des informations conduisant à son arrestation.
Et nous nous mimes à surveiller les journaux. La semaine suivante, l’individu avait fait parvenir une dépêche au Financial Post, qui fut reprise par une agence de presse internationale un peu partout à travers le monde.
Puisque la science a découvert l’univers
n’est qu’un immense champ quantique
sous des formes variées à l’infini
pourquoi n’est-il pas possible de faire sauter
le champ de la conscience
pour avoir accès à cet infini ?
ego sum pauper
nihil habeo
et nihil dabo
signé, le voyageur quantique
Puis on rapporta que la tombe du poète américain Withman avait été elle aussi marquée par la phrase énigme : Ego sum pauper, nihil habeo, et nihil dabo. Et lorsqu’on découvrit que l’individu avait réussi à l’inscrire sur la tombe de Pie X11 à Rome, ce fut la panique dans les milieux religieux. Pas tellement à cause de l’acte lui-même, mais parce que toute l’information concernant l’explication quantique du monde commençait à parvenir aux oreilles du peuple. La science contredisant la religion officielle, on eut peur de voir s’effondrer le système religieux. N’eut-on pas la même angoisse quand Copernic prouva que la lune n’était pas lisse et que des étoiles tournaient autour d’autres planètes comme la terre autour du soleil, ce qui contredisait dramatiquement la bible.
Mais quand le journal officiel de Tahiti « le papeete » publia en première page que la tombe de Gauguin venait elle aussi d’être profanée par le Robin des bois quantique, nous sûmes que Renaud était venu sans même avoir pu nous saluer. Nous nous rendîmes, toute la famille, à la tombe de mon père. Et nous ne fûmes pas surpris d’y retrouver les mêmes graffitis enfoncés à coups de couteau dans la pierre. Et c’était signé comme sur les autres pierres tombales des magnifiques de ce monde
Le voyageur quantique.
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(2363) (26 octobre 2018)
LA JEUNE CAMIONNEUSE QUI AVAIT DE L’OR DANS LES YEUX JULY 15, 2015 … Une des grandes joies d’un vieux nomade, c’est le décès de ses pulsions provoquées par l’agonie des passions d’intérêt personnel. Un beau matin, tu te lèves, tes pieds ont fait le tour de ta personne et te voilà sculpté en grand-père de la beauté du monde honoré par le miraculeux village de Caraquet offrant le mystère de l’océan entre toi et ta jeunesse. … Je marchais, avec mon bâton PRENDS-TON TEMPS, après un après-midi à la bibliothèque… Un camion arrête… une jeune femme aux yeux magnifiques me dit: “Monsieur vous êtes un vrai nomade, n’est-ce pas? Parce que moi aussi d’habitude… je voyage sur le pouce seule avec mon chien, à travers le Canada. Je suis même partie l’hiver pour Terre-Neuve, puis l’été pour le Yukon et l’Alaska” … – Quel âge avez-vous mademoiselle? – 23 ans, qu’elle me dit…Me permettez vous de vous poser les quatre questions qui m’ont fait faire le tour des grands rêveurs et grandes rêveuses du pays? … – Je peux-tu les noter dans mon journal qu’elle me dit? … Je me présente … Pierrot vagabond, grand-père de la beauté du monde. Quel est ton rêve? Dans combien de jours? qu’as-tu fait aujourd’hui pour ton rêve? En quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde? … A la quatrième question, ses yeux se sont mis à briller. … Vous savez, qu’elle me souffle comme un vent d’une fraîcheur inouie, j’ai convaincu mon patron qui dirige un commerce de fabrication de produits raffinés à partir du sirop d’érable, de me laisser nomader sur les routes du pays pour faire déguster nos produits et ainsi ouvrir un marché par de nouvelles commandes. Je me suis créé un emploi, suis payée au kilométrage, je suis payée pour vagabonder avec mon chien. … Mademoiselle, que je lui dis, vous n’êtes pas entrain de vous créer un emploi, vous êtes en train de dessiner un pays oeuvre d’art par votre vie personnelle oeuvre d’art. A 23 ans, vous êtes déjà une GÉANTE DE LA LIBERTÉ. … La liberté chez moi, propos qu’elle accentue par une pose fière, est un besoin. … Mademoiselle, croyez un vieux rêveur nomade, LA LIBERTÉ EST UN DEVOIR DONT ON A LE PRIVILÈGE D’ÊTRE L’ARCHITECTE. Dans ce pays, la liberté fut d’abord considérée comme une rareté possédée par les COUREURS DES BOIS qui l’apprirent des autochtones …Monsieur Pierrot, qu’elle me dit, Mon chum voyageait dans son char avec son chien.. La chicane a pogné, il est parti à Souris. On a convenu de se rejoindre aux Iles de la madeleine, le temps que je complète ma run. J’aime tellement ma liberté que ça m’a comme soulagée, mais lui y vient de virer de bord parce qu’y peut pas vivre sans moi. Je ne me sens pas respectée là-dedans. … Quand j’ai vu l’or dans ses yeux embrumé de pluie, son rêve mis en péril par l’intensité et la confusion d’émotions contradictoires, je lui ai dis: Viens on va marcher le long de l’océan et tu vas pouvoir reprendre le dessus… On a pris une longue marche sur la grève sauvage… elle a parlé parlé parlé mais JAMAIS SES MOTS N’ONT FAIT DÉSHONNEUR À SON RÊVE … Je lui ai dis… quand on est nomade, le dialogue avec un sédentaire est toujours un apprentissage, les deux souffrent de ne pas habiter le même univers… c’est comme l’agriculteur et le pêcheur ici-même à Caraquet:)))) … Son chum téléphone… il est presque rendu à Caraquet, il a roulé toute la journée… Je la laisse à son camion, elle est prête à partir mais ses yeux me supplient de ne pas la laisser seule tout de suite… mais avec cette élégance fière que si je n’avais pas été grand-père de la beauté du monde, je n’aurais pas intuitionner la qualité intrinsèque de sa détresse. … – Viens, le vagabond te paye une pizza. Devant moi au restaurant, elle dit à son chum (au téléphone) qu’elle est avec un vieux nomade Pierrot, et qu’ils se rejoindront après.
Je lui dis… tu sais au 21eme siècle, le couple existe de moins en moins mais de nouvelles notions comme celle de PARTENAIRES DE RÊVE naissent par l’individualisme nano-moderniste… Il serait peut-être sain de vérifier si vos rêves réciproques sont compatibles. … Son chum téléphone, il est rendu à Caraquet… elle lui dit ok, on va se parler tout de suite… Et le vieux monsieur en moi qui se dit… une simple chicane d’amoureux qui annonce une négociation et un nouveau départ… Le lendemain matin, je rentre par hasard dans un restaurant, avec Jules Bossé, le fabuleux rêveur en bicycle… celui avec qui j’échange des trucs de nomade depuis 3 jours… Les deux jeunes amoureux sont là, la nomade et son sédentaire… la jeunesse… l’avenir de la beauté du monde… Pierrot vagabond
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(2377) (31 octobre 2018)
Passer par la pauvreté la plus minimaliste pour devenir MILLIARDAIRE DE POÉSIE… telle fut ma seule vraie réussite sur cette terre … Marlene et Michel me comblent de bienveillance et d’intelligence au cœur même de notre équipe de recherche… Comme il est loin ce temps où……. Mon ami le poète Gamache qui était concierge à la bibliothèque du cégep de Victoriaville, sur le chiffre de nuit, m’y laissait travailler, en autant que je ne me promène pas devant les caméras… J’avais demandé à la direction de pouvoir y dormir avec mon sac de couchage, ce qui leur aurait sauvé un gardien de nuit… mais la réponse fut la suivante: les assurances ne le permettent pas… ET je pouvais y crier ma rage de tout lire et de ne rien trouver d’essentiel… ce furent des années consacrées à l’histoire de la peinture américaine tout comme à l’histoire du Québec et du Canada, tout en vivant une EUMÉTRIE ARISTOCRATIQUE avec Mademoiselle Marie, professeur de maths au secondaire de victo. … J’y écrivis une partie de Monsieur 2.7k? avant d’aller passer 4 ans à dormir sur une table à recyclo-livres… en me posant la question du pays œuvre d’art à partir du cadre théorique de Frank Scott … Puis vint la question qui m’obligea à vagabonder: Si je prends soin de l’univers, Est-ce que l’univers va prendre soin de moi? … Autant je n’ai jamais eu de bonnes notes à l’école, autant l’auto-didactisme effréné fut un apprentissage propédeutique au vagabondage intellectuel de la connaissance qui m’a permis d’inventer une MÉTHODOLOGIE PAR LE BLOGUE. … Je devais avoir une trentaine d’années, peut-être même moins, quand mon frère Gilles Rochette, directeur des bibliothèques de la Gaspésie et des îles de la Madeleine, m’offrit un contrat… 24 spectacles en 24 jours, en changeant de ville…. Je lui dis… j’accepte, en autant que je puisse dormir dans mon sac de couchage dans chaque bibliotheque de village … Je passais mes nuits à lire… et le lendemain, je dormais en arrière des rideaux de la scène… mon frère me levait une demie-heure avant le spectacle et , à moitié endormi, j’allais chercher une performance qui rassurait … enfin… mon pauvre frère… comme il a du trouver inquiétant de voir que je ne chantais que pour VAGABONDER LE SAVOIR … A 70 ans, c’est encore pire…. Rien ne m’intéresse autre que la passion d’apprendre, de créer, d’inventer des concepts, de partir à la recherche du graal DE L’ESSENTIALISME dans un univers où tout est teinté de post-modernisme d’un nominalisme des plus douteux … wow-t=2.7k ? … des années de travail pour en arriver là…. la glossarisation des 3 chapitres va me permettre de me saouler à l’univers des CADRES CONCEPTUELS VERSUS LES CADRES THÉORIQUES, inventant une ARCHITECTONIE DE LA NANO-MODERNITÉ par pur frisson du dire et du lire tissant au fil d’or d’une constellation cosmogonique un ARGUMENTAIRE SIGNÉ COMME UNE ŒUVRE D’ART… et en équipe en plus de cela avec Marlene et Michel…à suivre… Pierrot vagabond
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(2387) (7 novembre 2018)
Une grande dame qui m’avait sauvé la vie en prenant soin de moi comme une mère à Sept-îles alors que je dormais dans les cimetières en vue d’un doctorat … vient de déménager à Montréal … son nom… Danielle Fortier … celle qui m’a nourri… m’a donné ses pourboires de la semaine à partir de sa pâtisserie «j’les fais moi-même» Ma chanson de l’ingénieur raconte l’histoire d,amour à la base de son couple … Merci Danielle…. j’ai pu écrire des chansons chez toi….à Moisy… sur le bord de la mer… merci d’avoir conservé mon cahier de 100 chansons écrites et transcrites à la main…. Quand ton chum te téléphonait d’Algérie ou il pratiquait son métier d’ingénieur, j’ai pu dessiner tes larmes d’amour pour lui par une chanson que je te dédie encore aujourd’hui. Je te dédie aussi cette chanson où j’honore tes tipes d’une semaine de travail que tu m’avais donné avant que je reprenne la route… J’en ai fait bénéficié une jeune femme cocainomane qui en avait plus besoin que moi…
LA CHANSON DE L’INGÉNIEUR
8 février 2009 – 20 h 33 min
COUPLET 1
je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte Nord
de trois mois en trois mois
ton ingénieur gagne sa vie
si loin de toi la nuit
j’ai beau
t’envoyer des belles fleurs
téléphoner à toutes les heures
quand bien trop je m’ennuie
oh mon coeur
à travers tes respires
j’aime t’entendre dire
un peu d’ta beauté qui m’inspire
REFRAIN
je suis là
même si t’es pas là
nous deux on sera toujours là
COUPLET 2
je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte nord
le soir t’es dans lectures
pis tu t’fais des partys de littérature
quand moi je dors
sur une ancienne base militaire
Moisy est le nom d’la rivière
dont la nuit je m’ennuie,
l’enfer
d’un côté y a la mer
de l’autre la rivière
et au milieu y a toi
qui m’dit
COUPLET 3
je suis en Algérie
pis toé tu gardes le fort
sur la Côte nord
bientôt j’aurai trois semaines
j’pourrai enfin te dire je t’aime
en creusant le fond de ton corps
trois mois c’est dur sur l’armature
j’ai beau être un bon ingénieur
j’ai peur de rien
sauf des fissures du coeur
mon coeur je suis un gars
mes mots c’est mes deux bras
ma voix c’est mes dix doigts
REFRAIN FINAL
tu es là
bientôt je s’rai là
nous deux on sera toujours là
Pierrot
vagabond celeste