On ne demande pas à un peintre de défendre sa peinture, surtout si elle n’est pas finie et encore plus quand elle est finie.
Ainsi en est-il de toute vie personnelle œuvre d’art. La décision de ne pas tricher étant avant tout une convoquation à un rêve big bang dans l’horizon d’une unicité existentiale.
La non-tricherie œuvre d’art en soi ne dépend d’aucune morale, ni d’aucune éthique, mais d’un esthétique de la forme dans la fraîcheur des qualis inasservissantes multiversielles qu’elle traîne comme une comète traîne sa chevelure céleste.
Au conseil d’administration de la créativité de ce matin, j’ai abordé avec Marlene et Michel la différence entre le libre-penseur et l’homme libre. Voltaire étant la personnification du libre-penseur et Jean de Lafontaine celle de l’homme libre.
Il est certain pour moi que, de par ma configuration même, je n’aurais jamais été un Voltaire, détestant autant avoir raison qu’avoir tort, autant être l’objet d’une controverse que le sujet d’une résolution de controverse. Le libre-penseur pour moi est un emmerdeur social, un discutateux de paroles creuses qui perd son temps dans la doxa publique….
Je préfère, par configuration, le monastère de l’impossible que constitue la position de peintre, soit de l’homme libre d’une œuvre d’art unique et ciselée, hors du faux ou du vrai, hors de la praxis et des combats sociaux.
Jean de Lafontaine fut reconnu comme le seul homme libre de son siècle… Ce n’est pas pour rien… Il portait son œuvre comme un peintre, comme une œuvre d’art ciselée dans l’anonymat des contemplatifs dont la caractéristique est d’être hors temps, hors réalité, hors servitude.
Ce n’est pas pour rien que de mon vivant, je préfère la paix de l’homme libre aux tumultes du libre-penseur.
Donc ce matin, à notre conseil d’administration de la créativité, j’ai parlé à Marlene et Michel de mon programme de recherche pour le mois d’août, soit celui de théoriser comme un fil d’or une invention méthodologique à partir de Kant et de sa définition dans la critique de la faculté de juger de ce qui constitue une œuvre d’art (la rencontre fortuite entre la nature et l’esprit, la sensibilité et l’intelligence) comme de ce qui constitue UN HUMAIN OEUVRE D’ART, fondation même d’une liberté conquise (rencontre fortuite dans cet humain œuvre d’art entre la nature et l’esprit, la sensibilité et l’intelligence).
Je défendrai donc en premier la posture méthodologique DU CHERCHEUR OEUVRE D’ART… DONC DE PEINTRE DE LA PENSÉE ABSTRAITE… pour en arriver à articuler qu’un doctorat puisse être, de façon multi-média être parallèlement signé par trois peintres… peignant de trois manières différentes le même thème.
L’objectif étant de faire d’un DOCTORAT OEUVRE D’ART une peinture portant les qualias que dégagent une œuvre d’art en co-émergence aux critères de savoir institutionnels.
De là l’infiltration du système universitaire par le vagabondage céleste refaisant le voyage de retour d’Ulysse dans l’Odyssée où les débris de mémoire serpentent une étonnante épopée esthétique arc-en-cielisant la dramaturgie mythologique par un acte philosophique exceptionnel… celui du dire NON À L’IMMORTALITÉ pour le bien-vivre œuvre d’art de ce que constitue le meilleur possible pour un mortel.
En ce sens, le mépris que malheureusement je n’arrive pas à cacher pour tout perroquetteux de la connaissance stratifiée, tout discuteur de colloques insipides me fait préférer le vagabondage des peintres dans l’impossible monastère de leur atelier AUX AMITIÉS CONSTELLAIRES DÉNUÉES D’AMBITIONS.
Pierrot vagabond
au nom, par et pour
notre équipe de recherche
Auld, Woodard, Rochette