Comme la bibliothèque du parlement de Frédéricton est fermée la fin de semaine, j’ai passé beaucoup de temps dans un café charmant à lire le New york times, le Toronto star, et cela dans un environnement de bilinguisme additif qui m’a beaucoup plu.
J’ai pu parler avec Marc, un Anglophone professeur de français en sessions intensives ici à Fredericton. Un anglophone qui apprend le français pour l’enseigner ,…. j’adore.
j’ai aussi écouté une conversation entre une jeune femme anglaise de Toronto, (devenue parfaite bilingue suite à une intensification d’études dans le but de faire avancer sa carrière) et un francophone acadien pure laine. Ils utilisaient tous les deux l’anglais et le français comme outil de communication équitablement reversible.
Ici à Fredericton, le bilinguisme additif comme mode de vie ( ne plaçant pas la langue française en position soit de minorité soit d’assimilation) est une réalité qui, à mon avis, va gagner de l’ampleur.
Au parlement, certains employés plus âgés ne parlent pas français et un de ceux-ci me disait que son vieux cerveau le regrette mais qu’il est fier de voir ses enfants parler une seconde langue et même une troisième.
En fait, autant à Vancouver, la deuxième langue de soit d’être le japonais ou le chinois. autant au Nouveau-Brunswick le bilinguisme anglais-acadien me semble la seule option offrant une ouverture internationale incontournable pour l’avenir de cette partie du Canada.
Vu du Nouveau-Brunswick, le combat du Québec au niveau d’un état basé sur sa langue et son ethnicité m’apparaît terriblement d’arrière garde, très Lionel Groulx… ce nationalisme ethnique avait peut-être un sens dans les années 60, mais en 2015, quelle perte de temps et d’énergie.
L’état du 21eme siècle , tout en assurant des chances égales pour tous, doit créer un environnement technocratisé ou la langue et la race sont harmonisés pragmatiquement, dans une laicisation des concepts, suite logique à l’évacuation de la religion de la sphère publique lors des cent dernières années.
En contraste, le rôle des nations sans état comme l’Acadie et sa capital Caraquet m’apparaît comme un pôle essentiel de ce que j’appelle le bilinguisme soustractif , garde-fou contre la partie sombre du bilinguisme qui ne doit pas conduire à l’assimilation, car la richesse culturelle d’une langue me semble déjà ce pétrole économique et politique des 185 nations étatiques de la planète, permettant de transcender et faciliter les décloisonnements des préjugés, ancrage millénariste du radicalisme international.
Oui, Il me semble le temps que le Québec prenne des leçons du nouveau-Brunswick.
je lis en ce moment la biographie de Bernard Lord… j’avance… surtout que j’ai commence à me baigner au WYMC et que j’arrête de manger de la pluie la nuit:)))))))) Je dors au creux d’un bosquet la long de la piste cyclable. Entre les étoiles et le parlement, je poursuis la route de mon rêve… dessiner le pays oeuvre d’art par une vie personnelle oeuvre d’art… qui sait? peut-être y arriverais-je un jour…
je retourne à la bibliothèque du parlement
Pierrot vagabond