PERSONNALITÉ DE LA SEMAINE, DAX DASILVA

Personnalité de la semaine: Dax Dasilva

En mars dernier, la société de solutions informatiques Lightspeed est allé chercher au bas mot 240 millions lors de son entrée en Bourse. L’entreprise montréalaise, dont la valeur des actions a bondi de 40 % depuis, vaut maintenant 1,9 milliard en capitalisation boursière. Son fondateur, Dax Dasilva, est notre personnalité de la semaine.

La première fois que l’homme d’affaires Dax Dasilva a été choisi personnalité de la semaine de La Presse, c’était en 2012.

Son entreprise, Lightspeed, une société de solutions informatiques clés en main et conviviales – Dasilva adore les approches à la Apple – pour boutiques et restaurants, venait de recevoir un investissement de 30 millions de dollars du fonds Accel Partners de Palo Alto, en Californie, des gens qui avaient aussi investi au départ dans Facebook, Groupon et Angry Bird. À l’époque, c’était énorme comme percée pour la société fondée en 2005 par le jeune homme d’affaires venu de Vancouver à Montréal.

Le 8 mars dernier, sept ans plus tard, après une tournée épuisante dans neuf villes du Canada et des États-Unis pour séduire les investisseurs, Lightspeed est entrée en Bourse, avec un grand succès, pour aller chercher au bas mot 240 millions, huit fois plus qu’en 2012, en vendant des actions à 16 $. Celles-ci ont depuis bondi de plus de 40 % et l’entreprise vaut maintenant 1,9 milliard en capitalisation boursière.

Pas mal pour un garçon qui a commencé à programmer quand il avait 13 ans, après avoir reçu un ordinateur en cadeau. Et dont l’entreprise compte maintenant 47 000 clients dans le monde entier, et plus de 700 employés déployés dans des bureaux de Montréal à Gand, en Belgique, où Lightspeed a acheté une petite entreprise il y a quelque temps pour son application pour les restaurants. Mais parmi les huit bureaux, c’est celui de Montréal, rue Saint-Antoine, dans l’ancienne gare Viger, qui est le plus important. Lightspeed est fièrement montréalaise.

« Quand j’étais enfant, j’aimais l’idée d’avoir un jour ma propre entreprise de logiciels et j’étais obsédé par Apple », confie l’homme d’affaires en entrevue.

Ouvert sur le monde

Des études en informatique amorcées à l’Université de Colombie-Britannique n’ont toutefois pas duré. « J’avais l’impression de savoir ce que je devais savoir en programmation, explique-t-il, puisque je l’avais appris depuis longtemps. »

À la place, le jeune étudiant bifurque vers les études religieuses et l’histoire de l’art. La culture tient aussi une importante place dans la vie du programmeur, fasciné par la spiritualité.

Dax Dasilva tient à dire que son entreprise est autant ancrée dans le code qu’elle l’est dans tout ce qui est culturel.

Dasilva. D’où vient ce nom ? Du Portugal, jadis. Mais les parents de l’homme d’affaires sont nés en Ouganda, de parents eux-mêmes originaires de Goa, un comptoir indo-portugais. Et Dax, lui, est né en Colombie-Britannique, ses parents ayant préféré quitter l’Afrique pour s’établir dans le pays jadis dirigé par le père de Justin Trudeau, qui les a accueillis à bras ouverts.

Le père de Dax était graphiste et travaillait en communications, un savoir qui a influencé le jeune programmeur, notamment pour la création des univers de ses logiciels, alors que sa mère travaillait avec les personnes âgées. « Une femme qui a toujours pris soin des autres », dit-il. « Je crois que je tiens des deux. »

Livre à venir

À la fin du mois, Dax Dasilva publiera un livre, Age of Union. L’ouvrage, explique-t-il, parle de leadership, de culture, de spiritualité et d’environnement. Le fil conducteur : comment déclenche-t-on le changement, comment allume-t-on l’étincelle qui amène les agents de changement à passer à l’action ? Le tout par l’entremise de récits et d’anecdotes sur sa propre expérience.

Parce que la vie de Dasilva n’a pas été linéaire. Né dans une famille catholique, il s’est converti au judaïsme en chemin tout en embrassant son identité. Dasilva est homosexuel et activement engagé auprès de la communauté LGBTQ. Dans son CV, il y a aussi un centre culturel créé il y a quatre ans dans le Mile-Ex, Never Apart, qui présente des expositions différentes chaque saison, qui a son propre magazine, des émissions de télé. « Ce qu’on fait, dit l’homme d’affaires, c’est qu’on utilise la culture pour connecter différentes communautés.