CHANTAL PONTBRIAND, LE PROJET SPHÈRE(S) ET LA NANO-CITOYENNETÉ PLANÉTAIRE

Le devoir
21 septembre 2017
LE NOUVEAU RÊVE INTERNATIONAL
DE CHANTAL PONTBRIAND.

WOWWWWWWW
ENFIN UN PROJET EXCEPTIONNEL
EN ART CONTEMPORAIN
d’une femme étonnante, Chantal Pontbriand
pour qui le projet SPHÈRE

(le devoir)

…… SERA UN ÉVÈNEMENT
QUI METTRA EN PLACE,
À TRAVERS LES ARTS,
UN EXERCICE DE DÉMOCRATIE
INUSITÉ BASÉ SUR L’EXPÉRIENCE.

…… «VOILÀ DE QUOI LA CULTURE EST FAITE
D’INVENTION, ET SURTOUT D’INVENTION DE DEMAIN»

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Il est lumineux de s’imaginer que, grâce à l’invention du téléphone intelligent, il sera bientôt possible, village par village, ville par ville de mettre en marche la nano-citoyenneté-planétaire par simple tirage au sort.

Ainsi, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le concept DU VOILE D’IGNORANCE» de John Rawls pourra être expérimenté concrètement, permettant une séparation des pouvoirs innovatrice entre les états et les nano-citoyens-planétaires.

1: Quel est ton rêve?
2: Dans combien de jours?
3: Qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?
4: Comment ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

5: COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?

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Le nombre d’abonnés au téléphone mobile dans le monde
Le nombre d’abonnés au téléphone mobile dans le monde 7,4 milliards d’abonnements mobiles étaient souscrits à fin 2016, selon les estimations de l’International Telecommunication Union, pour un taux de pénétration de 99,7%.
Dans le monde à fin 2016, ce sont près de 7,4 milliards d’abonnements mobiles qui étaient souscrits, soit quasiment la totalité de la population mondiale, selon les estimations de l’International Telecommunication Union. Cela correspond ainsi à un un taux de pénétration de 99,7%. 5,8 milliards de ces abonnements ont été souscrits dans des pays en développement.

Le marché approche la saturation : la croissance des abonnements n’est plus que de 2,2% par an (contre 2,6% entre 2014 et 2015 par exemple). Elle est surtout due aux pays en voie de développement (hausse de 2,5% en 2016).

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PLAN EN TROIS ANS POUR INVENTER LA NANOCITOYENNETÉ PLANÉTAIRE SUR TERRE

PLAN DU DOCTORAT DE L’ÉQUIPE DE RECHERCHE (AULD, WOODARD, ROCHETTE)

QU’EST-CE QUE LA NANODEMOCRATIE CITOYENNE PLANÉTAIRE OEUVRE D’ART?

Une nano-démocratie instaurant, PAR TIRAGE AU SORT, une assemblée constituante de 125 vies personnelles œuvre d’art pourrait-elle constituer le prélude au surgissement du premier pays œuvre d’art sur la planète terre?

pré-essai d’une MODELISATION THÉORIQUE

A) Imaginons un site web genre Google map où sont identifiés toutes les villes et tous les villages de la planète, sans exception.

B) Imaginons que quatre questions y sont posées dans toutes les langues, au désir de chaque vie personnelle œuvre d’art.

a) Quel est ton rêve?
b) dans combien de jours
c) qu’as-tu fais aujourd’hui pour ton rêve?
d) En quoi ton rêve prend-il soin de la beauté du monde?

C) Imaginons que dans chaque ville et dans chaque village de la planète, une invitation est lancée à toute vie personnelle œuvre d’art intéressée à ces quatre questions pour que se constitue une assemblée constituante mondiale à réfléchir sur la conséquence des quatre questions sur l’éco-système du mieux vivre ensemble,…. soit UNE CINQUIÈME QUESTION qui se définirait de la façon suivante….

D) En quoi NOS RÊVES prennent-ils soin de la beauté du monde?

E) Imaginons que qu’importe le nombre de vies personnelles œuvre d’art qui s’inscrivent dans chaque ville ou chaque village, UN PREMIER TIRAGE AU SORT SÉLECTIONNE UNE VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART PAR VILLE ET UNE VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART PAR VILLAGE.

F) Imaginons que sur toutes ces villes et villages de la planète entière qui sont maintenant représentés par une vie personnelle œuvre d’art, UN DEUXIÈME TIRAGE AU SORT SÉLECTIONNE 125 de ces vies personnelles œuvre d’art…. en vue d’une RENCONTRE PLANÉTAIRE.

G) Imaginons que ces 125 vies personnelles œuvre d’art se réunissent à tous les quatre ans pour LES OLYMPIQUES DE LA JUSTICE COMME ÉQUITÉ SUR TERRE, en assemblée constituante et cela en direct sur internet accessible à la planète entière.

H) Imaginons que….. la question….EN QUOI NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE? devienne soudainement, selon notre hypothèse forte, l’actualisation pragmatique du voile de l’ignorance de John Rawls.

I) Imaginons qu’une fois l’assemblée constituante des 125 vies personnelles œuvre d’art terminée, un premier vote soit pris par chaque vie personnelle œuvre d’art sélectionné comme représentant chacune des villes et chacun des villages…. SUR UNE QUESTION DE FOND touchent à la justice comme équité comme paramètre de la beauté du monde.

J) Imaginons qu’une fois LE PREMIER VOTE TENU, UN DEUXIÈME VOTE soit tenu par chaque conseil municipal de chaque ville et chaque village auprès de la population entière… et cela partout sur la planète terre.

EN CONSEQUENCE DE QUOI

K- Il n’est pas difficile d’imaginer que l’émergence d’une conscience citoyenne planétaire autour de la question EN QUOI NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?… puisse instaurer une pression éthique nano-démocratique invitant chaque état à cheminer vers une gouvernance qui respecte la modélisation planétaire d’une théorie de la justice et de l’équité au point d’en faire
un jour DES PAYS OEUVRE D’ARTS DIGNES DE LEUR CITOYENS VIES PERSONNELLES OEUVRE D’ART.

L- La priorisation des errants fantomatiques accompagnant l’éthisation des errants axiologiques, pour mieux faire de chaque humain un errant poétique face à son rêve personnel, la liberté reliée aux 5 questions de la vie personnelle œuvre d’art deviendrait enfin accessible à chaque personne humaine, tel un droit inaliénable inscrit en annexe à charte des droits de l’homme à l’ONU.

M– objectif:
nouvelle conscience éthique-esthétique
planétaire en vue de la réforme des états
pays œuvre d’art par la masse critique
nano-numérique des vies personnelles œuvre
d’art, éco-philanthropes de l’espace-monde.

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7- CONCLUSION (OUVERTE FINALE)…15 PAGES

L’implantation planétaire de la nano-démocratie pourrait être la condition éco-philanthropique nécessaire à l’émergence d’un premier pays œuvre d’art sur la planète terre, rêve universel potentiel d’une masse critique-citoyenne-numérique de vies personnelles œuvre d’art sous l’inspiration d’une cinquième question dont l’énoncé serait le suivant:

– retour sur les quatre questions
menant à la cinquième question
éco-philanthrope de l’espace-monde:
-COMMENT NOS RÊVES PRENNENT-ILS SOIN DE LA BEAUTÉ DU MONDE?

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SUJET DU DOCTORAT…. LA NANOCITOYENNETÉ PLANÉTAIRE

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DOCTORAT

SUJET
la nanocitoyenneté planétaire

QUESTION
Comment fonder la priorité juridique
du droit nanocitoyen planétaire
sur le droit juridique existant
des états?

OBJET CONTEXTUEL

La nanocitoyenneté planétaire n’aurait pu être possible avant la mondialisation virale de l’usage quotidien du téléphone intelligent. En conséquence de quoi, Il devient donc possible que l’histoire du 21eme siècle puisse s’écrire par le biais d’une masse critique INOUIE de personnes humaines se percevant d’abord et avant tout comme DES NANOCITOYENS PLANÉTAIRES réclamant une reconfiguration juridique majeure accordant désormais une priorité non négociable aux droits de l’humanité sur le droit des états.

Mais comment conceptualiser un nanocitoyen planétaire?

Notre méthodologie de recherche se concentrera sur le cadre théorique de la genèse d’une vie humaine… soit celle de Michel Woodard, 66 ans, tout en identifiant les différentes stratifications de son cerveau l’ayant conduit de Michel Woodard à Michel chansonnier du Vieux Montréal, à Michel le concierge à Michel W concierge du pays œuvre d’art ier nanocitoyen planétaire, le tout documenté sur film et sur blogue, dans un contexte des grandes avances d’une conscience planétaire et de ses enjeux.

Puis l’équipe de recherche (Auld, Woodard, Rochette) suggérera un passage conceptuel pragmatique entre LA VIE PERSONNELLE OEUVRE D’ART, la nanocitoyenneté planétaire œuvre d’art et le pays œuvre d’art afin de proposer un laboratoire concret de mise en application d’une nanocitoyenneté planétaire par une chaire recherche universitaire.

L’objectif étant de proposer un dialogue performatif (Austin, Habermas) entre le droit juridique nanocitoyen planétaire construisant des mécanismes éthiques-juridiques permettant la priorité des droits de l’humanité sur le droit des états.
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sur you tube
Michel le concierge

sur Google
Marlene A. jardinière du pays œuvre d’art
Michel W. philosophe-cinéaste-concierge du pays œuvre d’art
Pierrot vagabond

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Idées
Sphère(s), un nouvel événement international en art contemporain

21 septembre 2017 | Chantal Pontbriand – Commissaire d’exposition et d’événements, consultante et critique d’art, cofondatrice et directrice de la revue d’art contemporain «Parachute» et du Festival international de nouvelle danse (FIND). Depuis 2012, elle dirige Pontbriand W.O.R.K.S [We_Others and myself_Research_Knowledge_ Systems]. | Actualités culturelles

Le Dôme géodésique de Buckminster Fuller, réalisé pour Expo 67, signal de l’entrée du pays dans la postmodernité, en vient à symboliser pour Sphère(s) tous ses principes de base: innovation, convivialité et cosmopolitisme.

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir
Le Dôme géodésique de Buckminster Fuller, réalisé pour Expo 67, signal de l’entrée du pays dans la postmodernité, en vient à symboliser pour Sphère(s) tous ses principes de base: innovation, convivialité et cosmopolitisme.

Que faut-il faire quand il s’agit de mettre sur pied un grand événement international en art contemporain aujourd’hui ?

Nous avons besoin d’un grand événement international au Canada. Cet événement doit être pertinent et novateur pour être signifiant. Le monde a beaucoup changé au cours des dernières décennies sous l’effet de la mondialisation, des migrations et des communications. Les pratiques artistiques se transforment également et participent de cette nouvelle donne où de grands enjeux se dessinent : métissage des cultures, environnement, urbanisation croissante, nouvelles démographies, bioéthique, effets des nouvelles technologies, pour n’en nommer que quelques-uns. L’art contemporain s’est propagé sur tous les continents ; il ne se limite plus à l’Europe et à l’Amérique du Nord, ni au logocentrisme de l’histoire occidentale. Des cultures réprimées refont surface et changent la donne là où elles se manifestent. Que l’on pense, par exemple, aux mouvements autochtones, à Black Lives Matters ou à LGBT. Montréal et ses quatre millions d’habitants vibrent d’intensités complexes et diversifiées, alors que s’agencent de nouvelles réalités qui affectent toute la planète. En ce qui concerne le vaste domaine de l’art contemporain qui recouvre aujourd’hui de nombreuses disciplines, le contexte local ne peut se développer qu’à travers des événements de taille et des contacts répétés avec des acteurs de divers continents.

Que faut-il faire quand il s’agit de mettre sur pied un grand événement international en art contemporain aujourd’hui, capable de compétitionner sur la scène internationale ? La question se pose alors que les biennales se multiplient sur la planète et qu’un public de plus en plus nombreux découvre l’art contemporain. Par ailleurs, le modèle de la traditionnelle biennale qui s’est consolidé au cours des trente dernières années ne semble plus satisfaisant pour de nombreux visiteurs et commentateurs. L’accueil mitigé reçu par les plus grands événements qui se sont déroulés cet été, les plus prestigieux dans cette gamme, la Biennale de Venise et la Documenta, laisse penser qu’il faut inventer un nouveau modèle.

«Ce que cet événement devra susciter, c’est encore plus de cosmopolitisme à l’heure où cela devient le grand enjeu de la planète»

Les atouts de Montréal

Nous croyons que celui-ci doit d’abord être en prise sur le territoire et sur les réalités d’aujourd’hui. Ainsi le local peut-il interpeller le mondial. Le Canada comprend aujourd’hui une population qui compte 20,7 % d’immigrants (chiffre officiel pour 2011 ; et jusqu’à 30 %, projection pour 2034). Si l’on compte les personnes de deuxième génération, ce pourcentage atteint près de 40 %. Dans le cadre du G8, le Canada se distingue par ce pourcentage élevé, alors que les États-Unis n’en comptent que 12 %, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, que 7 ou 8 %. De plus, on dénombre 200 langues maternelles au sein des immigrants canadiens. Ce phénomène est relativement récent et va en s’amplifiant. Il se manifeste en force à Montréal, deuxième ville canadienne après Toronto, qui voit son identité remise en question par ce nouveau monde.

Montréal est aussi la deuxième ville francophone au monde, et, à ce titre, son poids culturel pèse lourd dans le cadre d’une dynamique internationale où le français est répandu à travers le globe […] Montréal a ainsi de nombreux avantages, dont celui d’être une ville où les différentes strates de son histoire sont inscrites dans l’architecture qu’on y trouve. De plus, la topographie est exceptionnelle (montagne, fleuve et archipel), stimule l’imaginaire et influence depuis toujours l’histoire.

Montréal est reconnue pour sa convivialité. Ce que cet événement devra susciter, c’est encore plus de cosmopolitisme à l’heure où cela devient le grand enjeu de la planète. C’est ce que nous visons, une « cosmopolitique », et non un multiculturalisme empreint de diversité où les rencontres sont éphémères. Le changement est fait de métissages incessants. Voilà de quoi la culture est faite : d’invention, surtout l’invention de demain. De par son tissu démographique, le Canada est en première position pour mettre au monde un nouveau Nouveau Monde.

Nouvelle cartographie des enjeux géopolitiques

Ainsi, nous proposons de mettre sur pied Sphère(s), qui nous positionnera de façon avantageuse sur la scène internationale. L’événement mettra en place, à travers les arts, un exercice de démocratie inusité basé sur l’expérience. Des oeuvres in situ seront réalisées par des artistes d’ici autant qu’en provenance des divers continents. Les spectateurs deviendront des « activateurs » en participant à la gestation et à la réalisation des oeuvres, souvent axées sur des processus. Dans le Grand Montréal, ils occuperont au fil des éditions divers types de lieu qui représentent la sphère publique, notion pivot de l’événement, en plus des musées participants : écoles, universités, hôpitaux, bibliothèques publiques, magasins, entreprises, usines, centres d’accueil (enfants, personnes âgées, immigrants, etc.), espaces vacants, maisons privées, parcs et jardins. Sphère(s) investira le Grand Montréal, et non seulement le centre-ville. De multiples sphères pourront progressivement être activées en même temps, le coeur (élargi) de la ville même de Montréal étant la seule des sphères activée sur une base régulière.

Aujourd’hui, le Dôme géodésique de Buckminster Fuller, réalisé pour Expo 67, signal de l’entrée du pays dans la postmodernité, en vient à symboliser pour Sphère(s) tous ses principes de base : innovation, convivialité et cosmopolitisme. La sphère de Fuller devient l’emblème d’un monde nouveau, solide et léger, flexible et réactif, que Montréal accueille avec ouverture.

À travers ses éditions successives, Sphère(s) tracera une nouvelle cartographie des enjeux géopolitiques qui touchent le monde aujourd’hui. Il en sera le laboratoire et agira comme l’incubateur d’un monde en changement.

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Sphère(s), le nouveau rêve international de Chantal Pontbriand

Sphère(s) ne sera pas une autre biennale, promet l’ancienne directrice de «Parachute»

21 septembre 2017 |Jérôme Delgado | Actualités culturelles

Le partage des idées et des découvertes, «philosophie de vie» chez Chantal Pontbriand, animera, espère-t-elle, le nouvel événement montréalais nommé Sphère(s).

Photo: Annik MH de Carufel Le Devoir
Le partage des idées et des découvertes, «philosophie de vie» chez Chantal Pontbriand, animera, espère-t-elle, le nouvel événement montréalais nommé Sphère(s).

Coucou, revoilà Chantal Pontbriand ! Dix ans après la brutale fermeture de la revue Parachute, un des grands succès d’estime du Québec à l’étranger, l’ancienne voix forte de l’art contemporain et de la danse à Montréal veut créer de toutes pièces un événement international. Pas une biennale, assure-t-elle. Mieux.

« Il faut un événement qui ait vraiment de la résonance, qui attire tout le monde de l’art contemporain international. Ça prend une idée singulière, qui ne répète pas ce qu’on voit ailleurs », expliquait-elle, autour d’un café, avec pratiquement les mêmes mots que ceux de Sylvie Fortin, l’ex-directrice de la Biennale de Montréal.

Bien que déjà baptisé — Sphère(s) —, le projet de Pontbriand n’en est qu’à ses prémices. Revenue en 2015 d’un long exil en Europe, elle assure avoir à ses côtés des collaborateurs. Elle compte proposer autre chose qu’une biennale, sans pouvoir en préciser la nature.

« On étudie plusieurs modèles. Mais ça m’étonnerait que ce soit tous les deux ans. Ce n’est pas assez rapide », dit-elle, de son légendaire rire.

Le montage financier reste à être fixé. Chantal Pontbriand n’ose pas avancer un chiffre. Elle jalouse cependant les 34 millions d’euros de la 14e Documenta, la quinquennale allemande qui s’est aventurée cette année du côté d’Athènes. Et à la vue des panneaux de Km3, exposition d’art public dans le Quartier des spectacles, elle s’exclame : « Ils ont eu 6 millions de dollars. La preuve qu’il y a de l’argent. »

Vérification faite, Km3 a bénéficié d’un budget de 3,2 millions, total découlant de 2,5 millions accordés par Québec et de 700 000 $ investis par le Partenariat du Quartier des spectacles.

Poids linguistique

Dans une lettre envoyée au Devoir (publiée en page Idées), Chantal Pontbriand avance la nécessité de se trouver une place au zénith des rendez-vous artistiques.

« Nous avons besoin d’un grand événement international au Canada », écrit-elle d’entrée, non sans remettre en question par la suite la multiplication des biennales. Faisant l’apologie du pays comme une grande terre d’accueil, plus que tout autre membre du G8, et des « 200 langues maternelles au sein des immigrants canadiens », elle estime que Montréal, deuxième ville francophone au monde, « pèse lourd dans le cadre d’une dynamique internationale ».

« Nous proposons, affirme-t-elle, de mettre sur pied Sphère(s) qui nous positionnera de façon avantageuse sur la scène internationale. L’événement mettra en place, à travers les arts, un exercice de démocratie inusité basé sur l’expérience. »

Oeuvres in situ, réalisées par des artistes d’ici et d’ailleurs, un public « activateur », dès la gestation des projets, et des diffuseurs partout dans le Grand Montréal, emblématiques de la « sphère publique, notion pivot de l’événement » : Sphère(s) s’enracinerait de diverses manières dans la réalité locale. Exit le Quartier des spectacles et les musées comme principales vitrines, place aux écoles, hôpitaux, bibliothèques, épiceries, usines, mais aussi espaces vacants, maisons privées et parcs.

« Sphère(s) tracera une nouvelle cartographie des enjeux géopolitiques. Il en sera le laboratoire et agira comme l’incubateur d’un monde en changement », écrit son instigatrice.

La preuve du FIND

Le programme est noble. Mais pourquoi donc le Canada en aurait-il besoin ? Parce qu’il n’est plus sur la « mappe ». Et c’est grave ?

« Oui, répond Chantal Pontbriand. Je vois nos artistes souffrir de cette situation. Ils ont du mal à créer des ponts à l’international. Il y a plusieurs mesures à mettre en place, celle-ci en est une. »

Sphère(s) surgit alors que l’avenir de la Biennale de Montréal est plus que jamais sombre. En entrevue, Chantal Pontbriand n’a pas tenu à s’éterniser sur cette « histoire malheureuse », mais admet avoir voulu prendre la case de 2018 libérée par la manifestation produite avec le Musée d’art contemporain (MAC). La proposition de Pontbriand n’a pas été retenue. Le MAC n’a pas répondu aux appels du Devoir pour donner ses raisons.

« Sphère(s) ne sera pas une biennale, insisteChantal Pontbriand. La présence d’un curator [propre aux biennales], avec un thème, est une façon de travailler héritée du logocentrisme occidental. Il faut fonctionner en réseau, avec une pensée flexible et surtout à partir d’investigations sur le terrain. Après, on fait des concepts. »

Le partage des idées et des découvertes, « philosophie de vie » chez Pontbriand, animera, espère-t-elle, le nouvel événement. « Je sais que j’ai les outils pour réussir. Au Festival international de nouvelle danse [FIND] et à Parachute, j’ai fait mes preuves. Montréal demeure une capitale de la danse, même s’il n’y a plus de festival », dit celle qui soutient avoir bâti le FIND sur le principe des réseaux.

Un Nouveau Nouveau monde

La dernière fois qu’on avait entendu parler de Chantal Pontbriand, en 2016, elle pilotait à Toronto la renaissance du MOCA, musée d’art contemporain. Elle a quitté son poste après huit mois en fonction. « Ce fut rendez-vous manqué, plutôt qu’un échec », accepte-t-elle de dire.

Elle rappelle que les gens du MOCA l’avaient recrutée après avoir entendu sa présentation sur Demo-graphics, projet qui devait jeter les bases d’une biennale à Mississauga, en banlieue torontoise. Demo-graphics a aussi été abandonné, mais Sphère(s) en reprend les grandes lignes, les réajuste dans un contexte montréalais.

Le projet en demeure un de nature canadienne. Il faut maximiser, répète Chantal Pontbriand, l’aspect local, elle qui voit dans la démographie actuelle du pays la force de Sphère(s).

« Avoir la plus forte immigration du G8 fait de nous un cas singulier. Voilà quelque chose à laquelle on peut réfléchir en vue d’un événement créé au Canada », dit la critique et commissaire, qui a noté, à son retour au pays, l’éclosion d’une nation plus disparate. « C’est un nouveau pays qui se forme. J’appelle ça le Nouveau Nouveau Monde. »

C’est pour lancer un clin d’oeil au dôme géodésique de Buckminster Fuller, emblème archiconnu de Montréal, que Chantal Pontbriand a baptisé l’événement Sphère(s). Au pluriel, parce qu’elle projette une série de micro-événements partout en ville, au centre comme dans sa périphérie, mais qui ne seront pas nécessairement activés en même temps.

« On veut réunir le plus d’argent, le plus vite possible », dit celle qui souhaite que sa sortie publique fasse démarrer la machine. Elle ne s’attend pas à récolter 34 millions de dollars. Quoique… « Dans 25 ans, on pourrait y parvenir, soupire-t-elle. Ce serait extraordinaire de faire en Amérique du Nord quelque chose du poids de Documenta. »

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