Hier, au conseil d’administration de la créativité, nous avons abordé le sujet de la mort… Quand Michel (qui fut déjà dans le passé vendeur de contrats pré-funéraires» a abordé l’importance de planifier …. c’est le vagabond céleste en moi qui dans un grand rire à la mon oncle Paulo a répondu.
J’ai conté à Marlene et à Michel qu’il m’arriverait ce qui est arrivé à Emile Nelligan…. Du moins c’est ce que je me suis dit quand au collège Jean-de-Brébeuf, le père Bienvenue nous a emmené au cimetière Côtes des neiges assister à l’inauguration de la tombe d’Emile Nelligan….
Une société ne peut laisser un errant poétique hors de son événementiel… Nelligan est mort pauvre, malade… Les amis de Nelligan se sont financés pour lui offrir une tombe…
Je me rappelle, ce jour-là très sombre, où le poète Alfred Desrochers a lu devant la tombe de Nelligan son plus grand poème: LE VAISSEAU D’OR
LE VAISSEAU D’OR
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l’or massif :
Ses mâts touchaient l’azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d’amour, cheveux épars, chairs nues,
S’étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l’Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d’or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputé.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu’est devenu mon cœur, navire déserté ?
Hélas ! Il a sombré dans l’abîme du Rêve !…
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J’ai alors dis à Michel… si Marlee et toi mourrez avant moi… donnez tout à la sœur de Marlene que je reparte vagabonder la beauté du monde
LA BEAUTÉ DU MONDE
6 février 2009 – 20 h 50 min
dans la beauté du monde
dans la beauté du monde
je marcherai
deux âmes sioux m’inondent
deux âmes sioux m’inondent
dans votre beauté du monde
France et Jean-René
je marcherai
suis devenu
un arbre qui marche
parce qu’il relève ses racines
un doux vieillard
qui le soir délasse ses bottines
une belle jeune fille
qui r’trousse sa jupe
parce qu’elle dessine
le bout d’ses doigts
dans la rivière
dejà fini
l’été d’hier
reste le canot de Jean-René
les fruits de France et sa bonté
sur leur galerie
de Notre-Dame de Montaubant
je me prépare pour l’hiver
tel un enfant
car mes deux ames sioux
ont fait de moi
un arbre-fou
comme le canot de Jean-René
sur la rivière Batiscan
comme les fruits de sa belle France
de Notre-Dame de Montauban
je traverserai
l’éternité
en marchant
la neige et le vent
Pierrot
vagabond céleste