2 JUIN 2021 … TRAITÉ DES ABS…. TROISIÈME EXPOSÉ…. L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE

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TRAITÉ DES ABS …. 3 IEME EXPOSÉ ……  L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE

16 JANVIER 2021 … 35 JOURS APRÈS LA FIN DE LA BOÎTE À CHANSONS  PARTICIPATIVES DU VIEUX MONTRÉAL … LES DEUX PIERROTS … PANG KANG …  MULTIMILLIARDAIRE ….. ET LE RÊVE DE

QU’EST-CE QUE L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE?

Dans le traité des abs …. Suite à la convocation de la question… quel est ton rêve? ….. Le point de bascule entre l’existence à l’abs-xistence, je  l’appelle: L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE.

A) RÉSUMÉ DU IER EXPOSÉ
Un point commun aux histoires de vie racontée par  Nathalie la peintre, Didier le musicien, Marlene la jardinière, Michel le concierge, Gaelle la métaphysicienne et Pierrot vagabond, me semble le rôle essentiel qu’a eu, dans chacune de nos existences
… la question… Quel est ton rêve?  ….. grâce à laquelle… chacune de nos vies a pu se positionner à un moment ou à un autre versus une perte sévère de sens….. CAR L’ABS-CENCE DE SENS quand elle atteint son point critique dans une vie humaine… semble s’accompagner presque instantanément de la question…. QUEL
EST TON RÊVE?
Dans le premier exposé….. nous nous sommes d’abord demandés… mais que signifie donc ….dans …ABS-CENCE DE SENS …. LE PRÉFIXE AB?
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Selon un des sens du dictionnaire…. il est dit que …. le ab …. c’est l’élément central de la personne humaine, c’est le cœur, muscle noble, siège de la vie et du comportement moral c’est-à-dire source du bien et du mal, élément fondamental de la vie humaine.

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Et c’est à partir de cette surprenante définition d’un ab que m’est venu l’idée D’UN TRAITÉ DES ABS …. dont le premier item s’est imposé à moi sans même que je le vois venir…. et cela en contraste avec l’existence… soit L’ABS-XISTENCE.
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Je définirais l’abs-xistence…. comme …. ce qui émerge lorsqu’une personne humaine se pose en urgence dans son ex-istence….  la question-bascule… quel est ton rêve?
…..
c’est-à-dire  …. la conséquence d’une rupture soudaine et radicale avec son existence actuelle…. portée par l’intuition  qu’au coeur de son coeur est probablement caché un rêve qui est unique à chacun au sens de profondément-sens-de-vie avec lequel il nous
apparaît soudainement important de ne pas tricher.. Comme si c’était une question de vie ou de mort.

Même si on n’arrive pas encore à identifier ce rêve parce qu’il semble se cacher à nous en nous … sous formes de fragments  énigmatiques mais dont, curieusement, on devine depuis toujours inscrits en nous, pour nous … les battements du coeur.
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Mais, qu’est-ce qui me donne cette quasi-certitude abs-xistentielle que dans notre coeur se cache sous une forme ou sous une autre un rêve de vie …. unique à notre personne?
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Dans le ier exposé du traité des abs …. J’ai avancé une première hypothèse… Convoquée par la question-POINT DE BASCULE ……. quel est ton rêve? ….. l’abs- xistence s’accompagne de rarissimes débris de la mémoire du coeur…

et j’ajouterais aujourd’hui à titre de complément au premier exposé….que …..l’existence  elle …. contrairement à l’abs-xistence … est submergée ….  nuit et jour ….  d’un nombre infini de débris de la mémoire du corps.
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Allons un peu plus loin dans l’argumentaire….
Quelle est la différence fondamentale entre les deux mémoires…celle du coeur et celle du corps?
La seconde mémoire, me semble-t-il celle du corps, se veut chaotique et troublante, un peu à l’image de nos rêves la nuit… elle doit constamment gérer des informations contradictoires venant des 5 sens, une mise en catégorie hiérarchisée venant du
cerveau sous des tensions rationnelles, émotives tout autant qu’ imaginatives, comme de la mise en explosion potentielle du champ viscéral de guerre des désirs par les besoins tyranniques issus des  instincts de vie ou de mort.
Mais la iere mémoire, celle du coeur …. me semble-t-il aussi …se visualiserait …. plutôt ….. comme des débris de la mémoire du coeur …. . plus rarissimes … qui se présenteraient sous la forme de fragments enchantés…. qui ressemblent à de petits films amateurs très courts… qu’on aime à revisionner… comme parfois on regarde en famille des vieux petits films amateurs de famille … parce que lorsqu’on les a réellement vécus comme tels et parce qu’ils ont émerveillé À JAMAIS … quelques instants UNIQUES de notre vie……
Au point ou …. quand  surgit la question point de bascule.  QUEL EST TON RÊVE?… ces petits films d’étonnement et d’émerveillements sous forme de fragments…. viennent un à un  ….. nous  accompagner discrètement …..  avec leur capacité d’étonnement et
d’émerveillement toujours aussi vive ….  dans un passage douloureux
presqu’insoutenable d’une  existence ayant perdu son sens en vue d’une abs-xistence depuis toujours rêvée et rêvante …. qui elle….  semble contenir  le pari  de détenir DEPUIS TOUJOURS ET À JAMAIS …. le sens de notre existence.

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Et quand un de ces débris de la mémoire du coeur, un de ces petits films amateurs sous formes de fragments, vient nous rendre visite … le scénario commence et finit toujours de la même manière…. on dirait un petit bout de conte…. un fragment … d’il était une fois … ou il est impossible d’en changer quoi que ce soit dans l’ordre des images qui défilent dans le projecteur du coeur… ni même de se rappeler ce qui s’est passé ou avant ou après….
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Pour bien tenter de vous faire saisir ce qu’est un débris de la mémoire du coeur….Je vous ai donc raconté , dans dans le ier exposé du traité des abs …, un de mes propres débris de la mémoire du coeur, … INTITULÉ LA PIÈCE DE THÉÂTRE DE MOLIÈRE EN VERS …. qui fut convoqué par la question point de bascule… quel est ton rêve?… et qui m’a fait basculé de l’existence à l’abs-xistence… même si, à l’époque,  je n’avais pas encore les mots pour le dire.
En conséquence de quoi , dans la deuxième partie du deuxième exposé sur le traité des abs…. j’aimerais procéder méthodologiquement de la façon suivante…
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A) je vais d’abord reprendre  ….le texte de ce débris de la mémoire du coeur.. la pièce de théâtre en vers de Molière, tel qu’écrit et lu à titre d’anecdote …. lors du ier exposé du traité des abs.
B) pour ensuite tenter d’analyser avec vous… au niveau épistémologique …. LES CARACTÉRISTIQUES  ….. DE CE CONSTITUE INFINIMENT PLUS QU’UNE ANECDOTE, MAIS UN RÉEL DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU COEUR ….
caractéristiques qui en font un marqueur-point-de-bascule majeur ….  de la question … quel est ton rêve? …. dans le passage entre l’existence et l’abs-xistence…. chez tout être humain à la recherche du sens de sa vie.

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Molière : biographie, actualités et émissions France Culture

ANECDOTE … PIÈCE DE MOLIÈRE À LA RADIO.
récit raconté dans le blogue du 8 novembre 2019.

6 B): INTRODUCTION AU ABS DE L’EXPOSÉ 2: UN DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU COEUR RÉ-ENQUÊTÉ….

RÉCIT DE CE DÉBRIS DE LA MÉMOIRE DU COEUR TEL QU’ÉCRIT ET LU DANS LE IER EXPOSÉ DU TRAITÉ DES ABS.
Je devais avoir moins de 30 ans… J’étais marié…. et C. tenait à ce que , ce Noel-là ou ce jour de l’an là… je me dépêche d’arriver après ma prestation à la brasserie «les raftmen» de Hull pour fêter avec sa famille….Il est minuit… Je termine… Je sors… tempête de neige… Mon bouchon de gaz s’ouvrait avec une clé… Je tente de l’ouvrir…
ma clé crochit… Je la laisse dedans pour ne pas provoquer l’irréparable… Il me reste juste assez de gaz pour me rendre à Montréal que je me dis et respecter ma parole…Je prends la route… et soudain… la radio fm de Radio-Canada passe en cette nuit de Noel
ou du jour de l’an… je ne sais trop… une pièce de Molière en vers…. Je suis ému aux larmes… Et je me dis… comment se peut-il qu’en cette nuit de Noel ou du jour de l’an… pris dans une tempête de neige sur l’autoroute… je puisse recevoir le cadeau d’une pièce de théâtre de Molière en vers…Il ne me reste presque plus de gaz… qu’importe…la poésie avant tout… j’écoute la pièce de Molière au complet… et les vers dansent comme de la neige folle… Je suis heureux… Je repars… Il doit être près de 3 heures du matin…. Qu’importe… Je vais être bientôt à sec de gaz… et soudain… j’arrête à une entrée… station de gaz… elle est ouverte… quand même… le Monsieur joue avec mon bouchon de gaz… il casse la clé mais l’ouvre en même temps… Il remplit l’auto d’essence…Il doit
être 4 heures du matin quand j’arrive…. mon ex me dit… «tu m’as trompé» … et je lui réponds «OUI, AVEC UN PERSONNAGE DE MOLIÈRE» Et je vais me coucher….  .

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Dans le traité des abs …. Le point de bascule entre l’existence à l’abs-xistence, je  l’appelle: L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE.

Reprenons l’exemple déjà utilisé pour exprimer, dans un premier temps,  la différence entre l’ex-istence et l’abs-xistence…  soit l’anecdote de la pièce de théâtre en vers de Molière… vécue comme un débris de la mémoire du coeur.

J’en relirai le texte, que vous connaissez déjà … en l’entrecoupant de commentaires pour mieux cerner la notion qui en découle soit celle de

RÊVANCE ABS-XISTENTIELLE.

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Le texte commence par la phrase suivante:

RÉCIT

Je me rappelle… Je devais avoir moins de 30 ans… J’étais marié….

COMMENTAIRE

Quelle drôle d’histoire que ce mariage… avant …. Je vivais en chambre dans le Vieux Montréal, heureux et le soir je chantais au café St-Vincent… J’avais réussi dans un temps à n’habiter que la poésie. Le décors était parfait…. Un poète Paul Gouin, indépendant de fortune, avait acheté cet immeuble pour que Jeanne, sa maitresse y ouvre un café avec une scène…. Juste devant, y a la ruelle des peintres…. On aurait dit un village impressionniste blotti dans le rêve du poète Paul Gouin…. Une vraie carte postale d’une bohème aristocratique heureuse…. Le temps s’était arrêté de lui-même…

J’osais à peine respirer tellement j’étais ébloui de cet enchantement de vivre poétiquement sous forme de boîte à chansons … je n’étais rien, je n’avais rien… J’habitais une petite chambre sur la rue St-Paul dans le vieux Montréal, dernier étage, dans un grenier…. Il faisait froid, il faisait faim… mais j’avais mon cahier de chansons….ma guitare  et un vieux dactylo pour en inscrire de nouvelles tout en tentant d’en déchiffrer les accords….

Parce que je ne connaissais aucune chanson par coeur … sauf… la bohème de Charles Aznavour…. mais j’apprenais du Brassens, du Ferré, du Ferrat, du Félix Leclerc, Ferland, Vigneault, du folklore québécois… Et je composais les miennes à travers cela.

Je gagnais 45 dollars par semaine… 15 pour ma chambre, 15 pour manger 15 en banque… Comme j’avais besoin de rien…. le peu que ce gain représentait me parut somptueux. Parce que c’était de l’argent uniquement gagné par mon rêve …. sans concession pour les irritants reliés aux biens matériels du quotidien.

Vers 5 heures du soir, Je marchais à pied de ma chambre au café St-Vincent… que celle qu’on appelait gentiment …. la mère Martin ….. gardait ouvert l’hiver même s’il n’y avait pas assez de monde dans la salle pour que cela soit rentable…

Et sur scène, je m’enfonçais dans mon cahier de chansons comme on habite un rêve sous forme d’écriture qui cache des fragments de rêvance heureuse. Chansons dont je relisais les textes en les chantants comme si c’était la première fois que j’en prenais connaissance par le biais de la beauté du monde en chacune d’elle.

Madame martin et Monsieur Gouin habitaient en haut du café St-Vincent…. le petit ascenseur étant situé juste à la droite de la scène… Il arrivait parfois que le poète Paul Gouin descende en plein spectacle en robe de chambre par le petit ascenseur… y restait quelques minutes, s’assoyait en sirotant un cognac …. puis remontait….

Il faut dire que ce qui comptait pour Paul, c’est que le public chante comme s’il était autour d’un feu de camp…. que le chansonnier-animateur se fasse poète de lui-même par le respect de la poésie même du rêve de Paul et de Jeanne qui avait donné naissance à ce café.

Puis entre les sets…. Ah marcher le vieux Montréal , quand même… c’était marcher un rêve qui contenait un rêve…. Un village de carte postale bien caché dans le tissu urbain de Montréal.

Chez le père Leduc, une espèce de shack bar ouvert 24 heures par jour pour les villageois du quartier, le poète Paul Gouin avait sa table réservée dans le fond pour écrire sa poésie…

A l’époque, je n’avais pas les mots… mais je peux dire que, pendant au moins deux ans,,, j’ai vagabondé l’abs-xistence en chantant sur scène trois ou 4 soirs par semaine, 52 semaines par année … sans avoir eu besoin d’ex-ister…. tout à fait abs-ent de toute existence…..  pauvre, sans le sou, sans dépendance, juste heureux de rêver…..  heureux au coeur d’un rêve infiniment plus grand que le mien, le rêve  du poète Paul Gouin.

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Mon père avait fini par me retrouver… et, inquiet de mes choix de vie, m’avait dit… tu devrais te marier… J’avais personne…. un soir une jeune femme qui ne buvait que de l’eau était dans la salle… je l’avais remarqué… je suis descendu de la scène et je lui ai dit… mon père m’a demandé de me marier… un des critères c’est que la personne ne boive pas… alors si ça vous intéresse…. (du moins c’est mon souvenir)

Puis, d’un soir de scène à l’autre, les lois de l’attraction se camoufflant en moi pour ne pas nuire à la survie de l’espèce…. je me mariai et soudainement, dès le lendemain du mariage, la poésie me déserta, aussi énigmatiquement  qu’elle m’était venue.

Cela se produisit par le biais d’un événement tout simple… j’avais un lit à trois pattes et la quatrième était remplacée par un dictionnaire… Le mariage fit en sorte que le besoin d’acquérir des biens matériels devint besoin essentiel… et c’est quand je vis mon lit à 3 pattes sortir de l’appartement avec le dictionnaire pour être remplacé par un lit neuf que je vis la poésie me fuir avec lui, parce que je l’avais trahie dans son intrinsèque.

Ce qui annonce déjà une notion du traité des abs dont nous parlerons au 3ieme entretien …. soit celle illustrée par le dictionnaire servant de patte de lit comme étant UN SOCLE ABS-JETAL.

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Et ce voir ce simple dictionnaire me fuyant poétiquement ,,,,, j’en fus profondément blessé. J’avais confondu le rêve de mon père avec le mien… je ne m’étais pas rendu compte que j’étais déjà marié avec la poésie. Je n’avais pas le mots… mais je savais que seule la fuite me permettrait peut-être de faire le point…

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SUITE DU RÉCIT

C’est ainsi que je me mis à ex-ister… marié avec une femme charmante.. qui …. tenait, avec raison d’ailleurs … à ce que , ce Noel-là ou ce jour de l’an là… je me dépêche de partir de Hull après ma prestation sur scène à la brasserie «les raftmen» qui finissait à minuit ….   pour fêter avec sa famille…. la mienne étant à l’extérieur de Montréal.

COMMENTAIRE

Le seul moyen que j’avais trouvé pour tenter de reconquérir la poésie en moi fut de partir en tournée le plus souvent possible… de ne passer entre deux spectacles que pour faire mon lavage et le nécessaire relié à mes responsabilités d’ex-istant…

Je cherchais quelque chose qui n’ex-iste pas…. qui n’a jamais ex-isté et qui n’ex-istera jamais. Et je vivais cela nuit et jour… jour et nuit …

J’adorais aller chanter aux îles de la Madeleine au couvent chez Gaspard. Car chaque contrat durait un mois…. wowwww…. Je dormais seul dans le couvent au dernier étage, la nuit… Je vivais dans le silence le plus total… Je marchais les rouleaux de neige, je cherchais à sortir de l’ex-istance en n’ex-istant pas , tout en chantant le soir. Je cognais aux portes de mon rêve mais même le réussir ne m’intéressait pas à moins qu’en même temps j’en découvre les lois pour que tous puissent avoir accès à ce que j’appelle aujourd’hui L’ERRANCE POÉTIQUE.

qu’est-ce que l’errance poétique, c’est le droit absolu de vagabonder la vie comme si on était son poète et elle notre poème. Nous y reviendrons…. lorsque nous aborderons, dans un quatrième temos, l’item de L’ABS-POÉSIE.

En fait, il n’y avait qu’aux iles de la Madeleine ou je pouvais dans la réclusion la plus absolue poursuivre mes recherches sur le rapport entre ma vie et le rêve de ma vie, ce que j’appelle aujourd’hui dans le traité des abs, le rapport entre l’ex-istence et l’abs-xistence.

Tous les autres endroits ou je chantais au Québec, dont la brasserie les rafftmens à Hull, se vivaient plutôt comme d’incessants voyages en automobile ou, d’un spectacle à l’autre, on avait à peine le temps de ne plus exister pour mieux saisir pourquoi l’existence devient si problématique en soi quand on est ……un rêveur-chercheur de lois qui rendent possibles cet rêvance enchantée sur terre..

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SUITE DU RÉCIT

Il est minuit… Je termine ma prestation à la brasserie les raftmen de Hull… Je sors… tempête de neige… Mon bouchon de gaz s’ouvrait avec une clé… Je tente de l’ouvrir… ma clé crochit… Je la laisse dedans pour ne pas provoquer l’irréparable… Il me reste juste assez de gaz pour me rendre à Montréal que je me dis et respecter ma parole…

COMMENTAIRE

Dans le fil de l’existence, il arrive parfois que des brisures impossibles de temporalité soudain vous sorte de l’état zombie-d’exister …

Il est minuit… je suis bien intentionné ma clé casse dans le bouchon de gaz… J’ai à peine du gaz pour me rendre à Montréal et respecter ma promesse… Je décide de jouer le tout pour le tout… Je pars même si j’ai toutes les chances de ne pas y arriver… surtout qu’il y a en plus ….. une véritable tempête de neige qui s’amorce.

. wow…. Je provoque l’impossible…. Je me rendrai coûte que coûte pour la fête… Je ferai un homme responsable de moi … puis finalement je fonce….

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SUITE DU RÉCIT

Je prends la route… et soudain… la radio fm de Radio-Canada passe en cette nuit de Noel ou du jour de l’an… je ne sais trop… une pièce de Molière en vers commence…. Je suis ému aux larmes… Et je me dis… comment se peut-il qu’en cette nuit de Noel ou du jour de l’an… pris dans une tempête de neige sur l’autoroute… je puisse recevoir le cadeau d’une pièce de théâtre de Molière en vers…

Il ne me reste presque plus de gaz… qu’importe… la poésie avant tout… j’écoute la pièce de Molière au complet… et les vers dansent comme de la neige folle… Je suis heureux…

COMMENTAIRE

Une tempête de neige, une auto immobilisée avec un bouchon de gaz brisé, la nuit même de Noel ou du jour de l’an et une pièce de Molière…. me voilà soudain propulsé hors temps, hors réalité, hors servitude…. dans ce que je vis comme un évènement qui fait battre mon coeur comme pour me dire quelque chose d’essentiel que je n’arrive pas à déchiffrer.

C’est la nuit, je n’ai presque plus de gaz, on est dans une tempête de neige et les vers de Molière dansent….

On dirait un rêve dans un rêve…. C’est peut-être ça la poésie que je me suis dit… Un rêve dans un rêve….

Aujourd’hui, par le traité des abs … je peux dire que j’ai vécu un débris de la mémoire du coeur qu’on pourrait définir comme une séquence d’abs-rêvance enchantée

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SUITE DU RÉCIT

Je repars… Il doit être près de 3 heures du matin….Qu’importe… Je vais être bientôt à sec de gaz… qu’importe …. au moment ou j’allais manquer de gazet soudain… j’arrête à une entrée… station de gaz… elle est ouverte… quand même… le Monsieur joue avec mon bouchon de gaz… il casse la clé mais l’ouvre en même temps… Il remplit l’auto d’essence… Il y pose un  chiffon pour boucher l’ouverture… Je repars…

Il doit être 4 heures du matin quand j’arrive…. mon ex me dit… «tu m’as trompé» … et je lui réponds «OUI, AVEC UN PERSONNAGE DE MOLIÈRE»

Et je vais me coucher….  Oui j’ai commis le crime de tromper mon ex- femme avec la poésie de Molière…. et j’en ai payé le prix….

COMMENTAIRE

Je ne me rappelle plus rien de ce mariage-là… mais le petit film amateur de la nuit de la pièce de Molière, je peux le rejouer et le rejouer avec le même enchantement avec lequel je l’ai vécu la première fois.

CONCLUSION

QU’EST-CE QUE L’ABS-RÊVANCE ENCHANTÉE?

C’est un débris de la mémoire du coeur, portant le secret d’une suite de débris de la mémoire du coeur qui, de l’enfance à l’âge adulte, contient , par fragments tout le rêve d’une vie dans sa convocation ultime, témoignant d’une suite de points de bascule entre l’existence et l’abs-xistente, ou bien dit autrement….  entre la condition humaine reliée à l’espéce et la vie personnelle oeuvre d’art relié à la personne humaine comme humanité oeuvre d’art en soi.