L’IMPRESSION 3 D POUR COLONISER LA LUNE

L’avez-vous vu? L’impression 3D pour coloniser la Lune et les crottes cubiques du wombat

Publié le vendredi 23 novembre 2018 à 16 h 02
Mis à jour à 5 h 23

Des habitations lunaires créées à partir d’imprimantes 3D et les mystérieuses crottes en cube du wombat enfin expliquées. Voici quelques nouvelles que vous auriez pu manquer cette semaine.

Un texte d’Alain Labelle

1. Une colonie sur la Lune imprimée en 3D
Représentation artistique d’une colonie humaine sur la Lune. Représentation artistique d’une colonie humaine sur la Lune Photo : RegoLight
À l’heure où un projet d’une présence humaine permanente sur la Lune est de plus en plus discuté, un groupe de scientifiques mandaté par l’Agence spatiale européenne a imaginé ce à quoi pourrait ressembler une colonie sur la Lune.

Ce premier village humain construit ailleurs que sur Terre serait principalement bâti et entretenu à l’aide de l’impression 3D, ce qui permettra selon les chercheurs de réduire la dépendance logistique des colons à la Terre.

Illustration artistique de la construction d’un module d’habitat lunaire à l’aide de l’impression 3D. Illustration artistique de la construction d’un module d’habitat lunaire à l’aide de l’impression 3D Photo : RegoLight
La fabrication des modules d’habitat, des panneaux solaires, des outils, et même de vêtements et d’accessoires de tous les jours, pourra être réalisée grâce à l’impression 3D.

L’objectif étant d’être le plus autonome possible de la planète mère en imprimant autant de structures, d’objets et de pièces de rechange que possible à partir du régolithe lunaire, ou en utilisant et réutilisant les matériaux apportés pour des missions, plutôt que de compter continuellement sur le long et coûteux approvisionnement en provenance de la Terre. D’autres matériaux pourraient provenir de la surface et du sous-sol de la Lune elle-même.

La NASA affirme que la première mission d’un projet de base lunaire pourrait prendre la direction du satellite naturel de la Terre d’ici la fin de la décennie 2020.

2. L’énigme de la crotte du wombat enfin résolue

Un wombat au parc national de Narawntapu, en Australie. Un wombat du parc national de Narawntapu, en Australie Photo : Getty Images/keiichihiki
Ce petit marsupial herbivore d’Australie pourrait être reconnu pour son caractère docile ou parce qu’il est mignon. Mais non, ce sont ses excréments uniques en leur genre qui retiennent l’attention. Alors que les autres espèces produisent des étrons, des bouses et autres boulettes, l’excentrique wombat produit quant à lui des crottes en forme de cube!

Des crottes de wombat. Des crottes de wombat Photo : Georgia Tech/P. Yang and D. Hu
L’ingénieure en biomécanique américaine Patricia Yang, spécialiste des excréments, s’est penchée sur la question et a finalement réussi à y apporter une réponse. Son équipe a analysé l’intestin de l’animal pour constater qu’à l’extrémité de l’organe, les fèces passent d’un état liquide à un état solide, ce qui mène à la création de cubes de 2 cm de côté.

Selon ces chercheurs, le changement de forme est dû aux propriétés élastiques de la paroi intestinale. Ils ont établi que la paroi de l’intestin de la bête ne s’étire pas uniformément, ce qui mène à la formation de cubes. Ainsi, les faces du cube correspondent aux endroits où les parois intestinales sont le plus rigides, et les arrêtent aux endroits où elles sont le plus souples.

L’explication de la formation de ces déjections « uniques dans le règne animal » réside donc dans la variation d’élasticité des parois intestinales de ces marsupiaux.

3. Un déluge annuel de 12 jours de pluie

De la pluie tombe sur un parapluie. Les journées extrêmement pluvieuses varient en fonction de l’endroit et de la saison. Photo : iStock
En moyenne, sur l’ensemble de la planète, la moitié des précipitations annuelles tombe en douze journées seulement, montrent les données recueillies par des scientifiques américains et suisses.

Ces chercheurs ont analysé les données météorologiques de 185 stations à travers le monde entre 1999 et 2014. La période a été choisie pour tenir compte des variations climatiques dues à des phénomènes tels qu’El Niño.

Ils ont aussi établi que quatre jours de l’année concentrent un quart du volume total des pluies annuelles à un endroit donné; 8,4 % des pluies tombent en une seule journée, 30 % en 5 jours et 75 % en 27 jours.

Évidemment, les journées extrêmement pluvieuses varient en fonction de l’endroit et de la saison.

Ce phénomène de pluies soutenues, concentrées sur quelques jours, risque de s’aggraver avec le réchauffement climatique, estiment les scientifiques. Selon eux, d’ici la fin du siècle, les modèles climatiques prévoient que cette distribution inégale de la pluie et de la neige deviendra encore plus asymétrique, la moitié des précipitations annuelles tombera en 11 jours.

4. Un hydrogel qui s’accroche naturellement aux cartilages et aux tissus mous

L’hydrogel. L’hydrogel est composé à près de 90 % d’eau. Photo : EPFL
Un hydrogel composé à près de 90 % d’eau, qui a la faculté de s’accrocher naturellement à des tissus mous, a été mis au point par des chercheurs helvétiques.

En la dotant de cellules réparatrices, cette substance pourra permettre la régénération de tissus endommagés, et ainsi aider à réparer des cœurs blessés, à faire repousser des tissus cérébraux ou à panser des plaies.

Les scientifiques affirment que cette nouvelle forme de matériau possède des propriétés adhésives inégalées, une caractéristique qui pourrait également être utile pour réparer le cartilage et le ménisque qui ne se régénèrent pas en cas de dommage en raison d’une faible vascularisation. L’injection de l’hydrogel pourrait stimuler la régénération des tissus.

Il faut savoir que les hydrogels présentement sur le marché peinent à rester en place après avoir été appliqués sur une zone endommagée.

5. Un énorme mammifère parmi les dinosaures

Représentation artistique d’un Lisowicia bojani. Représentation artistique d’un Lisowicia bojani Photo : Académie polonaise des Sciences
Les restes d’un mammifère herbivore de la taille d’un éléphant qui vivait il y a 205 à 210 millions d’années ont été découverts en Pologne.

L’espèce nommée Lisowicia bojani appartient à l’ordre des dicynodontes, des reptiles mammaliens qui ont peuplé la Terre à partir d’il y a 250 millions d’années.

Lisowicia bojani vivait environ dix millions d’années plus tôt que les autres espèces de dicynodontes identifiés jusqu’à présent.

Représentation de la taille du Lisowicia bojani et de celle d’un éléphant. Représentation de la taille du Lisowicia bojani et de celle d’un éléphant Photo : lisowicia-bojani-représentation-artistique
Jusqu’à aujourd’hui, les paléontologues pensaient que les dicynodontes n’excédaient pas quelques dizaines de centimètres. Mais surprise, la présente espèce mesurait plutôt 4,5 mètres de long et 2,60 mètres de haut, et pesait environ 9 tonnes. Ainsi, les chercheurs ont découvert que de gros mammifères vivaient au temps des dinosaures.

Toutefois, contrairement aux dinosaures, ces animaux n’ont pas survécu à l’extinction du Trias-Jurassique intervenue il y a 201 millions d’années, et qui a marqué la disparition de 75 % des espèces marines et de 35 % des familles d’animaux.

Selon les scientifiques, le Lisowicia bojani devait vivre en troupeau comme le bison, et dans des environnements humides près des rivières, comme l’hippopotame.

On ne sait pas si sa peau était constituée d’écailles ou de poils.

6. À la rescousse des calottes glaciaires

Illustration de l’édification de colonnes sous-marines hautes de 300 m pour retenir le glacier Thwaites en Antarctique. L’un des projets d’ingénierie pourrait ralentir l’effondrement des calottes glaciaires. Photo : T. Ronge
Devant l’intensification du changement climatique, des scientifiques suggèrent le recours à la géo-ingénierie pour freiner la fonte des glaces et ainsi contrer la montée des eaux.

Selon des travaux publiés dans la revue de l’Union européenne des géosciences, des projets ciblés d’ingénierie pourraient ralentir l’effondrement des calottes glaciaires.

L’un d’eux serait l’édification de quatre colonnes sous-marines hautes de 300 m pour retenir le glacier Thwaites en Antarctique. Une opération qui nécessiterait autant de matériau qu’il a fallu en excaver pour le canal de Suez, et dont les chances de succès approcheraient les 30 %.

Un autre ouvrage, de plus grande dimension encore, mènerait à la construction d’un mur haut de 50 à 100 m et long de 80 à 120 km, capable de bloquer en partie la circulation de l’eau.

Les chercheurs affirment qu’une intervention efficace sur les calottes polaires est de l’ordre du possible, mais que quelques décennies de recherche permettront de mener à la réalisation de tels projets.

Il reste que malgré ce type de projets, la réduction des émissions de gaz à effet de serre demeure la clé pour arrêter les effets dramatiques des changements climatiques, rappellent les auteurs des travaux.

7. Projecteur sur les animaux en danger

L’image d’un ours projeté sur une montagne. Une oeuvre de l’artiste français Julien Nonnon Photo : Julien Nonnon
Le Français Julien Nonnon, artiste dont les œuvres sont souvent créées dans des contextes urbains, s’est déplacé dans la nature pour sa série photographique Crying Animals qui se veut une sensibilisation à la possible disparition des animaux emblématiques des montagnes européennes.

L’œuvre éphémère consiste à projeter sur des falaises les images géantes des animaux les plus menacés des pays alpins tels que le loup, le lynx, l’ours, le faucon, ou le bouquetin.

L’image d’un lynx projeté sur une montagne. L’image d’un lynx projeté sur une montagne. Photo : Julien Nonnon
Dans sa démarche de projection illusionniste à la fois esthétique et engagée, l’artiste souhaite révéler leur beauté souvent méconnue, mais aussi envoyer un message d’urgence. Le caractère éphémère de ces fresques lumineuses permet de sensibiliser le public au fait que la présence de ces animaux, dans ces espaces naturels, est grandement menacée.

L’image d’un aigle projeté sur une montagne. L’image d’un aigle projeté sur une montagne. Photo : Julien Nonnon
Ces œuvres mélangent l’art à la beauté naturelle des Alpes, et s’éloignent ainsi de celles que l’artiste crée habituellement dans les villes.

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