LE VAGABOND CÉLESTE MARCHE L’UQAM COMME GRAND-PÈRE LUCIEN, MON ONCLE PAULO ET MON PÈRE ROGER MARCHAIENT LA VILLE DE LA TUQUE…. PAR LES LOIS DE LA MUSIQUE CLASSIQUE TELLES QUE LES TRAVAILLEURS DU MOULIN À PAPIER AVAIENT APPRIS À JOUER EN HARMONIE POUR POVOIR CÉLÉBRER LA BEAUTÉ DU MONDE PAR LEURS INSTRUMENTS

N’IMPORTE QUI
QUI NE TRICHE PAS
FAIT DES LIEUX QU’IL MARCHE
LE RÉCEPTACLE
DES QUALIS
DE LA BEAUTÉ DU MONDE

ET CELA
DE FAÇON UNIVERSELLE.

Puisque j’ai arrêté de lire et que je me consacre à mes dessins qui ne parlent que des lieux de mon enfance où , selon mon hypothèse, se cachent les qualis du multivers, je me rends compte que cet été, je vivrai à La Tuque, y prendrai une chambre et marcherai le quadrilataire que marchaient chaque jour Mon grand-père Lucien, mon oncle Paulo, et mon père Roger…

Non seulement ils étaient unis par la musique classique (qui oblige une ville à enseigner la beauté du monde par l’harmonie musicale), mais ils apprenaient que lorsque tu joues en gagne de la musique classique, la moindre tricherie devient une fausse note intolérable à l’oreille.

Alors, dimanche le 24 mars 2019, après notre conseil d’administration de la créativité du matin avec Marlene et Michel, je suis allé à l’UQAM pour écrire 3 blogues, puis faire mes dessins et enfin écouter un autre film de John Wayne.

John Wayne était notre code de conduite duquel trônait notre hégémonie mâle sur la mise en épique d’un quotidien difficile. Maurice Richard, Roger Rochette Gaston Lebel et John Wayne, c’était la même chose… Tout ce que les curés pouvaient faire, c’est de contrôler par leurs femmes au confessionnel le côté trop sauvage d’une liberté issue des coureurs des bois. Ce qui donnait un féminisme chrétien, un matriarcat en colère dirigé par des curés tricheurs. Mon grand-père Lucien qui avait été bedeau d’une paroisse m’avait dit que sur trois prêtres du presbytère, l’un était un pédéraste, l’autre un alcoolique et le troisième lui semblait avoir de l’allure.

Nous les petits gars, pour grandir, il fallait se sauver et de nos mères, et de nos curés, et regarder bien droit du côté des hobos pour faire exploser un horizon tentaculaire.

Il y avait 2 voies ferrées aux deux extrémités de la ville de La Tuque. La petite d’en haut qui menait au moulin à papier et qui séparait les capitalistes protestants qui ne parlaient qu’anglais et à l’autre extrémité, la grande voie ferrée et les hobos qui nous enseignaient la liberté en sautant des dessus des wagons de train…

Entre les deux, nous les enfants-garçons , on jouait à Zorro et à John Wayne. On apprenait les codes sociaux qui aujourd’hui ne pourraient même plus être enseignés dans les écoles à cause du féminisme radical qui, de bon droit je crois, donne enfin aux femmes du 21eme siècle un droit et un devoir de respect et d’équité.

Mais quand j’étais petit, si on jouait à la cachette avec les filles, souvent, on les laissait dans leurs cachettes sans essayer de les trouver parce qu’entre temps nous les petits gars on avait changé de jeux…

Notre rue Gouin, c’était le fondement même de la texture dysfonctionnelle d’une liberté avachie… De notre maison des Rochettes, on pouvait voir les hommes à 4h. p.m. descendre un à un la rue Tessier (celle de Felix Leclerc) avec leur boîte à lunch pendant que sur les galeries leurs femmes les attendait… Ils arrivaient… allaient dans leur atelier… 2 bières….

Mon père était pour l’époque un homme à peu près libre… Il ne travaillait pas au moulin, mais dans un magasin de linge et le soir à l’h¸otel, 4 soirs par semaine, il jouait de la musique… Comme il ne buvait que du lait, jamais de boisson et qu’il refusait de tricher en levant sa trompette dans les airs et en fermant les yeux, nous pouvions comparer le degré de liberté dont nous les enfants jouissions dans la maison avec celle des enfants de nos voisins.

DERRIÈRE CHAQUE PORTE
IL Y A UN DRAME…

C’est de mon enfance, je crois, que je tiens cette peur viscéral du matriarcat chrétien dirigé par des curés dans des confessionnaux….

A partir du dessin 17, faits hier après-midi… on voit le monde JOHN WAYNE» des hommes de La Tuque prendre espace… ex: P,17 une croix dans un cercle… Mon grand-père Lucien vide le salon, sort les meubles dehors, pour faire de la musique au jour de l’an… la boisson fait que ses fils et des amis se battent à coup de poingt… mais le lendemain matin, tous sans exception viennent recevoir la bénédiction familiale de Lucien Rochette (Le père de Lucien étant mort jeune en tombant d’une couverture pelletant de la neige… il est mort d’ailleurs en pleine tempête de neige… ordonnant à sa femme de jouer du petit accordéon à pitons pour faire danser les enfants en pieds de bas, pour pas qu’ils entendent le soir de Noel, les cris d’un agonisant.

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dessin page 18…

Le petit lac St-Louis en bas de la rue Gouin trône en gros… Le soir, les couples le marchent… Rachel Lebel et Pierrette Lebel y marchent main dans la main avec leur chum respectif… et soudain un soir… les deux sœurs changent leur chum.. qu’elles ont finalement marié.

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dessin p.19

Mon père dans un cercle, Monsieur Founier en arrière de chez nous qui construit sa maison à côté de la vieille cabane qu’il habite et lave et entretiens son auto… On ne voit jamais sa femme…

Et j’écris sur le dessin?

Où est ma mère?
Où est ma mère?
où est la mère de mon père?
Où sont les femmes de la ville?

Sur ma rue, les femmes élevaient les enfants comme si elles avaient été dans un terrain de camping…

Qui est ma mère?

J’ai eu trois mères je crois

a) une mère avant la télévision
b) une mère après la télévision
c) une mère avec l’arrivée d’Internet.

Mon père ne vivait que dans la beauté des qualis… ma mère … je ne l’ai jamais vraiment vu vivre une errance poétique… Pourquoi? Ma mère m’a déjà dit quelle avait été une très bonne mère de famille mais une très mauvaise épouse… Pourquoi?

Les qualis de mon enfance étaient-ils accessibles aux femmes de la ville de La tuque? Je marcherai la ville de La Tuque cet été en dessinant mes cahiers à la Paul Valery à partir de ces questions.

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dessin 20

Je suis petit… le ier de toute la famille des Rochette… le dimanche soir, ma mère me laisse écouter la t.v. jusqu’à minuit.. parce qu’elle attend que mon père rentre de l’hôtel où il joue de la musique et qu’il finira vers 3 heures du matin… Je découvre Henri Guillemin et ses conférences et surtout le ciné-club…

(www.reveursequitables.com/cahier de presse/ monsieur 2.7k/ un m d’un récit philosophique téléchargeable gratuitement sur internet)

Celle que j’appelle ma tante Rose est en larme… son mari prétextant s’acheter des cigarettes s’est enfui… on ne le reverra jamais… c’est mon frère Claude qui travaillant à l’impôt fédéral retrouvera par hasard…beaucoup plus tard… sa trace dans une autre province du Canada où l’homme a refait sa vie..

J’ai dessiné notre maison et y ai mis le mot musique… En effet, par mon père et sa trompette… notre maison ne fut que musique… au point où quelques années plus tard, il réunit le dimanche matin ses 5 ou 6 enfants et nous fit faire un chœur à 6 voix différentes. C’est ainsi que non seulement nous chantâmes devant l’appareil téléphonique ouvert pour le maire Filion, mais que, grâce à cet enseignement, je me retrouvai, l’année de l’ouverture de la Place des arts, sur scène dans une imitation de la famille Trapp avec l’harmonie de La Tuque.

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dessin 21

OÙ SONT LES QUALIS UNIVERSAUX?

J’ai dessiné des institutions, celles des protestants, celles des catholiques…. avec une croix sur le carré de l’hôpital… LES QUALIS UNIVERSAUX NE SE CACHENT PAS DANS AUCUNE INSTITUTION… POURQUOI?

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dessin 22

titre: les propriétaires du moulin à papier

absents…absents…absents…. la liberté… la vraie liberté… qui fut vraiment libre à La Tuque?… j’ai dessiné un petit carré avec un point d’interrogation à l’intérieur… et je me rends compte e écrivant ce blogue que seuls LES HOBBOS SUR LES TRAINS POUVAIENT FIÈREMENT REVENDIQUER D’ÊTRE UN POINT D’INTERROGATION À LA HAUTEUR DE LEUR CODITION HUMAINNE AFFRANCHIE… mais de quoi?

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dessin 23… la musique du moulin, la fanfare…

et j’écris… si tu veux vraiment avoir accès aux qualis du multivers, tu dois d’abord avoir accès AUX QUALIS DE TA NON-TRICHERIE. La ville de La Tuque, si je marche les pas de mon père Roger cet été quand il transportait sa trompette comme moi je transportais ma guitare, je découvrerai peut être la mémoire des lieux, comme les jardins de Marlene où le parc qu’on a donné à Michel en l’appelant de son nom en contient aussi…

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les dessins 24, 25, 26 ont été faits pendant le conseil d’administration de la créativité de ce lundi matin… Je dis à Michel: Je marche l’UQAM comme mon père a marché la ville de La Tuque, comme Félix Leclerc signait ses contrats d’une poignée de main uniquement, comme Maurice Richard comptait des buts, comme John Wayne marchait le far west, comme Zorro marchait la nuit…

 

En fait… nous avons fini notre conseil d’administration de la créativité de ce matin sur cette phrase écrite à la page 26 de mon cahier à la Paul Valery

 

N’IMPORTE QUI, QUI NE TRICHE PAS, FAIT DES LIEUX QU’IL MARCHE, DES ARTÉFACTS DE LA BEAUTÉ DU MONDE, TEXTURÉS DE QUALIS UNIVERSAUX.

à suivre..

Pierrot vagabond