COMME JE M’ENNUYAIS FACILEMENT SUR SCÈNE … QUE CE SOIT AUX PIERROTS AVEC L’AUTRE PIERROT (PIERRE DAVID) OU À TRAVERS LE QUÉBEC COMME À L’AUBERGE LA CALÈCHE AVEC MON MERVEILLEUX PARTENAIRE DENIS LAMARRE…. J’AI PASSÉ MA CARRIÈRE D’ARTISTE DE SCÈNE À EN FAIRE UN LABORATOIRE DE THÉORISATION POUR TENTER DE SAISIR LE SECRET DU MERVEILLEUX…. CES MOMENTS DE QWALIA TELLEMENT SAISISSANTS QU’ILS SACRALISENT EN EUX-MÊMES LA BEAUTÉ DU MONDE … MALGRÉ CET OCÉAN DE SOUFFRANCE DANS LEQUEL NAGE NOTRE HUMANITÉ ….

Je ne buvais pas, ne fumais pas, ne me droguais pas, ne jouais pas …. parce que j’étais trop émerveillé quand la poésie de la beauté du monde venait soudainement m’y rejoindre sur scène … Et chaque fois… je tentais d’arrêter le temps… de tendre la main pour saisir l’or du temps qui venait à moi. Ce qui me donnait un air absent-présent …  me disait-on parfois.

De là des débris de la mémoire du k-oeur reliés à la scène.

Je me rappelle … J’étais seul sur scène … c’était à Drummondville dans une soirée à but non lucratif pour ramasser des fonds pour combattre la maladie des intestins (éliite et colite je crois)

La salle était grande … Le public réceptif …. J’enchaînais les numéros avec un rythme qui m’invitait à inventer le pacing en fonction des courbes originales crées par la salle sous forme de vagues … Car une des lois de la scène des plus attrayantes se lit comme ceci: QUAND LE PUBLIC EST VITE, VA LENT ….. QUAND LE PUBLIC EST LENT, VA VITE ….

Et soudain …. tout devint poésie … Je n’étais plus sur scène… le public n’était plus dans la salle … Je dansais la beauté du monde … comme si tout n’avait été, n’était et ne serait qu’un rêve ….

Je n’étais que beauté du monde … Je n’étais que poésie …. Pourquoi? Comment cela est-il possible? … Je me disais …. Il y a une dimension de la vie que ni la religion, ni la science ne peut déchiffrer …. Ce parfum de vivre qui ne peut soudainement s’inviter que par  un onérisme énigmatique  …. comme si à l’intérieur du k-oeur  même de la phénoménalité … une vivance s’allumait tel un phare de liberté sur une mer opaque.

UN PHARE DE LIBERTÉ …. C’est peut-être cela la vie personnelle oeuvre d’art ,,,, Cette convo-ka-tion d’un saut de l’onti-ke à l’onti-ka-tif. ….

Un rêve qui reste allumé comme une chandelle en dedans de soi et cela depuis l’enfance est souvent ce qui nous sauve dans des moments ou les horizons de la vie semblent se fermer à jamais.

———–

Il y avait dans la salle, ce soir-là à Victoriaville beaucoup de personnes atteintes d’une maladie grave des intestins ….J’étais jeune… Je n’avais pas les mots …. je ne savais pas théoriser l’espérance d’une vie humaine ….

Aujourd’hui, je sais que la promiscuité entre des personnes qui s’aiment mais dont une des deux souffre … dans un petit appartement peut devenir d’une grave toxicité  si elle n’est pas accompagnée d’une eumétrie philosophique ajustée au niveau psychologique … comme par exemple ……  de toujours prendre 24 heures avant d’embarquer dans une controverse de valeurs, prenant la peine d’initier des rituels d’écoute, de respect, et d’étapisme au niveau de l’ajustement des comportements….. en gardant bien au  k-oeur de son amour pour l’autre… la protection de son rêve … même si celui-ci n’est encore qu’embryon au fond de son quotidien onti-ke.

===========

Quand Michel le concierge me raconte la vie de son oncle Hubert et de sa dame ayant élevé une douzaine d’enfants dont plusieurs atteints d’ une grave maladie du sang, et cela dans une très grande pauvreté, cela me  bouleverse. De l’héroïsme au quotidien sans doute soutenu par une foi naïve mais profonde.  …. Mais que d’abnégation… que d’épuisement.. que d’isolement familial cruel .

————–

OU ES-TU POÉSIE QUAND L’HUMANITÉ SOUFFE L’HORREUR?

Pierrot Vagabond