LE VAGABOND CELESTE DE SIMON GAUTHIER…. LE RÊVE D’UN HOMME

Les Contes Nomades

Le Vagabond céleste
22 avril 2016, 19 h 30

Quatrième Salle du CENTRE NATIONAL DES ARTS
À ottawa

Simon Gauthier, cet égoïniste (il joue de la scie) est arrivé au conte comme on tombe amoureux, avec fougue et passion. Il sera accompagné du musicien Benoit Rolland dans une mise en scène de Daniel Gaudet.

Le Vagabond céleste, c’est l’histoire d’un gars qui a une licence en humour, une maîtrise en vagabondage, un doctorat en intelligence collective. Rien ne fait peur à Pierre Rochette, alias Pierrot. Il troque sa maison contre une paire de bottes pour aller plus loin dans la vie. Certains le croient fou, d’autres crient au génie. Une chose est certaine : quand on choisit la liberté, on ne laisse personne indifférent…

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Au fur et à mesure de mes dialogues avec mon partenaire de recherche intellectuel Michel le concierge, je commence à mieux cerner la thématique du spectacle LE VAGABOND CÉLESTE du conteur international Simon Gauthier, qui se promène autant en Europe qu’au Canada.

Simon raconte le rêve d’un homme qui est celui de tout abandonner pour vagabonder et allumer des rêveurs par quatre questions: 1-Quel est ton rêve? 2- Dans combien de jours? 3-qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve? 4- En quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

Mais l’objectif du spectacle est non pas de célébrer le rêve d’un homme, mais d’ensemencer les personnes humaines de quatre questions pour qu’à leur tour, elles marchent intensément et joyeusement vers leur rêve.

Le vagabond céleste, c’est comme dire…. marche vers ton rêve comme cet homme a marché vers le sien.

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Ce qui me ramène au dictionnaire de vocabulaire d’esthétisme du grand historien d’art Etienne Souriau, publié par les presses universitaires de France.
Comme je l’ai acheté, lu et souligné les 1500 pages… j’ai pu faire une découverte paradigmatique, dans un tout petit extrait de la page 101 sous l’item amour. En voici l’extrait:

« ON POURRAIT ENFIN CONSIDÉRER LES SENTIMENTS RÉELLEMENT VÉCUS COMME LES OEUVRES D’UN ART DE VIVRE. INDÉPENDAMMENT DE TOUTE MUTATION ARTISTIQUE ET DE L’ÉLABORATION DE POÈMES, DE PEINTURES OU SYMPHONIES, PEUT-ÊTRE UN SENTIMENT D’AMOUR TRÈS BEAU ET PORTÉ À UNE SORTE DE PERFECTION POURRAIT-IL ÊTRE CONSIDÉRÉ EN LUI-MÊME COMME UNE OEUVRE D’ART.

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Par un intuition remarquable, Souriau en confondant le sentiment amoureux en lui-même et le sentiment dans sa perfection lorsqu’il est la conséquence du rêve d’une personne….. a malgré lui préfiguré les paramètres mêmes même de LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART.

L’être humain devient une œuvre d’art quand il vit poïétiquement son rêve, la marche vers son rêve dans une perfection émouvante. Et c’est cela que Souriau n’a pas vu. Ce n’est pas le sentiment amoureux ou le vagabondage d’un homme qui est une œuvre d’art en soi, mais la marche vers un rêve, qu’il s’agisse d’un rêve amoureux ou d’un rêve de vagabondage quand il est vécu dans la beauté esthétique la plus artistiquement signée. Mon père appelait ce type d’art, l’art des artistes du quotidien.,

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai incité Michel le concierge à scénariser un film documentaire sur son histoire d’amour avec Marlene, parce que je considérais que le Michel amoureux de sa femme depuis 35 ans était une œuvre d’art dans le sens du dictionnaire d’Etienne Souriau, de la page 101.

C’EST LE RÊVE D’UN HOMME qui, par son rêve amoureux pour sa femme, fait de sa vie une vie personnelle œuvre d’art… et j’intuitionne qu’un pays œuvre d’art pourrait surgir d’une masse très minime de vies personnelles œuvre d’art, un peu comme cela se passe théoriquement avec L’ORDRE SPONTANÉ chez les néo-libéralistes (Polanyi, Hayek Miles et Menger….) mais dans une nouvelle lignée conceptuelle de ce que j’appellerais LE SUBJECTIVISME MÉTHODOLOGIQUE ESTHÉTIQUE.

Soudainement…. UN PAYS OEUVRE D’ART surgit de nulle part (comme l’apparition de la première monnaie), parce qu’une institution non programmée constructivement ou pragmatiquement se dialogue de façon spontanée, non collective, réseautiquement et nano-numériquement mais non holistiquement, de respect et d’abondance par et pour le concept d’une vie œuvre d’art sur la planète terre.

La vie œuvre d’art sur la planète terre, c’est le surgissement d’un nouveau bien mondial qui aura une valeur aussi grande que l’eau, l’air, la paix, la biodiversité. Ce sera l’éco-système existentiel qui donnera peut-être la soif d’une terre gérée pour le mieux-être œuvre d’art de toute l’humanité, sans en oublier un seul humain.

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Pierrot vagabond