EXTRAIT BOULEVERSANT DU LIVRE «LA FAIM» DE MARTIN CAPARROS

P.76

Je me demande quand a bien pu commencer à circuler cette idée si contemporaine qui dit qu’il faut «faire quelque chose» de sa vie: qu’il faut lui «donner un sens», une utilité. Autre chose que manger, travailler, procréer, croire, oublier, mourir. PENDANT DES MILLÉNAIRES, TRÈS PEU DE GENS Y PENSAIENT: Pour l’écrasante majorité, vivre était plus que suffisant. Mais, aujourd’hui, apparemment, cela ne suffit pas: il faut faire plus.

On dirait une idée urbaine. Mon préjugé: pour un paysan accroché à sa terre, il est plus facile d’imaginer une continuité, plus difficile d’imaginer des changements radicaux. Ou plus difficile de les désirer, parce qu’il y a toujours eu des guerres, des migrations, des cataclysmes: le changement, la menace.

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Michel le concierge

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