Ce matin, Claude Bouthillier ( pas l’écrivain mais l’ancien sous-ministre des pêches à Ottawa), m’a introduit à un autre personnage typique de la diversité culturelle de Caraquet. L’historien Claude Lebreton.
Je le décrirais comme un historien survolté par des intuitions trop nombreuses pour creuser à fond chacune d’entre elles. Il me fait penser à une abeille gorgée de miel…
Avec lui, les enjeux sont clairs (par exemple le haut taux de natalité des femmes de Caraquet en rapport à la survie, le fossé séparant les purs des impurs, soit les agriculteurs du haut Caraquet (serviles des prêtres) des pêcheurs du bas-Caraquet (aussi libres et insolents que les mic macs)…..
Rien chez lui ne vient du peuple, tout est élitisme ce qui lui donne une essence aristocratique qu’on ressent à chacune de ses phrases… Quand il raconte une histoire, c’est comme comme un vin d’un grand cru… tout en contraste de l’historien Bernard Thériault, que je comparerais à une bière locale d’une très grande saveur défendue ( d’un humour des plus joyeux, des plus accessibles mais des plus subtils de par la solide charpente intellectuelle sous-jacente).
Voici quelques notices biographiques de Clarence Lebreton, ce savoureux intellectuel acadien:
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Clarence Lebreton naît à Caraquet, au Nouveau-Brunswick, le 14 décembre 1951. Ses parents sont Émilie Chenard et Clarence LeBreton. Il étudie à l’Université de Moncton puis à l’Université d’Ottawa, où il obtient un baccalauréat en histoire.
Durant les années 1970, il fait partie de l’équipe dirigeant la création du Village historique acadien, avec Jean-Yves Thériault, Antoine Landry, Jacques Boucher et Vincent Légère.
Clarence Lebreton devient conservateur en chef du Village historique acadien au milieu des années 19701, poste qu’il conserve durant 9 ans. Il travaille ensuite pour le chef du parti libéral du Nouveau-Brunswick Doug Young. En 1982, il devint directeur de l’Aquarium et centre marin du Nouveau-Brunswick et professeur d’histoire au Centre universitaire de Shippagan.
En 1992, après cinq ans de recherches, Clarence Lebreton publie un livre intitulé L’affaire Louis Mailloux, sur les événements ayant mené à des émeutes dans la ville de Caraquet en janvier 1875. Le livre est critiqué pour sa présentation et ses fautes d’orthographe tandis que certains des faits historiques décrits sont contestés. Malgré la volonté de l’auteur, l’éditeur décide finalement de le retirer du marché. Clarence Lebreton doit plus tard démissionner de son poste d’enseignant au Centre universitaire de Shippagan. Il quitte également la direction de l’aquarium en 1995. Les Éditions de la Francophonie rééditent le livre le 26 juillet 2002, sous le titre La révolte acadienne, à l’occasion de la Fête nationale de l’Acadie. Le texte est corrigé et Clarence Lebreton en profite pour ajouter des documents. L’éditeur Denis Sonier affirme à ce sujet « C’est un livre trop important, d’une richesse au niveau de l’histoire, pour être oublié. ». Le livre connut un certain succès et fut vendu au Nouveau-Brunswick et dans une soixantaine de librairies du Québec, ainsi qu’à Paris.
Il prend la direction du Village historique acadien en 2007, où il a dirigé les travaux de restauration de la première phase et de construction de la seconde phase.
Clarence LeBreton a été sous-ministre adjoint du Développement du Nord et sous-ministre adjoint du Tourisme et Parcs du Nouveau-Brunswick jusqu’à janvier 2011. Il est toujours président de L’Acadie nouvelle, de son imprimeur, Acadie Presse, ainsi que membre du conseil d’administration du portail CapAcadie.com.
Clarence LeBreton a pris sa retraite du Village Historique Acadien à la fin 20105.
À l’automne de 2011, il fait paraître aux Éditions GID de Québec deux ouvrages portant sur l’histoire de sa région, notamment un sur le 50e anniversaire de la municipalité de Caraquet intitulé Caraquet 1961-2011, un album de famille et un deuxième sur l’histoire des pêcheries de la Péninsule acadienne ayant pour titre La Péninsule acadienne, les pêcheries en image.
Pierrot Vagabond