COMME LE SOMMEIL PROFOND QUE JE PRENAIS UNE HEURE AVANT LE SPECTACLE COUCHÉ SUR LE PLANCHER… SOIT SUR LA SCÈNE DERRIÈRE LES RIDEAUX …. SOIT DANS UNE LOGE… SOIT MÊME DANS UN GARDE-ROBE …. A PROFONDÉMENT MARQUÉ MA FAÇON DE MARCHER ONÉRIQUEMENT LA VIE …. COMME SI L’ANCRAGE DANS LE RÉEL ET SES SOUCIS M’ÉTAIT TOUJOURS APPARU PRÉ-POÉTIQUE

Hier soir…. vers 20 heures…. G. et moi …. étions chacun déposés … elle sur son sofa… et moi sur son plancher… tête à l’envers … Je dormais d’un sommeil profond… ventre contre terre, les deux bras libres comme un vol d’oiseaux … Mon libre-arbitre semblait heureux…. séparé de mon intellect …. et c’est le socle abjetal de mon rêve big bang lui-même qui accueillait des vagues de brosses d’être entre lesquelles le cela est lui-même venait se déposer aussi libre que mon libre-arbitre lui-même …. dans une immense joie d’être tous les deux discrètement ailés.

Puis soudain…. ça sonne…. c’est K.,,,,, l’amie de G. … Je me réveille exactement comme quand Denis venait me taper sur l’épaule en me disant qu’on montait sur scène dans 10 minutes ….

Je suis allé la chercher …. Mais en fait … C’était l’artiste de scène qui montait sur la scène qui allait à la rencontre de son public … Quand je me réveillais… j’arrivais sur la scène comme dans un rêve… même le public me semblait irréel…

G. était dans la cuisine… et je dis donc à son amie K. qu’elle arrivait à l’heure même ou je montais sur la scène ….  que je dormais sur le plancher jusqu’à 10 minutes avant d’entrer en scène … et que cela faisait de moi un homme heureux….

Et G. sortir de la cuisine et de dire… De toute façon.. . Pierrot est toujours heureux…. et moi de dire… G. tu me connais trop ….. pas moyen de rien te cacher … et son amie K. de me poser une question:

COMMENT ON FAIT POUR ÊTRE TOUJOURS HEUREUX?

Quand on me pose une question profonde… je suis tellement amoureux de la question que je suis incapable de donner une réponse… et souvent j’ai besoin de 24 heures ou 48 heures  pour réagir…

Et moi de dire à G. ….. Si tu me connais si bien que ça…. tu dois connaître d’avance ma réponse …. et G. de dire…. EGO SUM PAUPER … NIHIL HABEO … ET NIHIL DABO …

wowwww que je lui réponds…. Comment t’as fait pour deviner …. c’est en plein ça

Puis …d’ajouter la traduction …  JE SUIS PAUVRE, JE N’AI RIEN, JE NE DEMANDE RIEN …. Je recule donc dans la cuisine… puis j’entre dans l’atelier de métaphysique comme si c’était une scène…  les deux m’applaudissent par pure intuition … et je chante la chanson EGO SUM PAUPER … NIHIL HABERO … ET NIHIL DABO … Je suis très ému …. 32 ans de carrière sur scène ont vécu de cette phrase ….

Puis de dire çK. et G. .. si vous saviez comme c’était difficile de chasser l’ego … de ne vivre que d’humilité de servir … de tenter de voir de la scène qui avait le plus besoin d’une présence à l’intermission …. Ne jamais boire,, fumer, droguer … être au service de quelque chose de plus grand que soi …

Puis… je quitte prendre une marche pour les laisser parler toutes les deux …. Je réalise soudain que les désirs… c’est comme fumer la cigarette …. ça ne donne pas le bonheur … mais seulement l’accès à d’autres désirs …  Et j’avoue que le monde des désirs n’est pas vraiment ma tasse de thé

La brosse d’être et la beauté du monde accompagnent ma marche… arbre par arbre…. vent dans les feuilles par vent dans les feuilles … Il fait noir… et tout en moi est lumière douce.

Et je pense à ses millions d’enfants qui se meurent de faim ou de blessures de guerre …. à la nano-citoyenneté-planétaire… à la vie personnelle oeuvre d’art … au pays oeuvre d’art … au rêve big bang …. j’aurais tellement aimé pouvoir en faire plus ….

Pierrot vagabond